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Zita entendait un murmure lointain, comme dans un rêve. Elle était avec sa grand mère et Zita, assises sur un banc et elles riaient ensemble, heureuses. La vie était paisible, le soleil brillait, une douce brise soulevait les longs cheveux bruns de la jeune femme. 

- Zita...

Quelqu'un l'appelait, mais elle n'arrivait pas à distinguer qui c'était, alors elle se levait du banc et tombait, tombait, tombait... Jusqu'à se retrouver sur ce matelas sale et mouillé. 

- Réveille toi.

Tout ceci n'était qu'un rêve, pensa-t-elle en ouvrant difficilement les paupières. Elle porta la main à ses yeux car elle ne voyait rien, elle les trouva étrangement gonflés. Tentant de se redresser, elle poussa un hurlement de douleur et se laissa tomber. Ses côtes la faisait horriblement souffrir et elle distingua difficilement des bleus et contusions sur tout son corps. Du sang, il y avait des tâches de sang partout. 

- Tu peux te lever ? Demanda une voix féminine.

Zita ne pouvait même pas secouer la tête, tout son être n'était que douleur. Elle avait mal à la mâchoire, au vagin et même à l'anus... Ces êtres cruels l'avaient complètement utilisée, tel un vide-couille. De dégoût, elle voulu vomir mais elle n'en avait plus la force.

- Non, se contenta-t-elle de répondre.

Elle ne pouvait que pleurer, et même ses larmes enflammaient tout son visage tuméfié. Il fallait que ça s'arrête, cette douleur n'était plus possible.

- Tuez-moi, s'il vous plaît. Je veux qu'on en finisse, je n'en peux plus.

- Je ne peux pas, ma belle. Daniel m'en voudrait.

Zita reconnu enfin la voix de Daphné.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- Nous sommes venus te porter secours, trop tard malheureusement...

Sa phrase se termina dans un murmure.

- On va te sortir d'ici, je te le promet. Daniel et Jason règle les détails.

La jeune fille n'avait plus la force de réfléchir et de poser des questions.

- D'accord, je vais juste... Juste me reposer un peu... 

- Non, ne ferme pas les yeux. Reste avec moi, Zita. Tiens, bois ça.

Daphné lui tendit une bouteille d'eau.

- Il faut que tu reste hydratée. Cela fait des jours que tu n'as rien bu ni mangé, vu ton état.

Des jours ? Zita n'en revenait pas. Depuis combien de temps était-elle enfermée dans ce cauchemar exactement ?

- Je reviens dans quelques minutes, continue de boire surtout.

La petite brune l'entendit s'éloigner et pleura de plus belle. Elle aurait préféré être morte à l'heure actuelle plutôt que d'être ce résidu d'être humain. A bout de force, elle ne tenta pas de lutter contre le sommeil qui s'insinuait doucement en elle et s'endormit, la bouteille dans la main.

Zita ouvrit de nouveau les yeux dans la nuit. 

- Elle s'est réveillée ! s'exclama Jason, qui voulu la serrer dans ses bras.

Il la relâcha immédiatement lorsqu'elle poussa un hurlement de douleur.

- Quelle bande de fils de pute, cracha-t-il, la voix pleine de haine et de ressentiment.

- Il faut qu'elle mange, intima Daphné. Elle ne tiendra pas longtemps sinon.

De force, elle lui enfonça un carré de sucre dans la bouche. Zita eut une moue de dégoût.

- C'est tout ce que j'ai pu trouver dans cet endroit de malheur, se justifia-t-elle. Laisse le fondre sur ta langue ma belle.

Zita entendait Jason pleurer de rage et de tristesse mais elle n'osait pas ouvrir les yeux, elle souffrait trop. Elle sentit une main se poser sur la sienne doucement et su aussitôt que c'était lui. C'était Daniel.

- Mon amour, je suis là. Plus personne ne te fera de mal, plus jamais. On s'est occupé d'eux.

Elle acquiesça, bouleversée d'entendre sa voix, de sentir sa chaleur, sa présence. Il lui avait tant manquée.

- Il va falloir qu'on te porte, nous devons partir avant que les flics débarquent. Tu comprends, on laisse un sacré bordel. Les autres sont en train d'effacer les traces de notre passage mais après, nous allons devoir y aller.

Elle acquiesça à nouveau, prête à encaisser la douleur cette fois. Daniel lui transmettait son courage.

- Tiens, mords là-dedans de toutes tes forces, dit-il en lui tendant un mouchoir.

Elle s'exécuta et il la souleva, réveillant toutes ses souffrances, elle cru s'évanouir à ce moment. Des étoiles commencèrent à danser devant ses yeux puis elle se força à rester éveillée, respirant profondément même si cela était douloureux.

Le groupe se mit en route et ils passèrent dans un long couloir. L'instinct de Zita la fit regarder à droite, là où une porte était entrebâillée et elle les vit. Ricardo, Stan et Victor. Les trois corps gisant à terre, le sang par terre, sur les murs, partout et surtout, la balle qu'ils avaient tous entre les deux yeux. Une vague de soulagement et d'apaisement envahit la jeune fille, ils ne pourraient plus jamais l'atteindre physiquement. Mais son cerveau, son âme, son cœur étaient marqués au fer rouge pour toujours.

Le beau-père de Daniel s'affairait avec ses frères dans la maison, dispersant un liquide sur chaque mètre carrée de chaque pièce. Zita comprit qu'ils allaient y mettre le feu, envoyant en enfer les restes de ses tortionnaires.

Il arrivèrent à sortir d'ici sans encombre et allongèrent Zita dans le coffre. Personne ne devait la voir dans cet état, ce qui attirerait les soupçons de n'importe quelle personne saine d'esprit.

Une fois arrivés à la maison familiale, ils installèrent Zita dans la chambre de Daniel et tout le monde s'affaira autour d'elle pour la soulager. Le grand blond s'allongea près d'elle, sans la toucher et fit signe aux autres de partir.

Zita pouvait sentir les émotions qui traversaient l'homme qu'elle aimait. De la tristesse, de la colère et de la... culpabilité ?

- Rien de tout ça n'est de ta faute, murmura-t-elle.

- Laisse moi parler, Zita.

Son ton était glacial, implacable.

- J'étais persuadée qu'en m'éloignant de toi, je t'éloignai par la même occasion des ennuis. Je t'ai abandonnée aux mains de ces malades et tu as subit ce que personne ne devrait subir.

Il reprit son souffle mais la rage l'empêchait de parler doucement.

- Plus jamais je ne te laisserais. Plus jamais tu ne seras seule. Chaque minute de ta vie, je serais à tes côtés. Je veux qu'on se marie, Zita ! Je veux qu'on vive ensemble loin de tous les problèmes. Une vie normale, tu comprends ?

Elle acquiesça doucement.

- Je t'aime plus que tout, je m'en veux tellement si tu savais... jamais je ne pourrais oublier ni me le pardonner.

- Moi non plus, dit-elle en repoussant la main de Daniel.

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