Chapitre 36

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PDV Cherry

On marche dans la rue, en direction de la frontière. Derrière nous, le soleil se couche tranquillement et la lune commence à monter.

- Jokias, il faut se dépêcher. Le soleil se couche et j'ai peur que les garçons soient déjà partis.

- Je veux bien, mais j'ai peur que les gardes nous suspectent.

Je soupire doucement. Je me tiens à son bras et j'entends soudain des bruits de pas dans mon dos. Je regarde doucement pour voir du coin de l'œil, deux gardes. Ils ne cessent de nous fixer. Ils tentent de voir nos visages, mais moi avec ma capuche rouge sur ma tête, c'est difficile de me voir le visage. Jokias, lui, a mis un masque qui couvre sa bouche et son nez. Ces masques sont habituellement faits pour si on est malade, mais il l'utilise plus pour se cacher, en ce moment. Je me colle légèrement à lui et je porte ma bouche à son oreille.

- Je pense qu'on est suivi.

Il jette un regard vers l'arrière. Il fait un petit signe de la tête et il active la marche. J'ai la sensation de voler avec mon chaperon sur le dos. Les gardes pressent eux aussi le pas et je me rends compte que d'autres gardes font leurs apparitions.

- Courons ! me crie-t-il dans l'oreille.

Il prend ma main et on se met à courir. On passe par les ruelles et les bruits de pas de nos poursuivants résonnent dans la petite rue. On atteint la rue des marchands et on la parcourt. Mes poumons me brûlent à force que l'air me manque. Je m'accroche plusieurs fois dans mes pieds et manque presque de tomber. Par miracle, mon ami réussit tout de même à me maintenir debout. Je jette un coup d'œil derrière moi pour voir nos poursuivants nous courir toujours après et plus nombreux. Je fonce sur le dos large de mon ami et je le regarde, incrédule. Je me mets à ses côtés pour apercevoir la horde de gardes devant et à côté de nous. Je regarde autour et je comprends qu'on était encerclé. Leurs armes, brillant à la lueur de la lune qui commence à monter dans le ciel, se pointent sur nous. Mon cœur se met à battre plus vite. Une goutte de sueur se mit à couler sur la tempe de Jokias. Je serre son bras, par peur. On est encerclé et leurs armes nous menacent de nous tuer.

- Mademoiselle. Veuillez déposer votre panier et vous mettre au sol.

Je regarde l'homme qui m'a parlé et au moment où nos regards se croisent une colère immense s'empare de moi. Je tente de la cacher, mais l'homme savait très bien ce que je ressentais.

- Traître...

Ses yeux noisette se mirent à briller et il me menace de me tuer avec son arme.

- Je ne suis pas un traître si c'est pour aider notre royaume et mon roi.

- John, est-ce que tu te rends compte que tu es en train de menacer tes amis avec un pistolet ?

- Ce n'est pas moi le traître, ici. C'est vous ! Maintenant, je veux que vous déposiez vous affaire et mettez-vous au sol.

- Mais-

- Obéissez! Sinon, je tire!

Je me mords violemment la lèvre pour essayer de contrôler ma rage, mais je ne réussis qu'à la faire saigner. On obéit à contrecœur et on se met à plat ventre sur le sol chaud que le soleil a trop réchauffé. Les gardes du roi s'approchent et nous saisissent les bras pour nous relever brutalement. Je me débats malgré tout pour tenter de fuir, mais les chances sont très minces. Je plante mon regard assassin dans celui de John et je lui crache mon venin.

- Tu me le payeras, salaud !

Il m'inflige une gifle, qui réussit à faire saigner encore plus ma lèvre. Je lève la tête vers lui et je lui crache au visage. Il recule, surprit. Il essuie son visage et fixe mon regard devenu rouge comme le sang qui est sur sa main.

La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant