La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)

Chapitre 17

Je fais les cent pas dans la chambre de celle que je déteste. Ces mots blessants m'ont mis hors de moi. Comment ose-t-elle me traiter de la sorte ? Si je le voulais, je la tuerais maintenant pour me débarrasser, mais cela entrainerait ma propre mort. Soudain, un autre claquement de porte se fait entendre. Je me dirige vers la fenêtre pour apercevoir Cherry, furieuse, partir de la demeure. Un brulement dans mon estomac se réveille. Elle veut faire la guerre ? Elle va l'avoir et c'est elle qui va perdre. Je sors de la maison par le même endroit que j'y suis entré. Je décide de la suivre discrètement afin de ne pas l'alarmer. Elle retourne dans le village. Je parie qu'elle va aller chez le garçon de la boulangerie. En général, c'est là-bas que je la retrouve. Le village est bien animé aujourd'hui. Tout le monde est joyeux. Si seulement je pouvais ressentir cette bonne humeur, mais cette pimbêche a réussi à me la gâcher. Nous approchons de la fameuse boulangerie. Je me place à ma cachette habituelle pour l'observer tranquillement. Je fus étonné de voir qu'elle continua sa route. Pendant un instant, je me questionne sur le pourquoi. Je continue de la suivre pour me rendre jusqu'à la Forêt Interdite.

« Elle risque d'aller chez sa grand-mère. C'est évident. »

Au fils de sa marche, elle traverse un sentier pour atterrir à une clairière. L'endroit est constitué d'un petit ruisseau qui s'écoule avec un petit bruit cristallin, dont juste derrière se trouve un grand saule pleureur. Je réalise qu'on est dans mon endroit préféré de la forêt. Je n'ai pas de mots pour dire ma stupéfaction. Comment connaissait-elle cet endroit ? Mon havre de paix. Je ne me pose pas plus de questions lorsque je la vois s'assoir proche de du cours d'eau. Elle caresse la surface de l'eau avec un air triste. Une larme coule sur sa joue et je me sens impuissant face à cela. Je sais que c'est en grande partie ma faute, mais je n'y peux rien si elle et moi sommes de deux mondes différents. Je me baisse à la hauteur d'un buisson pour l'observer discrètement, mais dans mon mouvement, j'écrase une branche qui était posée non loin. Je me maudis intérieurement lorsque les yeux de Cherry se posent dans ma direction. Je n'ai pas d'autre chose que de me montrer. Je sors du buisson tranquillement pour ne pas l'effrayer et son regard me lance des épées.

- Que fais-tu là ?

Sa voix tranchante me gifle à la figure. Je respire doucement pour calmer la colère qui monte en moi.

- À ce que je sache, c'est chez moi ici. Alors je te retourne la question, étrangère.

Elle me toise avant de se lever. Elle croise les bras au niveau de la poitrine et me jette un regard mauvais.

- Tu m'as suivie jusqu'ici. Tel un chien à son maître.

À ces mots, je m'approche brusquement vers elle et l'agrippe avec force. Une plainte s'échappe de ses lèvres. Je la défie d'en faire plus si elle ose.

- Tu deviens vraiment insolente.

- J'ai eu un bon professeur, réplique-t-elle aussi sauvagement.

Je me retiens pour ne pas lui infliger un coup. Je préfère la repousser. Je fais à nouveau les cent pas, mais cette fois j'essaye vraiment de me calmer.

- Que fais-tu ici ? me répète-t-elle agacée de ma présence.

Je la regarde avant de parler. Je ne veux pas lui avouer que je l'ai suivie. Ça ne ferait qu'empirer la situation. Je vais pour une autre approche.

- Cet endroit est mon havre de paix. Lorsque je me sens confus, triste ou colère, je viens ici pour me calmer, avoué-je sans détourné le regard.

Le sien fut totalement surpris. Je crois qu'elle s'attendait à tout sauf ça. Son expression se calme suite à cette confidence. D'ailleurs, il se radoucit. Je me poursuis dans ma lancée en me raclant la gorge.