Média ☆ Daniel
Après le petit déjeuner, Jason et Zita travaillèrent sur la lettre de motivation et le CV de cette dernière. Cela agaçait la jeune fille au plus haut point, elle n'en comprenait pas l'intérêt, surtout qu'elle n'avait aucune expérience professionnelle. Sabrina arriva à 13 heures et leur prépara à manger des pâtes et du jambon, le seul plat qu'elle réussissait à peu près. Elle avait tout son après-midi de libre et comptait bien remonter le moral de sa meilleure amie.
- A table ! cria-t-elle de la cuisine.
Ils mangèrent rapidement, pressés d'aller se balader en ville.
- Tu as essayé d'appeler tes parents ma biche ?
- Non, j'ai peur de la réaction de ma mère...
- Ce soir, tu l'appelles et tu verras ce qu'elle dit. Si elle ne veut toujours pas de toi, on réaménagera la chambre des invités pour toi, annonça Jason.
Zita lança un regard reconnaissant à Sabrina et son frère puis alla se préparer pour partir. Un gros pull, un jean, des baskets, sa doudoune et la voilà fin prête. De toute façon, le choix était limité étant donné que toutes ses affaires étaient restées chez ses parents. Elle attacha sa longue crinière en un gros chignon sans forme et attendit que les autres soient prêts. Sa meilleure amie avait adopté le même style et de dos on les confondait souvent dans la rue. Les mêmes longs cheveux bruns et la même carrure.
- Prête les filles ? Daniel nous attends devant la maison, c'est ok ? demanda Jason.
- On arrive ! crièrent-elles en coeur.
Les trois amis sortirent dans le froid du mois de janvier et s'engouffrèrent dans la voiture qui les attendait.
- Salut tout le monde ! claironna Daniel.
Zita remarqua qu'il avait beaucoup changé en deux ans, ce n'était plus du tout le même. En même temps, à 20 ans, c'était devenu un homme et il n'était plus le petit garnement du collège. Mais elle ne s'y attarda pas plus et discuta avec son amie tout le long du trajet.
- Tes frères vont bien ? Ils n'ont pas eu de soucis avec ta mère, eux ? demanda Sabrina, inquiète.
- Non, Alexandre m'a dit qu'elle agissait comme si la situation était normale et mon père travaille beaucoup alors il ne l'a pas encore vu...
- Bizarre, il faut vraiment que vous creviez l'abcès avant que vous le regrettiez plus tard !
- Je n'ai rien à me reprocher, moi ! Je vais l'appeler ce soir, mais si elle ne répond pas ou ne veut pas que je revienne, je tire un trait sur ma mère ! s'énerva Zita.
Sabrina n'insista pas et une fois que la voiture fut garée, ils firent le tour des magasins pour déposer le CV de la jeune femme. Daniel et Jason les devançaient et ne parlaient qu'entre eux. Après deux heures à faire le tour de toutes les rues, ils décidèrent d'aller prendre le goûter quelque part. Un "chocolate bar" attira l'attention des petites brunes et elles entraînèrent les gars avec elles. Ils commandèrent tous un chocolat chaud avec quelques cookies, puis Daniel alla régler l'addition. Zita l'observa quelques instants, il ne passait pas inaperçu dans le bar avec sa taille car il dépassait tout le monde d'au moins deux têtes. Sa barbe naissante le vieillissait un peu et le rendait plus viril, ses cheveux blonds faisaient un peu n'importe quoi au sommet de son crâne. Son style vestimentaire n'était plus le même non plus, il était passé des joggings du collège au look BC-BG-Fils à papa. Il avait même pris des bras, alors que Zita l'avait connu maigrichon. A cette époque, il s'amusait à martyriser la jeune fille en lui mettant du chewing-gum dans les cheveux, lui disant qu'aucun garçon ne voudrait d'une écervelée grosse et moche comme elle.
- Un problème ? demanda-t-il à son attention.
Perdue dans ses souvenirs, Zita n'avait pas fait attention qu'il la fixait à son tour avec ses yeux bleus azur. Elle se sentit rougir mais ne répondit rien et replongea le nez dans son chocolat chaud. Daniel alla se rasseoir à table et l'ignora ostensiblement. Il se vanta de ses chaussures Kenzo et de la super voiture de sport qu'il venait de se payer, ainsi que la grosse soirée dans une famille de riche dans laquelle il était invité. Ce jeune homme avait un problème avec l'argent et cela agaçait fortement Zita.
- Bon, on y va ? Demanda-t-elle brusquement.
Sa meilleure amie lui lança un regard interrogateur mais ne fit aucun commentaire.
- On va à Monoprix, les gars. Vous nous rejoignez là-bas ? proposa Sabrina.
Ils les regardèrent à peine et continuèrent leur discussion, laissant les filles partir.
- Ton frère n'est plus le même quand Daniel et là, c'est soulant ! se plaint Zita.
- C'est clair, je lui ai déjà dit mais il me soutient que c'est faux. Tu lui en veux toujours du collège, non ?
- Je le déteste, il m'a pourri la vie !
Elles entrèrent dans le magasin qui grouillait de client en tout genre. Les jeunes filles se dirigèrent vers le rayon maquillage et essayèrent quelques vernis.
- J'adore celui là ! s'exclama Zita, en s'appliquant une couche de couleur corail sur son index.
Sa meilleure amie lui prit des mains et le glissa à l'intérieur de son manteau.
- Qu'est-ce que tu fais ? T'es folle ? chuchota la jeune fille.
- Cadeau d'anniversaire en retard ! lui répondit-elle avec un petit sourire. Fais comme moi, plus c'est voyant et moins on y fait attention !
Sabrina fit le tour des étagères et vola quelques produits, sans gêne ni peur apparente. Zita hésita un moment, pesant le pour et le contre dans sa tête car elle redoutait les répercussions. Après quelques minutes, elle attrapa le gloss qui lui avait tapé dans l'oeil et le glissa dans sa poche en tremblant. Elle se demanda si sa meilleure amie faisait ça souvent ou si c'était juste pour se donner un genre. La jeune fille commençait à devenir paranoïaque et voyait des vigiles partout. Elle sursauta quand le téléphone de Sabrina se mit à sonner.
- Allô ? On est toujours à Monoprix ! Oui, à tout de suite, dit-elle.
- C'était les gars ?
- Oui, ils arrivent, on devrait peut-être y aller.
Zita hocha la tête et suivit son amie vers la sortie du magasin. Le coeur battant à tout rompre, elle allait franchir les portes battantes quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Ses yeux rencontrèrent ceux du vigile et elle se décomposa tout à coup. La jeune fille tenta de s'enfuir mais trop tard, la masse de muscle qui venait de lui attraper le bras ne comptait pas la lâcher. Elle chercha du regard Sabrina mais elle était déjà dehors avec les garçons et ils la regardait en faisant une drôle de tête.
- Par ici, Mademoiselle ! gronda l'agent de sécurité.
Et il l'entraîna dans une petite pièce à l'écart et c'est ainsi que les ennuis commencèrent.
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GOLDEN HEART
ActionQue feriez-vous si vous vous retrouviez à la rue un soir d'hiver, le jour de vos 18 ans ? Si vous appreniez que votre meilleure amie n'est pas celle que vous pensiez toutes ces années ? Un monde parallèle ouvre ses portes à Zita, venez le découvrir...