Chapitre 2

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Accroupie dans les buissons, je surveille une petite biche qui broute tranquillement de l'herbe. Elle ignore totalement le danger qui la guette. L'estomac dans les talons, je m'avance doucement pour me rapprocher de mon futur repas, prenant soin de ne pas faire de bruit. Je me place en position pour sauter sur celle-ci, mais en me plaçant ma patte s'appuie sur une brindille qui craqua, ce qui réussit à effrayer la biche. Elle redressa vivement la tête en regardant les alentours. Son regard se pose sur moi et la peur se dessine dans ses yeux. Elle s'enfuit pour fuir le danger et je m'insulte mentalement pour ma bêtise. Cela fait quelques jours que je n'ai pas mangé un bon repas et il a fallu que je gâche ma chance. Je m'élance à la poursuite de la petite créature, sentant la faim m'envahir encore plus l'estomac. Je zigzague parmi les arbres, évitant les arbustes et les buissons. Je m'approche de plus en plus de la créature des bois et je sens mon cœur palpiter de plus en plus dans ma cage thoracique.

Je ne suis plus qu'à quelques mètres de la biche et je m'apprête à bondir lorsqu'une nouvelle odeur parvient à mes narines. Une odeur des plus enivrantes. Je crus pendant un instant rêver. Je cesse ma course, laissant fuir mon précieux repas pour mieux me concentrer sur cette nouvelle odeur. Mes yeux s'agrandirent et les battements de mon cœur se mirent à accélérer.

« Cette odeur... Elle est revenue. »

Je hurle vers le ciel et je reprends ma course dans la forêt, recherchant le propriétaire de cette odeur qui m'obsède. Mon cœur bat à toute allure dans ma cage thoracique. L'excitation me rend plus agile et j'ai une grande hâte de savoir à qui elle appartient. Ce parfum me hante depuis trois ans, mais jamais je n'avais réussi à la trouver. Pendant un temps, l'odeur avait disparu, mais ces derniers jours, elle revient de plus en plus souvent, me rendant fou. Je cours à toute allure, réussissant à éviter les arbres, les troncs battus et les rochers. Par moment, l'odeur disparait, mais elle revient bien vite.

« Je la sens, elle n'est plus très loin. »

Mon corps volait presque dans les airs. Pourtant, je ne suis pas léger. Mes empreintes s'impriment dans la terre fraîche. Je finis par la trouver, mais j'en doute. Tout ce que je vois c'est une jeune fille avec une cape rouge comme le sang et un panier à son bras. Je me remis à sentir pour être sûr que je ne me suis pas trompée. Je me concentre pour en être sûr et je grogne de colère.

« C'est bien elle. Moi, qui pensais que c'était une louve. Les humains n'ont pourtant pas le droit de venir sur notre territoire. »

Par instinct, je m'approche doucement d'elle, en évitant de faire le moindre bruit. Je ne désire qu'une seule chose à présent. Voir mes crocs plantés dans sa gorge, voir son sang couler sur son cou pour goutter au sol, entendre ses gémissements de douleur et sentir son regard terrifié poser sur moi. Je ne suis plus qu'à quelques mètres d'elle. Je m'apprête à bondir sur ma proie quand j'aperçois son visage. Je fus subjuguée par sa beauté. Ses yeux verts me font penser à l'herbe en été, sa longue chevelure brune scintille grâce au soleil. Son corps n'est pas mal non plus. Le Bon Dieu lui avait tout donné, la grâce et la beauté.

J'aperçois soudain ses yeux verts devenir gris comme un ciel d'orage. Elle a une expression sur le visage dont je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. J'essaye tellement de comprendre cette humaine que j'oublie ce que je voulais faire au départ. Elle a réussi à me déstabiliser. Pourtant, il est rare qu'un humain me trouble ainsi. Un sentiment d'appartenance se manifeste soudain en moi. Je suis tellement hypnotisée par cette humaine que je n'ai même pas remarqué qu'elle était partie. Je m'approche rapidement de la sortie de la forêt et je la vois descendre la colline. Ses mouvements ressemblent à la grâce d'un cygne, c'est hallucinant. L'envie d'en savoir plus sur cette créature mystérieuse s'empare de moi.

« Je veux cette humaine. Je veux l'avoir, découvrir cet être mystérieux. »

Un désir malsain s'empare de moi : un mélange cruel de désir et d'obsession. Je change de forme pour avoir la même apparence que la race ennemie et je commence à descendre la colline, voulant connaître un peu plus cette créature délicieuse avant de la dévorer.

La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant