Média ☆ Alexandre
Les semaines qui suivirent furent très dures pour Zita, son moral était au plus bas. Le sort semblait s'acharner contre elle, aucun patron n'avait répondu favorablement à ses lettres de motivation. Heureusement, la jeune fille pouvait compter sur la famille Carvalho, qui l'avait définitivement adoptée et faisait tout pour la remettre sur pied.
Cela ne suffisait pas, elle s'était muré derrière son ressentiment et jalousait tout le monde, tout le temps, pour n'importe quoi. La nourriture était devenue son refuge et elle avait prit de nombreux kilos, accentuant son désarroi. Comment se construire une vie normale quand votre propre mère ne veut même pas de vous ? Ses yeux se remplissait de larmes à chaque fois qu'elle regardait des films avec des familles heureuses et aimantes.
Elle n'avait plus aucune motivation pour sortir la tête de l'eau et se complaisait dans son malheur, n'ayant plus l'énergie de se battre contre la vie. Même la mort lui semblait plus douce et cette idée s'insinuait doucement dans sa tête. Quelques médicaments et ce serait réglé, ses soucis disparaîtraient dans un sommeil éternel...
- Zita ? appela timidement Sabrina.
La jeune fille n'entendit pas son amie rentrer dans la petite chambre que les Carvalho lui avait gentiment aménagée. Elle écoutait de la musique triste, allongée sur son lit, ses écouteurs vissés aux oreilles et le regard au loin. Ce n'est que lorsqu'elle sentit quelqu'un s'allonger à ses côtés qu'elle réagit enfin.
- Pardon, j'ai pas vu que tu étais là, s'excusa-t-elle platement.
Sabrina soupira exagérément et fixa Zita sans rien dire. Du haut de ses 17 ans, que pouvait-elle faire pour son amie qui s'enfonçait doucement dans la dépression ? L'idée qui avait germé dans sa tête n'était pas la meilleure mais à cet âge là, la belle espagnole ne pouvait pas s'en douter.
- Maman veut bien nous laisser aller en boîte ce soir, à condition que Jason nous accompagne. On doit rejoindre ses potes en ville avant.
- D'accord, ça me va.
- Tu me laisses te faire belle ? Proposa Sabrina.
Zita hocha la tête et suivit son amie dans la salle de bain pour se faire maquiller et coiffer. Jason se prépara avec elles et tenta de faire sourire sa nouvelle "soeur" en la taquinant. Il fut heureux de lui soutirer un petit rire nerveux. Les trois jeunes gens furent prêts aux alentours de 20 heures et Jason prit sa voiture cette fois-ci pour les emmener. Ils devaient rejoindre Daniel qui se trouvait déjà dans un bar avec d'autres personnes. Une fois garés, ils trouvèrent l'endroit rapidement et furent impressionnés par la taille du bâtiment. Il était sur 3 étages, avec une sorte de piste de danse à la cave. Le physionomiste à l'entrée ne laissait pas rentrer n'importe qui, l'intérieur était rempli de gens chics et sûrement financièrement aisés.
- Qu'est-ce que je fous là ? marmonna la jeune fille qui se sentait trop boudinée dans sa tenue.
Sabrina l'avait forcée à mettre une robe noire prêt du corps mais elle n'avait pas l'habitude de montrer ses formes aux yeux de tout le monde. Pour la première fois de sa vie, elle sentait des regards vicieux sur son corps et cela la dégoûtait profondément. De plus, elle faisait plus vieille avec ses yeux trop maquillés, sa bouche rouge et ses talons hauts. Ses cheveux tirés vers l'arrière, en queue de cheval, lui donnaient un air sévère, accentuant la froideur de ses yeux.
- Daniel est tout en haut, venez les filles !
Le frère de Sabrina avait lui aussi fait un effort et troqué ses joggings pour une tenue plus classe. Une chemise, un jean serré et des chaussures de ville, il était très beau. Au dernier étage, la salle était plus petite, la lumière tamisée et les hauts parleurs diffusaient de la Deep House. Toutes les personnes présentes semblaient importantes, riches et belles. Le monde de la superficialité leur ouvrait ses portes. Daniel était accoudé au bar avec ses amis, en grande conversation avec une petite métisse.
- Vite, les gens partent là bas ! Allez prendre leur table ! nous intima Jason.
Les jeunes filles allèrent s'installer sur la banquette en cuir noir et attendirent sagement en observant les lieux.
- Eh, regarde !
Sabrina lui fit un clin d'oeil et s'adressa au garçon qui était assis derrière elle. Après quelques minutes de conversation, elle se retourna vers sa meilleure amie et lui tendit quelques billets. Trois billets, plus exactement. Zita tenait entre ses mains 150 euros et n'en revenait pas.
- Il te les a donnés ?!
La petite espagnole éclata de rire et se leva brusquement.
- Je lui ai emprunté, plutôt. Ne bouge pas, je nous ramène à boire.
Zita observa Sabrina, atterrée. Elle ne s'était jamais doutée que son amie était une voleuse hors pair. Le garçon ne s'était rendu compte de rien et il continuait de rire avec ses amis sans faire attention à son environnement.
Daniel était toujours au bar et n'était pas venu saluer la jeune fille. Il l'ignorait totalement et enchaînait les verres avec Jason. Son style collait parfaitement au lieu avec son pull en laine, un pantalon chino et des chaussures de ville. Ses cheveux étaient coiffés sur le côté, on aurait dit le fils d'un politicien. Le succès était au rendez-vous car de nombreuses filles le collait ou alors était-ce pour son argent ?
- Et voilà !
Sabrina était revenue, accompagnée du serveur qui tenait un sceau contenant une bouteille de champagne. Il déposa trois flûtes sur la table basse et les remplis du liquide doré.
- Je vous souhaite un agréable moment Mesdemoiselles ! dit-il en souriant.
Visiblement, l'argent attirait la gentillesse. Cela frustra encore plus Zita, qui se sentait tout en bas de l'échelle sociale.
- Allez, on trinque !
Sabrina tendit une coupe de champagne au jeune homme à qui elle avait subtilisé de l'argent quelques minutes plus tôt. Il la remercia vivement, étonné mais heureux de son geste. Les jeunes filles ne purent réprimer leur hilarité.
- Fais comme moi ma biche et tu verras, la vie te semblera plus douce. Plus tard, quand j'aurais finis mes études, c'est peut-être moi qu'on volera car j'aurais trop d'argent ! ricana-t-elle.
Zita hocha la tête, elle n'avait pas tord finalement. Pourquoi la richesse ne devait-elle appartenir qu'à une élite ? Elle trempa ses lèvres dans son verre et goûta l'alcool timidement. Tout cela était nouveau pour elle et cette soirée lui permettait d'oublier sa situation actuelle.
- Alors, t'en pense quoi ? C'est bon, hein ?
Sa meilleure amie était surexcitée et son comportement était vraiment étrange. Zita ne fit aucun commentaire là-dessus et but quelques gorgées du champagne.
- Franchement, j'aime bien ! Merci Saby !
Elle reposa son verre et observa à nouveau Daniel de loin.
- Il fait comme toi, lui aussi ? demanda-t-elle à son amie.
Sabrina tourna la tête vers le grand blond et grimaça.
- Ça, je ne peux pas t'en parler...
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Fin du 5eme chapitre, dites moi ce que vous pensez de toute cette histoire, vos hypothèse et tout, ça m'intéresse de savoir ! ^^
Est-ce que ça vous plaît si je met des images des protagonistes en média ou vous voulez voir autre chose ?
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GOLDEN HEART
ActionQue feriez-vous si vous vous retrouviez à la rue un soir d'hiver, le jour de vos 18 ans ? Si vous appreniez que votre meilleure amie n'est pas celle que vous pensiez toutes ces années ? Un monde parallèle ouvre ses portes à Zita, venez le découvrir...