Benjamin souriait à Zita, sûr de lui et de son charme. La jeune fille soupira et le repoussa gentiment. Il haussa les épaules, regarda autour de lui puis s'éloigna en direction d'un groupe de fille. Elle vit Daniel se précipiter vers un homme et agripper violemment son épaule. La deuxième bagarre de la soirée éclata au milieu de la piste de danse, sans signe avant coureur.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?! s'exclama Dalel.
Jason courut séparer les deux garçons avant que les vigiles ne leur tombe dessus.
- Je ne sais pas ! Les mecs sont tarés...
C'était peine perdue, l'inconnu se défendait bien face aux coups de Daniel. Il esquivait les droites expertes du grand blond et répliquait avec la même hargne, ce qui le faisait enrager encore plus.
- Fais quelque chose ma biche ! Hurla la marocaine.
Zita n'hésita pas une seconde et s'interposa au moment même où l'homme envoyait son poing dans la figure de son adversaire. La jeune fille tomba à terre, sonnée. Une douleur aigue lui monta à la tête et, portant sa main à son oeil, un liquide chaud vint tâcher ses doigts. Au sol, la tête dans les étoiles, elle sentit les gens autour d'elle s'agiter et s'activer pour la déplacer. Daniel se baissa et en grimaçant, la porta à bout de bras jusqu'à la sortie. Lorsqu'elle sentit un vent frais, la petite brune se sentit un peu mieux.
- Beauté...
Le grand blond était penché sur elle et l'observait d'un oeil inquiet. Son air supérieur avait quitté ses traits et quelques bleus commençaient à apparaître sur son visage.
- Tu as l'arcade en bouillie, ma pauvre. Qu'est-ce qu'il t'a pris d'intervenir ?
Zita posa sa tête contre son torse et inspira lentement, enfin rassurée. Près de lui, elle ne risquait rien.
- Et toi ? Tu aimes tant la castagne pour aller frapper un inconnu ?
- Ce n'est pas un inconnu ! Ce mec à fait souffrir Norah, il méritait une raclée !
La jeune fille claqua sa langue, agacée.
- Tout ça pour elle ? Si j'avais su, je serais restée dans mon coin !
- Mais je ne t'ai rien demandé !
Un silence pesant s'installa entre eux, ils se regardaient en chien de faïence. Daniel attrapa sa main et son regard changea, il devint plus rieur. Il caressa doucement la joue de cette fille qui lui plaisait tant, en prenant soin d'éviter son oeil. Le coeur de Zita s'emballa et elle baissa les yeux, gênée mais heureuse.
- Au moins, je sais que je peux compter sur toi. L'ambulance ne devrait plus tarder, ils vont examiner ta plaie et tu t'en sortira avec une belle balafre.
- Super !
Effectivement, 10 minutes après cette annonce, elle était prise en charge. Ce ne fut assez long, ils vérifièrent son taux d'alcool puis un interne de l'hôpital vint la recoudre et lui donna quelques conseils. Daniel l'attendit tout ce temps, la ramenant à l'appartement vers 10 heures de matin. Il l'entraîna dans le lit et ils se collèrent l'un à l'autre. Les mains du garçon glissait dans son dos, se rapprochant dangereusement de ses fesses parfois. Une tension sexuelle s'était mise en place entre eux, Zita le sentait. Son ventre se tordait à chaque contact, l'envie de l'embrasser était plus forte que tout. Sentir sa peau contre la sienne, son souffle chaud dans son cou, ses doigts effleurant chaque partie de son corps, cela réveillait des sensations étranges en elle. C'est comme s'ils transgressaient l'interdit et son poul s'accélérait à chaque fois.
- Tu es ma beauté à moi, murmura-t-il au creux de son oreille.
Le feu envahit les joues de Zita et elle fut heureuse d'être plongée dans le noir pour cacher cette réaction ridicule. Pour la première fois de sa vie, elle était amoureuse et cela lui faisait peur, terriblement peur.
- Oui, répondit-elle doucement.
Elle le sentit se rapprocher un peu plus, et la bouche de Daniel se trouvait maintenant près de la sienne. Paniquée, elle attendit mais rien ne se passa. Zita aimait ça chez cet homme, il prenait son temps et il la respectait, elle le sentait. Ils s'endormirent ainsi, leurs visages se touchant presque.
Ils furent réveillés vers 19 heures et la nuit tombait presque. Il pleuvait des cordes et le temps était grisâtre. Un jour, ou plutôt un soir, à rester sous la couette, en quelques sortes.
- Bien dormi, ma boxeuse ?
Daniel la regardait, ses yeux bleus pétillant de malice. Sa barbe de quelques jours et ses cheveux en bataille le rendait terriblement sexy, à se damner.
- Bien et toi ?
- Super ! Tu veux manger sucré ou salé ?
Zita se surpris à penser "Je veux te manger, toi", son cerveau débloquait complètement !
- Salé, pourquoi ?
- Je commande pizza, reste au lit !
La jeune fille s'étira, heureuse que quelqu'un soit à ses petits soins. Puis, elle réalisa qu'elle n'avait entendu aucun bruit venant de la salle.
- Jason ? Appela-t-elle timidement.
- Il n'est pas là, répondit Daniel.
- Ah bon ? Qu'est-ce qu'il fait ?
- Benjamin m'a dit qu'il était chez lui.
Elle ne répondit rien, étonnée que son presque frère ne lui ait pas envoyé de message. Ce n'était pas dans ses habitudes pourtant.
- Livraison dans 15 minutes, annonça son colocataire.
Il fila à la douche puis alla payer le livreur. Tous deux dans le lit, la pizza entre eux et un bon film, c'était le bonheur. Après avoir mangé, Zita se lava puis retourna se coucher. Daniel lui tendit les bras et elle se jeta dedans sans retenue. Les lèvres du jeune homme embrassaient son cou, ses mains exploraient chaque parcelle de son corps et elle était comme en apnée.
- Ma belle...
Sa voix était devenue très grave et ses pupilles dilatées trahissaient son excitation. Les yeux dans les yeux, Daniel approcha délicatement son visage et déposa un bisou sur le nez de la petite brune.
- Bon allez, on regarde le film, annonça-t-il, soudainement froid.
Zita n'osa rien répondre et se rallongea près de lui, penaude. Il lui fut impossible de se reconcentrer sur la télé après tout ça.
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GOLDEN HEART
ActionQue feriez-vous si vous vous retrouviez à la rue un soir d'hiver, le jour de vos 18 ans ? Si vous appreniez que votre meilleure amie n'est pas celle que vous pensiez toutes ces années ? Un monde parallèle ouvre ses portes à Zita, venez le découvrir...