C h a p i t r e 1

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PDV Anna

Des bruits de perceuses ou je ne sais trop quoi retentirent. Aaaaaaargh. Personne ne peut dormir ? Je frottais mes yeux, comprenant clairement que je n'allai pas réussir à me rendormir. Je me glissai hors de ma couette et mis mes chaussons. J'ouvrai ma porte alors que les bruits n'étaient que plus forts. Je m'avançais dans le couloir, descendis l'escalier pour découvrir mon père en train de dévisser un tableau. Ça ne lui était pas arrivé depuis des années, que se passe-t-il?

-Euh.. Papa, tu fais quoi?

Il ne me jeta aucun regard avant de me dire :

- On part.

Oh okay, si ce n'est que ça. Attendez! Il a dit "ON" part?! C'est impossible! Je ne bouge pas d'ici moi.

- Pardon? J'ai pas bien entendu.
- J'ai dit on part. Va dans ta chambre, fais une dizaine de cartons, fais une valise et mets tout ça dans le hall.

Je rigolais (ironiquement bien sûr). Il m'ordonne de plier mes affaires et qu'on va déménager sans me donner aucune autre explication. Dites moi que je rêve.

- Et pourquoi devons nous partir?
- J'ai été muté, alors tu discutes pas et tu vas faire ce que je t'ai demandé.
- Tu l'as demandée, cette mutation?
- Que ce soit oui ou non, peu importe ma réponse, la situation est telle aujourd'hui. Alors va dans ta chambre bon sang! Cria mon père

Je n'arrivais pas à y croire. Je partais. Je quittais Chicago, la ville dans laquelle je vis depuis une bonne année, chaque fois, il m'annonce ça aux moments où je m'y attends le moins. Je devrai tout laisser et recommencer.
Je m'assis sur ma chaise derrière mon bureau, et ouvris mon carnet habituel puis commençai à écrire :
"Maman, si seulement tu pouvais être là, Papa ne fait plus grand chose, ni de bien ni de mal. Il est perdu. Tu nous as quittés il y a 15 ans, Papa est encore malheureux comme au premier jour, je suis pareille. J'essaye simplement de me construire et d'en puiser la force dans ces souvenirs. Tu me manques tellement maman, j'aimerais que tout redevienne comme lorsque j'étais petite sans trop savoir les choses de grands. Quand j'étais innocente, la meilleure époque de ma vie. Depuis que tu n'es plus là, Papa a totalement perdu pied. 15 ans, 15 ans sans plus aucune soirée, plus aucune femme, plus rien. Je n'arrive pas non plus, même Cassy ne me parle plus, je ne fais seulement que travailler, seulement pour le futur en espérant aller mieux mais je suis comme bloquée dans une impasse. Et en plus, on repart encore une fois, où, je ne sais pas, mais on part, encore. J'ai compté on en est à la 33 ème fois en 15 ans. Environ 2 fois par an, t'imagines Maman? Ici à Chicago, on est resté plus de 1 an, je croyais réellement que nous allions restés ici et que plus aucuns-"

Mon père fit irruption dans ma chambre m'enlevant de mes pensées.

-Pourquoi tu ne fais pas tes cartons? Si tu veux partir sans rien, pas de souci, mais on n'achètera rien là bas. Me dit il en me foudroyant du regard
-Au lieu de m'engueuler, tu pourrais me dire dans quelle ville allons nous? Lui dis je ironiquement
-Los Angeles.

Je soupirai. Encore, je l'ai déjà faite cette ville. 1 fois, lorsque j'avais 4 ans. Nous y sommes restés 8 mois. Autant vous dire que je n'ai que très peu de souvenirs. Voir plus aucun.

-Manque d'originalité. Dis je
-Écoute, peu importe que ça te plaise ou non, l'avion est dans quelques heures. Je compte y rester plus longtemps qu'ailleurs, alors prends quelques affaires. Me répondit il en sortant de ma chambre

Je soupirai tout en rangeant mon carnet dans mon sac et en me demandant dans quel lycée allais-je atterrir. Un privé? Un public? Je n'en sais rien. Je jetais mes livres de cours et tout le tralala. J'en avais marre. J'allais exploser. Je dois toujours tout changer. Amis, Bahut, Lieu, Maison, bref de nouvelles vies tous les six mois m'attendent. D'ailleurs j'ai hâte de voir la tête de mes professeurs et de ma classe. Même si je fais ma rebelle de suite, vous allez vite voir que je ferme vite ma bouche et suis une sage élève. Sauf devant mon père. J'ai trop de colère pour lui. J'étais en train de ranger le peu d'affaires que j'avais ; mon MacBook, mes écouteurs, mes chargeurs, mon téléphone, mon portefeuille, mes lunettes et tout le reste dans mon sac. Évidemment comme toute fille de 17 ans, notez l'humour présent, j'ai un M. Kors, cadeau de mon père. Parce que Monsieur a beau m'offrir une vie de merde il tient également à m'offrir des cadeaux, à chaque nouveau lieu, un nouveau cadeau. Comme pour me convaincre d'arrêter de lui faire la tête, ce qui ne marche pas. Il m'achète. Je ne supporte pas ça. Je préférerais tellement avoir une belle vie, remplie d'amis et d'une belle relation avec mon père, ce que je n'ai pas. La seule chose qui nous lie c'est notre lien de sang, point.

Je pris quelques livres que j'étais en train de lire en ce moment ou que je prévoyais de lire, mes carnets, ma trousse et les plaçais dans mon sac. Je récupérais ma valise gris argenté à quatre roulettes placée à côté de mon lit, la posais sur mon lit et commençais à la remplir. Je pliais tout correctement dans le silence, espérant trouver tout le calme qu'il me fallait pour faire redescendre ma colère. Pendant que je rangeais mes affaires, j'entendis mon pere entrer dans ma chambre, dire ;

-Tu vois, quand tu veux.

puis il quitta la chambre. Je respirais lentement, cherchant à ne pas exploser, puis continuais ce que je faisais. Je mis tous mes bijoux, dans la boîte de ma mère. Qu'est ce qu'elle me manquait. C'est horrible. J'essaye d'écrire, dans le carnet que je lui dédis, le plus régulièrement possible. C'est comme si je lui envoyais des lettres.

Je finis ma valise, puis pris cette dernière ainsi que mon sac et les descendis. Je tombais sur mon père avec deux hommes bien baraqués en train de parler. Je suppose qu'il donnait les consignes pour tout le reste des affaires. Une fois qu'ils eurent fini de parler et que ces hommes étaient un peu partout dans la maison, je lançais à mon père ;

- Quelle est la consigne cette fois?

Il lâcha son téléphone du regard pour me jeter un coup d'œil puis dit ;

- Toutes ces affaires iront dans des œuvres caritatives.
- Tu auras au moins, fait ta bonne action du jour, bravo. Lançai je avec ironie

Il soupira puis continua de tapoter sur son écran. J'allais dans la cuisine et pris une bouteille d'eau. Je commençais à la boire tandis que mon père m'annonçait que nous partions. Je quittais alors la pièce, mis ma bouteille d'eau dans mon sac puis récupérai ma valise avec mon sac et me dirigeais à l'extérieur de la maison en direction de la voiture. Je déposais ma valise dans le coffre déjà ouvert puis le fermais au vu de la valise de mon père deja placée et me plaçais sur le siège passager, attendant mon père, encore dans la maison.
Quelque minutes plus tard, il entra dans la voiture, s'attacha et démarra. Je soupirai et commençais à sortir mon Mac pour regarder un film quand on père me dit :

- Tu ne préviens pas tes amis?
- T'es sérieux?

Je le regardai pour vérifier son visage et il était bel et bien sérieux. J'eus un petit rire ironique.

- De quels amis me parles-tu?

Comprenant mon allusion, il marmonna quelque chose d'inaudible mais ne chercha pas plus loin.

* Eclipse du trajet jusqu'à l'aéroport et du vol *

Ça y est. Nous venions de sortir de l'aéroport de LA. Un chauffeur nous attendait placé devant un 4x4 noir. Nous lui donnions nos valises et je rentrais dans la voiture. Mon père parla un peu avec le chauffeur puis entra et se plaça à côté de moi, à l'arrière.
La voiture démarra alors et je ne prêtais plus attention aux alentours mettant de la musique dans mes oreilles commençant à m'endormir.
Mais ma sieste ne fut que de courte durée après plusieurs coups reçus de mon père sur mon bras. J'ouvris les yeux et lui demandais pourquoi me réveillait-il. Moi qui m'attendait à une réponse telle que "On est arrivé" il me sortit ;

- On est au Lycée. Ton cours commence dans 10 mins. Va chercher tes affaires et ton emploi du temps. Alex viendra te chercher ce soir.

Je n'en croyais pas mes yeux. Je vérifiais l'heure et vis "8:50". Je sortis de la voiture a une vitesse fulgurante et m'entrainais dans le bâtiment devant moi. Il était énorme. Je rentrais dedans et suivis la masse dans les couloirs. Alors que je regardais mon téléphone, je rentrais dans quelqu'un. Je soulevais les yeux et tombais sur un gars super beau. Brun et plus grand que moi. Il m'adressa un sourire avant de me demander ;

- Tu es perdue?
- Je suis nouvelle. Tu peux me dire où est l'accueil?

Il me sourit puis dit à sa bande que je n'avais même pas remarquée "je l'accompagne, à tout". Je le suivis alors dans toute cette foule pour finalement arriver devant un petit bureau. Je le remerciais et avant que j'entre dans ce bureau il me dit :

- Je t'attends comme ça je pourrai t'indiquer ta classe.

Je lui adressais un sourire puis rentrais dans ce bureau.

Corrigé

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