Chapitre 33

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Je pose un plateau sur sa table de chevet. Je finis de nouer la cape de velours bleu autour de mon cou. Je lève les yeux vers le lit devant moi et je perçois le prince dormir docilement. Il m'a fallu utiliser mes charmes pour réussir à atteindre cet endroit. Séduire d'une certaine façon ses femmes de ménage pour les convaincu que je suis simplement son amante qui désire par-dessus tout lui apporter son petit déjeuner. Je suis heureuse de savoir que ça a marché. J'entends soudain le prince se réveiller. Je souris et je m'avance vers le lit. Il ouvre ses beaux yeux noisette et me regarde étonner.

- Cherry ?

- Bonjour, Altesse. Bien dormi ?

- hum... Oui très bien. Je suis-

Il ne finit pas sa phrase puisqu'il réalise en voulant se lever que quelque chose le retiens au lit. Il aperçoit que ses quatre membres sont tout reliés aux quatre coins du lit par des cordes. Il me regarde éberluer.

- Cherry. Mais qu'est-ce que tu fais ?

Je lui souris face à ce moment de faiblesse.

- Tu sais, je t'ai finalement tout pardonné. Ta trahison envers notre amitié, ton caractère qui ressemble à lui de ton père, tout! Sauf la mort de ma mère. Ça, c'est juste impardonnable.

Il se débat contre ses liens, mais je les ai tellement bien serrés que c'est impossible de s'en défaire. Je mets le bandeau qui traine sur sa table de chevet, dans sa bouche et je le noue de manière serrée. Puis je pars vers le plateau que je lui ai apporté pour l'ouvrir. Je prends le couteau à fruit qui est posé à côté de l'assiette et je retourne vers le prince. Je me mets à jouer avec la lame tranchante et rendue à côté de mon ancien ami, je pose la pointe de la lame sur sa jambe. Je le vois soudain, respirer rapidement au contact de l'objet froid et il me regarde avec des yeux suppliants. Je laisse traîner la lame sur son épiderme, la coupant légèrement. Je la monte jusqu'à sa cuisse et je m'arrête. Je plante mon regard rouge-vert dans les siens et je lui souris cruellement. Je peux voir de la peur sur son visage et j'avoue que j'adore ça.

- Tu devrais assez me connaître pour savoir que moi, j'ai une limite. Elle est grande, certes. Mais quand on l'a franchi, je peux être très dangereuse. Puis toi, mon cher ami, j'ai le regret de te dire que tu l'as franchi, hier soir.

Sur ces mots, j'effectue une pression sur le manche du couteau et la lame commence à s'enfoncer dans sa cuisse. Il gémit fortement de douleur et son corps se raidit. Je lui fais une énorme entaille qui risque de se souvenir toute sa vie puis je retire la lame. Son corps se laisse tomber sur le matelas et il respire bruyamment. Je me mets sur lui puis je pose la lame sur sa joue et je commence à faire des traits dessus. Son corps tremble énormément, je peux pratiquement entendre ses battements de cœur. Je pose la pointe sur son autre cuisse et je l'enfonce à l'intérieur. Il pousse un hurlement étouffé et il balance sa tête vers l'arrière. Des larmes se mirent à couler sur ses joues et je lâche le manche du couteau sans la retirer de sa cuisse.

- Tu ressens ce que j'ai ressenti quand j'ai vu la balle traverser la boîte crânienne de ma mère, dis-je, froidement.

Je descends du lit et je mets ma capuche sur mes cheveux bruns. Je prends la poignée et je me retourne vers lui.

- Au fait, hurle autant que tu veux. Juste te dire que la pièce est insonorisée. Tes femmes de chambre me l'ont dit, ce matin, dis-je, en lui envoyant la main tout en souriant.

Puis je pars dans le couloir à la recherche de la bibliothèque. Je parcours les couloirs, évitant le plus possible de croiser des gardes. C'est vraiment dur puisqu'il en a partout! J'arrive enfin dans le couloir où se trouve la bibliothèque. Je vérifie s'il n'y a pas de garde avant de m'engager dans le couloir à pas de loup. Lorsque j'arrive enfin devant la porte, je saisis la poignée, mais une main sur mon épaule me la fait lâcher bien vite. Je me retourne pour voir le garde du jour de mon arrestation à la boutique. Mon cœur se serre.

La Lune Rouge: Little Red Riding Hood (corrigée et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant