- Cherry ! Va chercher du pain à la boulangerie.
- D'accord, mère-grand ! Criais-je, dans le couloir.
Je me regarde de nouveau dans la glace et je finis de coiffer ma longue tignasse brune. Je me regarde une dernière fois dans le miroir pour être sûr d'être présentable. Je repousse mon tabouret de bois et me lève tout en replaçant mon chandail blanc en-dessous de mon corset de cuir noir et enlever les plis de ma jupe rouge. Je prends ma cape rouge qui est accrochée au pied de mon lit et je descends les escaliers tout en attachant ma cape de velours. Je vois ma grand-mère faire un peu de ménage dans la chaumière. Elle tente d'enlever les toiles de poussières accrochées sur les poutres de bois qui soutiennent le toit. Je soupire silencieusement puis je vais la rejoins avec un petit sourire aimable.
- Mère-grand, ne fait pas ça. Tu risques de bloquer ton pauvre dos, un jour. Je peux m'en charger, si tu veux.
- C'est gentil ma petite, mais je n'ai pas besoin d'aide. Je peux encore très bien me débrouiller toute seule. Je ne suis pas aussi vieille, tout de même. Me dit-elle, en me souriant avec bienveillance.
Je recule, le sourire collé aux lèvres.
- Je n'ai jamais dit le contraire, dis-je, en riant.
Elle vient caresser ma joue affectueusement tout en me souriant. Ces longs cheveux gris sont attachés en queue de cheval basse. Son visage est la douceur incarnée. Je la dépasse d'une bonne grandeur. J'embrasse sa main puis, je pars vers le comptoir de la cuisine et prends le petit panier tressé en bois. J'ouvre un tiroir pour sortir un petit drap à carreau rouge et blanc pour le déposer dans le panier. Je m'approche de ma grand-mère et dépose un baiser sur sa tête.
- J'y vais. Je serai de retour bientôt, dis-je avec un faible sourire.
- Je t'attendrai, ma chérie. Tiens. Voilà quelques pièces pour le pain.
- Merci, mère-grand.
Je serre ma grand-mère et je pars de la maison. Je commence à traverser la forêt, tranquillement. Le soleil est bon aujourd'hui. La chaleur est agréable. Le printemps vient d'arriver et j'en suis heureuse. Nous avons eu un dur hiver et les récoltes n'ont pas été très bonnes. La maison est située dans la grande forêt interdite, celle où même les chasseurs n'osent pas chasser, tant elle est dangereuse. Par ailleurs, les humains y sont interdits dans cette région. Plusieurs fois, j'ai essayé de convaincre ma grand-mère de partir, mais elle aime la tranquillité de la forêt, pourtant la sûreté n'est pas la chose la plus présente ici. Moi, à force de venir la visiter, j'ai appris à la connaître. Le moindre tronc d'arbre, la moindre roche, la moindre feuille. Je connais la forêt par cœur. La beauté de la nature m'enchante et me terrifie à la fois.
Je parcours une série de buissons et d'arbres pour enfin déboucher dans une clairière. L'endroit m'émerveille chaque fois que je passe par là. L'endroit est constitué d'un petit ruisseau qui s'écoule avec un petit bruit cristallin, dont juste derrière se trouve un grand saule pleureur. De petits arbustes y sont plantés non loin et certains animaux viennent s'abreuver de temps en temps. Je m'approche du saule pour m'y assoir. Quand je me sentais triste, j'avais l'habitude de venir dans ce lieu. C'était mon petit endroit secret. J'appuie à peine mon dos au grand tronc du saule qu'un hurlement retentit dans la forêt.
Je me redresse, légèrement effrayée.« Un loup. »
Je me lève pour ensuite presser le pas. Les loups sont très présents dans cette partie de la forêt. C'est leurs territoires. C'est pour cette raison que les humains sont interdits. Nous sommes en guerre avec ceux-ci. Le Roi William veut les exterminer parce qu'ils détruisent nos récoltes et dévore nos brebis. Par chance, je n'en ai jamais croisé et je ne voudrais pas que ça m'arrive de sitôt. Je traverse la forêt à la hâte, en prenant soin de ne pas me faire repérer par ces créatures dangereuses. J'aperçois enfin la sortie de la forêt après une bonne heure de marche. Je m'arrête à l'entrée des bois et je vois au loin, en bas de la grande colline, le village. Mes yeux verts se teintèrent d'un gris sombre. Mon cœur se met soudainement à battre de manière rapide tandis que je le regarde avec insistance. Je sens que quelque chose va arriver, quelque chose d'affreux, mais je n'arrive pas à le déchiffrer. Espérons que ça ne soit pas quelque chose d'horrible. Je commence à descendre doucement la pente verdâtre et pendant ce temps, je tente de calmer les battements affolés de mon cœur.
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La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)
ParanormalRappelez- vous l'innoncente jeune fille, la cape rouge, le panier pleins de galettes et d'un petit pot de beurre, le grand méchant loup affamé... ...et à présent, plongez dans la véritable histoire du Petit Chaperon Rouge, telle qu'elle n'a jamais é...