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Média ☆ Sabrina

Zita frappait la porte de toutes ses forces pour que quelqu'un vienne lui ouvrir. Elle était paniquée de devoir passer la nuit dehors et avait le coeur en miette.

Après de nombreuses minutes, toujours sous le choc et les yeux secs à force d'avoir trop pleurer, elle capitula et se laissa lentement glisser par terre. Des voitures passaient devant chez elle et les conducteurs la regardait sans rien faire. Elle n'était vêtue que d'un pyjama et elle n'avait même pas son portable, qui était resté sur son lit. Zita se recroquevilla sur elle même pour se réchauffer et attendit ainsi, bouleversée.

- Zita ? Chuchota Alexandre. Les parents sont partis se coucher, t'es où ?

Elle redressa la tête et se releva, pleine d'espoir. Son frère l'appelait depuis la fenêtre de sa chambre.

- Je suis là ! Viens m'ouvrir s'il te plaît !

Quelques minutes passèrent puis la clef tourna lentement dans la serrure. Sans bruit, Alexandre la fit rentrer et ils montèrent dans la chambre de la jeune fille. Lucas était la aussi, alors qu'il aurait du dormir.

- Qu'est ce que je peux faire les gars ? Maman a pété un plomb là !

- C'est de ma faute, je n'aurais pas du récupérer ton téléphone, ça l'a mit en rogne !

Le plus petit des trois se mit à pleurer et Zita le prit dans ses bras, l'estomac noué. Elle était complètement dévastée et n'avait pas les épaules assez solides pour le consoler.

- Je vais appeler Sabrina. Elle me laissera habiter chez elle, le temps que ça se calme ici.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La jeune fille attrapa son téléphone et constata qu'il était déjà minuit. Elle pria de toutes ses forces pour que sa meilleure amie décroche.

"Allo ?"

Zita sentit un poids se soulever de ses épaules et elle lui expliqua la situation d'une traite.

"Ma mère dort là, mais viens t'inquiète. Elle t'adore et elle comprendra."

Zita raccrocha et commença à rassembler quelques affaires. Elle fut prise de tremblement quand elle réalisa que c'était peut-être la dernière fois qu'elle rentrait dans sa chambre.

- Tu vas y aller comment ? S'inquièta Alexandre.

- A pied ! J'ai pas le choix... si maman me voit demain, ça va être la seconde guerre mondiale à la maison.

Le stress comprimait le ventre de la jeune fille et elle avait la nausée. Un mal de crâne ne la quittait pas depuis qu'elle avait pleurer en rentrant des cours et la fatigue commençait à s'insinuer, la rendant plus sensible. Son lit lui donnait envie mais elle craignait sa mère plus que tout au monde.

- Je t'accompagne. Tu vas pas faire la route seule ma soeur !

- C'est hors de question ! Imagine qu'il t'arrive quelque chose sur le retour ? Et il y a une heure et demi de marche au moins, il faut que tu dormes pour être en forme pour les cours !

Alexandre se renfrogna et la regarda mettre quelques affaires dans son grand sac de sport. Quand elle eut fini, ses frères la regardait avec un air sinistre.

- J'espère que ça va s'arranger Zaza, souffla Lucas en enlevant son pouce de la bouche.

- Je l'espère aussi, p'tit frère.

Zita faisait tout son possible pour contenir ses larmes et cela lui déchirait le coeur de partir. Elle enfila une tenue plus appropriée et sa doudoune.

- Restez soudés les gars. Si maman ou papa vous font du mal, appelez moi et je viendrais aussitôt. Faites bien vos devoirs aussi et pas de bêtise à l'école !

- J'ai plus 5 ans, arrête Zita ! Protesta Alexandre en pouffant.

- Moi aussi, hein ! Imita le plus petit.

Elle leur fit un dernier câlin, se dirigea vers la porte d'entrée avec son gros sac et sortit dans le froid hivernal. La ville où habitait Sabrina était à une heure et demi de marche, ça allait être long. A cette idée, sa nausée augmenta et elle ne pu se retenir de vomir. Cette situation la rendait malade et elle tremblait de nervosité.

Zita arriva chez sa meilleure amie à 2 heures du matin, exténuée et complètement dévastée par la tristesse. Elle lui envoya un message pour la prévenir de son arrivée et Sabrina ne tarda pas à lui ouvrir. Ses cheveux bruns étaient dans une position étrange et ses yeux noirs injectés de sang. Elle devait être fatiguée aussi.

- Mon chat, murmura-t-elle, l'air compatissant.

Zita se jeta dans les bras de son amie et éclata en sanglots, une fois de plus.

- Non, arrête ! Si tu pleures, je pleures aussi, tu le sais ! Viens, rentres, il fait froid.

Les filles rentrèrent dans la chaleur de la maison et montèrent à l'étage, là où se trouvait la chambre de Sabrina. Cette dernière se remit sous la couette et invita Zita à la rejoindre, ce qu'elle fit rapidement. Elle voulait lui parler, mais ses yeux se fermaient tous seuls.

- Dors, tu ne tiens plus. On parlera demain, la rassura sa meilleure amie.

Zita s'endormit aussitôt et son sommeil fut agité, rêvant de sa mère et de toute cette situation.

Le lendemain matin, elle se réveilla vers 11 heures et Sabrina était déjà partie en cours. Louper l'école n'était pas dans les habitudes de Zita mais là, elle n'avait pas le choix. La jeune fille descendit à la cuisine.

- Enfin réveillée ?

La voix la fit sursauter puis elle reconnut le frère de sa meilleure amie, Jason. Il lui ressemblait énormément. Des cheveux bruns coupés courts, des yeux noirs, il la dépassait de deux tête au moins et il était plutôt costaud. Zita l'adorait et c'était réciproque.

- Ah, salut. Ta soeur t'as expliqué la situation ?

- Ouais. Désolé, mais ta mère est complètement dingue !

- Je sais pas ce qu'il lui prend, je comprend rien.

Il déposa un bol de lait chaud ainsi que deux tartines beurrées sur la table.

- Tiens, c'est pour toi. De toute façon, ta mère a toujours été bizarre avec toi. Ça devait arriver un jour ou l'autre.

La jeune femme hocha la tête et s'assit, prête à dévorer son petit déjeuner.

- Merci Jason, je suis désolée de vous déranger avec tout ça.

- Ce n'est pas toi la fautive. Tu sais que ma mère va appeler la tienne ? Ça risque de partir en cacahuète.

Le visage de Zita se décompose quand elle entendit cela.

- Tu ne vas pas en cours, du coup ? Demanda Jason.

- Non, je vais arrêter et me chercher un travail, pas le choix ! Si je ne peux pas retourner chez moi, il va falloir que je sois indépendante financièrement.

- D'accord. Je vais t'aider à faire ta lettre de motivation et ton CV. On va aller en ville cet aprem, quand Sab sera rentrée et on rejoindra un pote sur place. Ça va te changer les idées, dit-il avec un sourire.

- D'accord. C'est qui ton pote ?

Zita espérait de tout son coeur que ce ne soit pas Daniel, celui qui la martyrisait au collège. Elle le détestait. Il avait des airs de fils à papa et clamait à qui voulait l'entendre qu'il avait beaucoup d'argent.

- Daniel, tu as du déjà le rencontrer.

- Ouais, je le connais, siffla-t-elle.

La journée s'annonçait mal, le destin s'acharnait contre elle.

Deuxième chapitre fini, ça se met en place doucement. Au prochain, l'intrigue va arriver et Zita va montrer un autre visage.

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