Chapitre 8

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Je marche dans la forêt tranquillement, rejoignant mes confrères qui sont à la tanière. Je tente de me vider la tête pour qu'ils ne voient pas mon état. Je n'avais plus du tout d'appétit. Ce qui s'est passé m'a enlevé l'envie de manger. Par ailleurs, le fait qu'elle sera bientôt exécutée me fait toute chose.

« Je devrais l'oublier. Ce n'est qu'une humaine après tout ? »

Je traverse un sentier pour atterrir dans une clairière. Je ressens un grand soulagement en le voyant. Dans toutes les parties de la forêt que j'ai explorée, celle-ci reste ma préférée. Je m'approche du ruisseau et je m'y couche, regardant mon reflet. Le pelage de mon museau est couvert de sang à cause de la vieille sorcière. Le visage effrayé de la jeune fille me revient en mémoire. Je secoue rapidement la tête pour la chasser. Peu importe ce que je fais, tout me fait penser à elle. Je soupire et je me fais à l'idée qu'elle est peut-être déjà morte. Je décide de me changer en humain pour aller nettoyer mon corps couvert de sang. L'eau froide me fait frissonner, mais je m'y habitue très rapidement. Je me laisse flotter sur la surface de l'eau et je profite de ce moment de détente. Je me lave les cheveux pour enlever les taches rouges dessus et je frotte mes mains sur mon corps pour enlever le reste. Quand j'eus fini, je sors pour aller m'étendre sur l'herbe, près du saule pleureur. Je me détends un peu, le temps que mon corps sèche. Je profite de ce moment pour écouter le calme de la nuit. On entend certains insectes, des animaux sauvages qui vivent la nuit. Le vent qui souffle dans les feuilles et qui se glisse sur l'eau. Certaines fleurs nocturnes ouvrent leurs pétales grâce au rayon de la lune. Différentes odeurs me viennent au nez. Les fleurs, l'herbe verte et même certaines phéromones que les autres loups dégagent en ce jour de printemps.

« Hé, bien ! C'était une drôle de journée. »

Je souris à cette pensée. Je regarde vers le ciel et j'aperçois entre les arbres celui-ci rempli d'étoiles. Les étoiles sont pour moi quelque chose de merveilleux. Elles me font penser à des gens qui nous regardent de là-haut, nous surveillant et nous protégeant.

« Je me demande si, moi, on me protège où au contraire, on me surveille pour me punir après. »

Mes pensées furent interrompues par un bruit lointain. Je tends l'oreille pour mieux entendre. Le bruit ressemble à des voix, des voix qui me semblent familières. Soudain, je sens quelque chose me chatouiller les narines. Je hume légèrement et je compris ce que c'était. Mon instinct se mit en marche et un sentiment d'espoir naît en moi.

« Dites-moi que je ne rêve pas. »

Je me transforme à nouveau et je m'élance à toute allure dans les bois. Mon cœur bat à une vitesse fulgurante que j'ai l'impression qu'il va exploser.

« Fait, que ça soit-elle »

La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant