- Salut Zita ! Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Ricardo, l'air enjôleur.
Comme à son habitude, il était impeccablement habillé, tiré à quatre épingles.
- Je te retourne la question.
La jeune fille avait répondu froidement, presque mécaniquement. S'il découvrait quoi que ce soit, elle n'osait pas imaginer ce qu'il pourrait se produire. Déstabilisé, le sourire du bel homme s'effaça.
- Mon cousin m'a invité, répondit-il en montrant du doigt le rouquin qui leur avait fait le tour du propriétaire.
Le coeur de Zita s'emballa un peu plus en apprenant cela. Daniel s'approcha d'eux et passa un bras autour des épaules de la petite brune, lançant un regard de défi à Ricardo.
- On y va, beauté ?
- Oui, je te suis. A plus tard, peut-être, souffla-t-elle.
Le beau brun retourna à sa partie de billard, déçu de cette entrevue. Il espérait plus, tellement plus.
Après avoir fait le tour du château, le groupe atterrit dans une énorme pièce, la où se trouvait la nourriture et le bar. Jason et Dalel avait disparus, Buddha observait les invités et Benjamin commençait déjà détrousser quelques jeunes naïfs. La spécialité de ce dernier était les jeux de cartes ou de dés, il comptait ou utilisait un matériel truqué. Le reste, c'était simple, il n'y avait qu'à fouiller dans les sacs et les poches pour récupérer de gros billets. Tout se déroulait à merveille, jusqu'à ce que Ricardo revienne à la charge. Zita était en train de savourer une verrine de fraise à la menthe, quand il débarqua.
- Tu es en couple avec Daniel ?
Son visage affichait un air douloureux, il semblait sincèrement blessé.
- Pas du tout, qu'est-ce que tu racontes ? s'étonna-t-elle, l'invitant à s'asseoir à ses côtés.
Il secoua la tête et croisa les bras.
- On peut parler tranquillement dehors ?
Elle lui emboîta le pas et esquiva le regard inquisiteur de Daniel, priant pour qu'il ne les suivent pas. Ricardo l'emmena dans le jardin, près d'une grande fontaine représentant un ange. Un petit banc s'y trouvait et ils s'y installèrent en silence.
- Tu le sais déjà mais tu me plais. J'aimerais qu'on essaye quelque chose...
- Je ne suis pas prête pour ça, désolée, le coupa-t-elle.
Zita préférait être honnête avec lui, même si ce n'était pas complètement la vérité. Le seul homme avec qui elle envisageait une relation, c'était Daniel. Lui seul mettait la jeune fille à l'aise, les autres n'y arrivait pas.
- Pourquoi ? Laisse moi une chance, non ?
- Je ne peux pas !
Les yeux de Ricardo lançaient des éclairs de rage mais il n'insista pas. Zita se leva précipitamment et rentra, le laissant sur place. Elle croisa Dalel au passage, qui semblait gênée.
- Où étais-tu passée ?
- Je visitais les lieux. Et toi alors ?
La jeune fille lui raconta ce qu'il venait d'arriver. La marocaine ne fut même pas étonnée.
- C'est normal, tu souffles le chaud puis le froid. Tu t'es servie de lui pour rendre jaloux Daniel et maintenant tu le rembarres !
Son amie n'avait pas tort, même si c'était dur de le reconnaître. Le problème, c'est qu'elle était totalement inexpérimentée avec les hommes, d'où cette gaffe.
- Oui, je sais... Mais je ne veux pas rendre jaloux Daniel ! Je me fiche de lui !
- Dis ça à qui tu veux, mais moi, on ne me la fait pas !
Un bruit de verre brisé parvint de l'entrée puis des éclats de voix.
- Espèce de petit enculé ! Tu vas voir !
Les deux femmes se précipitèrent vers l'endroit d'où provenait la dispute.
Daniel et Ricardo se tenait par le col, tout deux décoiffés et débraillés.
- Qu'est-ce qu'il vous prend ?! Hurla Zita en essayant de les séparer.
- Ce fils de pute m'a volé mon billet de 50 euros ! Il était dans ma poche tout à l'heure, j'en suis sûr !
Daniel devint rouge à l'entente de ces mots et se jeta sur lui en l'injuriant.
- Répète, si tu l'oses !
D'autres invités se greffèrent à la scène et le rouquin de tout à l'heure se plaça entre les deux hommes.
- Sortez d'ici, bande de dégénérés ! Je ne veux plus vous voir !
Zita et Dalel les suivirent à l'extérieur et la dispute continua.
- Je te prévient, si tu ne me rend pas mon argent, ça va très mal aller !
Daniel posa son front contre celui de Ricardo.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire, abruti ? Siffla-t-il, l'oeil mauvais.
- Mais arrêtez ! Hurla à nouveau Zita.
Les deux coqs s'éloignèrent enfin et Ricardo apostropha la jeune fille.
- Qu'est-ce que tu peux bien trouver à ce mec ?! J'avais déjà entendu des rumeurs de vol et arnaque sur lui mais aujourd'hui, tout se confirme !
Il se tourna à nouveau vers Daniel, les sourcils froncés.
- Je ne vais pas te lâcher, petite fiotte ! Crois-moi, je vais te foutre dans la merde et tu regretteras d'avoir fait tes petites magouilles !
Le grand blond, comme à son habitude, croisa les bras et le toisa avec son air supérieur. Au lieu de s'écraser, il ne put s'empêcher de le narguer.
- Essaye, connard, je suis curieux de voir ça.
- Tu ne seras pas déçu, grogna Ricardo avant de faire volte face et de filer vers sa voiture, sans un regard pour Zita.
Cette dernière se sentait affreusement mal. D'un côté, elle avait peur pour Daniel, et de l'autre, elle s'en voulait d'avoir joué avec les sentiments d'un homme.
- Allez, on se casse !
Dalel passa un coup de fil aux autres pour qu'ils les rejoignent puis le groupe s'en alla. Il n'était que minuit, alors ils décidèrent de retourner en ville et d'aller en discothèque. Une fois arrivés à l'Ibiza, une petite boîte de nuit, les vigiles les laissèrent passer sans problème. Installés à leur table, Daniel se pencha vers Zita pour lui parler discrétement.
- Regarde ces deux là !
Il lui indiqua Dalel et Jason, assis en face d'eux, qui se disputaient encore.
- Ils ne s'entendront jamais, c'est pas croyable ! s'étonna Zita.
- Ou ils s'entendent trop... Lui susurra-t-il à l'oreille. Qui aime bien, châtie bien !
- Tu crois ?
Elle les observa à nouveau et ils le remarquèrent, cessant aussitôt de parler. Ce que disait Daniel se tenait, après tout. Son amie se leva et lui fit signe qu'elle allait danser, alors Zita la suivit sur la piste. Le DJ passait de la dancehall, le style de musique préféré de Dalel. Les deux filles dansaient comme des folles, quand la petite brune sentit quelqu'un se coller à son dos, et deux mains se poser sur ses hanches. La marocaine lui fit les gros yeux et s'écarta d'elle, afin de lui laisser un peu d'intimité.
Zita se retourna et crut halluciner quand elle le reconnut...
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GOLDEN HEART
AcciónQue feriez-vous si vous vous retrouviez à la rue un soir d'hiver, le jour de vos 18 ans ? Si vous appreniez que votre meilleure amie n'est pas celle que vous pensiez toutes ces années ? Un monde parallèle ouvre ses portes à Zita, venez le découvrir...