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Zita n'était jamais retournée sur les lieux où reposait le corps de Sabrina. Mais aujourd'hui, son esprit ne pensait qu'à ça, il fallait qu'elle s'y rende. C'était une obsession.

Elle se fit belle, en honneur à son amie défunte, certaine qu'elle l'observait sûrement du ciel. D'ailleurs, Sabrina devait être bien triste de voir l'état de ses proches. Sa mère était partie loin, son frère faisait des conneries et gâchait son avenir, sa meilleure amie n'était plus qu'un zombie au cœur brisé. Un tableau parfaitement désastreux. 

Lorsque Zita entra dans le cimetière, l'ambiance et la sensation qui y régnaient prirent tout de suite d'assaut sa gorge, qui se serra. Une envie de pleurer commençait à s'insinuer en elle, ses yeux étaient douloureux comme quand on a pleuré des heures sans pouvoir s'arrêter.

- Je ne vais pas pleurer.

La petite brune se demanda pourquoi elle était si faible et pourquoi ses émotions n'arrêtaient pas de contrôler tout son être. 

- T'es vraiment une pauvre merde, se dit-elle à voix haute.

Tout à coup, elle se sentait si minable. Sa vie était un immense gâchis, rien n'avait réussi. 

- Tu me manques, Saby. Tu m'as laissé seule, espèce d'égoïste. Toi, tu dois être bien mieux là-haut ! Tu te marres avec tes nouveaux potes et peut-être même que tu peux sniffer des kilomètres de cock sans que ça ne te fasse quoi que ce soit !

S'en était trop, la boule dans sa gorge avait éclatée et les larmes commençaient à s'échapper. Elles étaient intarissables et faisait couler son mascara, laissant des balafres noires sur ses joues.

- Il m'a laissé Saby, si tu savais comme j'ai mal ! Comme si te perdre toi ne suffisait pas. 

Zita s'agenouilla et posa ses deux mains sur la tombe. 

- Quand est-ce que ça va s'arrêter ? Quand est-ce que le destin va cesser de me torturer ?

Elle attendait réellement une réponse, au moins un signe. Mais rien de tout cela n'arriva.

La jeune femme continua à pleurer de longues minutes, presque allongée sur la tombe de celle qu'elle avait considérée comme sa sœur.

- Tu sais que j'ai oublié l'éclat de son rire ? Retentit une voix derrière Zita, ce qui la fit sursauter.

Jason se tenait derrière elle, visiblement bouleversé.

- Qu'est ce que tu fais là ? Tu m'as suivie ?

Il s'installa à ses côtés et un rictus déforma son visage.

- Je n'étais pas revenu ici depuis... l'enterrement. J'ai senti qu'il fallait que je vienne, je ne sais pas pourquoi.

- Je me demande ce qu'elle peut bien penser de nous... chuchota-t-elle.

Jason attrapa la main de Zita et la serra très fort, comme pour se raccrocher quelque chose. Le temps sembla s'arrêter. Les yeux mouillés, il continua son discours.

- Je commence à l'oublier, dit-il, l'air complètement paniqué. Je ne me souviens plus du son de sa voix, certains souvenirs se font de plus en plus lointains. Je me sens horrible, je ne suis pas normal !

- Rassure-toi, cela m'arrive aussi. A nous de tout faire pour ne jamais l'oublier, lança-t-elle, tout en ayant une pensée pour sa grand-mère.

Elle l'enlaça doucement pour le consoler. Où peut-être était-ce pour se consoler elle-même. En réalité, l'oubli lui faisait peur aussi mais cela ne se contrôlait pas. Toujours est-il que cette étreinte lui faisait du bien. Ils se redressèrent et prirent la direction de la voiture du garçon. Une fois assis à l'intérieur, il esquissa un sourire un peu triste.

- Là, elle est fière de nous, murmura-t-il. Restons soudés, redevient ma sœur de cœur, revient à la maison s'il te plaît.

- C'est impossible, désolée. Je dois oublier Daniel, il ne reviendra pas. 

- Comment ça ? Tu n'as pas eu son appel ?

Le cœur de Zita loupa un battement et elle porta la main à sa poitrine.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- J'ai eu Daniel au téléphone il y a un bout de temps, puis avant de raccrocher il m'a dit qu'il allait t'appeler pour te voir. Tu ne l'as pas eu ?

Zita se remémora le numéro inconnu et les connexions se firent dans sa tête.

- C'était lui ? Je n'en reviens pas ! 

Il fallait absolument qu'elle le voit. C'était vital.

- Il revient bientôt dans le coin. Il ne supporte pas d'être loin de nous, enfin plutôt de toi... ricana-t-il.

Zita était tellement heureuse, elle n'arrivait plus à lui en vouloir. L'amour de sa vie revenait !

- Quand ? 

- D'ici quelques jours, il n'a pas donné de date précise. Allez, je te ramène chez toi.

Il démarra la voiture et continua à parler à celle qu'il considérait comme sa sœur mais elle ne l'écoutait pas. Elle ne pensait qu'à Daniel. Sa seule envie était de le retrouver, le serrer fort dans ses bras, l'embrasser, faire l'amour des heures et des heures...

- Eh oh ! On y est ma poule ! 

Jason s'était arrêter devant la maison de ses parents.

- Tu es sûre de vouloir rester ici ? demanda-t-il, inquiet.

- Certaine.

Elle s'extirpa du siège et couru jusqu'à la porte d'entrée. Il fallait qu'elle voit son téléphone, peut-être qu'il avait de nouveau essayé de la contacter ?

Ses espoirs ne furent pas déçus, elle avait effectivement un message d'un numéro inconnu.

"Rejoins moi sous le pont de ton village samedi à minuit, je suis de retour."

Son cœur explosa de joie. Enfin ! Elle allait le revoir !

Zita n'arriva pas à trouver le sommeil cette nuit là, tant excitée par ces retrouvailles.

GOLDEN HEART Où les histoires vivent. Découvrez maintenant