Chapitre 15

122 6 0
                                    

- La joie.

Je souris en sachant ça. Savoir que j'ai réussi à lui faire ressentir cette émotion me rend tout de même heureux. Je colle mon front au sien et je peux voir ses joues devenir rouges puis elle tente de s'éloigner suite au contact. Je resserre mes bras autour de sa taille pour la coller plus contre moi, l'empêchant de poser ce geste. Je sens ses mains délicates, posées sur mon torse, n'exercer plus aucune pression. Je veux lui montrer qu'elle m'appartient, mais je dois apprendre être doux avec elle. Ça va être dur, mais je vais essayer tout de même.

- Je vais te reconduire chez toi. Tu dois être épuisée, dis-je, en la lâchant.

Elle se mit à bâiller doucement, tout en plaçant sa main devant sa bouche.

- Tu n'es pas obligé de faire ça, dit-elle, en marchant dans le champ en direction du sentier.

Je la rejoins en courant un peu et je me mets en face d'elle. Elle tente de me contourner, mais je lui bloque le passage ce qui l'énerve.

- Arrête, Ash. Laisse-moi passer.

- Tu vas où ?

Elle soupire bruyamment et elle me jette un regard agacé.

- Chez ma mère, pourquoi ?

Je me mets dos à elle et me penche.

- Monte.

- Tu veux que je monte sur ton dos ? demande-t-elle, surprise.

Cela me rend légèrement mal à l'aise et mon ton devient un peu plus dur.

- Oui, allez.

- Non, ce n'est pas la peine. Je peu -

- J'ai dit monte, dis-je, avec ma voix grave et en haussant encore plus le ton.

Elle s'exécute à contrecœur et elle se met sur mon dos. Ses bras se nouent légèrement autour de mon cou. Je me relève et je la soulève légèrement pour la placer plus confortablement. Je marche à travers le champ et je sens sa tête se poser sur mon épaule. Je rentre dans le village et je parcours tranquillement la rue.

- Tu peux me guider vers ta maison ? Je ne sais pas où c'est.

- Oui, bien sûr.

Elle me dit où aller et on marche pendant un bon moment. Son corps contre le mien me procure un sentiment de bonheur. Je peux sentir par ses muscles détendus à l'extrême. Cette fille réussit à me changer d'une certaine manière. Cela me rend bizarre.

« Pourquoi toutes ces questions sans réponses me hantent-elles jour et nuit ? »

Après quelques minutes de marche, on arrive devant sa maison. Elle est vraiment grande. Elle se situe légèrement à l'écart du village. On arrive devant la porte et je tourne la tête vers Cherry. Son visage angélique, endormi sur mon dos, me fait craquer. Une envie irrésistible de poser mes lèvres sur les siennes me prend. La voir ainsi fait manquer un bond à mon cœur. Elle est tellement innocente. Elle ne se soucie plus du danger qui l'entoure comme si le fait d'être avec elle, sachant que je la protègerai, la rassure. Je ne veux pas la réveiller de peur de la sortir d'un merveilleux rêve. Je toque à la porte et celle - ci s'ouvre sur une femme dont le portrait ressemble comme deux gouttes d'eau à Cherry. La jeune femme sourit en voyant sa fille sur mon dos.

- Elle a le don de s'endormir n'importe où, me dit-elle, en me regardant avec tendresse.

Je lui souris légèrement. Elle se recule et se met sur le côté de la porte.

- Tu peux entrer. Je vais te dire où est sa chambre pour que tu puisses la mettre au lit.

J'entre dans la maison et je vois sa mère refermer la porte. Elle s'approche de moi et elle me regarde de la tête au pied.

- Je ne t'ai jamais vu avant. Qui es-tu ?

- Ash, madame.

- Depuis combien de temps êtes-vous amis ?

- On s'est rencontré hier.

- Ah, je vois, me sourit-elle.

Elle me pointe les escaliers et m'informe que la chambre de Cherry est la première à droite. Je la remercie et je commence à monter les escaliers. J'entre dans la chambre de la jeune fille sur mon dos et me dirige vers son lit. Je m'assieds dessus et je lâche Cherry. Je dénoue ses bras de mon cou et je la dépose doucement sur le lit. Je me lève et je la vois dormir profondément. Je la prends pour enlever sa cape rouge et la poser sur le pied de lit. Je la place sous les draps et je lui caresse la joue. Je suis complètement attendrie par la vue qui s'offre à moi. Comment un être brusque comme moi peut-il faire ça à un ange ? Je me penche doucement vers elle et j'emprisonne ses lèvres avec les miennes. Un simple baiser, voilà ce que je veux lui donner, voilà la réponse à ma question. Je me sépare doucement et je caresse à nouveau son visage.

- Bonne nuit, Cherry. Dors bien.

Je me lève et j'éteins la lumière. Je descends les escaliers et je dis au revoir à sa mère. Elle se lève et vient vers moi, légèrement inquiète.

- Tu ne veux pas passer la nuit ici ? Il fait noir dehors.

- Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de marcher dans le noir en rentrant chez moi.

- D'accord, mais fais tout de même attention à toi, me dit-elle, encore inquiète.

- Oui, promis.

Je la salue et partis de la maison. Je me dépêche de sortir du village pour aller dans la forêt en direction de la tanière.

« J'espère la revoir demain. »

J'ai déjà hâte à cette simple pensée.

La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant