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L'enterrement devait avoir lieu le mercredi qui suivait. Jason avait été mis au courant de la situation mais malgré ça, il n'était pas très présent pour Zita. Daphné l'envoyait constamment en mission avec son mari.

Zita souffrait du décès de sa grand mère, du manque de son frère de coeur, de la peur de voir Daniel incarcéré et du stress que tout cela lui provoquait. Elle était à bout mentalement et physiquement.

La jeune fille passait ses nuits à ruminer. Daniel s'éloignait de tout le monde petit à petit, il était devenu paranoïaque. L'amour qu'elle lui portait l'empêchait de le quitter mais ce n'était pas la joie.

- On y va ? Demanda Jason.

Il l'accompagnait aux funérailles. Tout de noir vêtu, le garçon n'était pas à son aise dans ce costume, comme toujours.

Zita acquiesça et attrapa l'énorme bouquet de fleurs qu'elle avait acheté en mémoire à sa grand mère.

- Daniel ne peut vraiment pas venir ?

- Tu sais très bien que les flics sont sur son dos. S'il se fait remarqué en ville, il est mort.

- Oui mais j'ai besoin de lui...

- Prends ton mal en patience ma Zaza, tu retrouveras ton chéri en rentrant.

Elle lui jeta un regard noir, agacée de voir que son bonheur n'avait aucune importance pour eux. Tout ce qui comptait, c'était de ne pas se faire attraper. Les deux jeunes gens partirent en direction du cimetière.

Le grand père de Zita n'avait pas voulu que celle-ci voit sa grand mère au crématorium. Au téléphone, il lui avait dit d'une voix chevrotante : "Je ne veux pas que tu vois mamie comme cela, il faut que tu garde une belle image d'elle".  

Malgré ses protestations, il n'avait rien voulu savoir. C'était lui le chef de famille, alors tout le monde s'était rangé de son côté. De ce fait, elle se retrouvait aujourd'hui dans ce cimetière grisâtre, entourée d'une vingtaine de personnes.

A la surprise générale, Roger avait revêtu son plus beau costume blanc, voulant rendre un dernier hommage à sa défunte femme. Zita se souvenait des nombreuses disputes de ses grands parents et s'était toujours demandé s'ils s'aimaient encore, malgré les années passées et les problèmes. A voir les yeux rougis de son grand-père, elle comprenait enfin ce qu'était le réel amour. Ils s'aimaient d'un amour sincère, pure, un amour qui vous lie à jamais. Ils étaient des partenaires, des coéquipiers dans ce jeu cruel que pouvait être la vie. Aujourd'hui, deux âmes sœurs étaient séparées pour toujours, c'était si triste.

Zita ne l'avait jamais vu pleurer une seule fois et cela la bouleversait de le voir dans cet état. N'osant pas le prendre dans ses bras, par respect, elle se plaça à ses côtés en guise de soutien. Jason était resté dans la voiture, ne supportant plus d'avoir affaire à la mort de près ou de loin.

La cérémonie commença et à partir de cet instant, les yeux de la jeune fille ne cessèrent de laisser couler des flots de larmes. Comme dans les films, il pleuvait à torrent, c'était parfait pour cacher son chagrin. Elle était déchirée, dévastée, révoltée. Pourquoi n'était-elle pas allé lui rendre visite plus souvent ? Aujourd'hui, elle se retrouvait à dire adieu à une jarre remplie de cendre. Sur chaque visage, la tristesse était présente, des larmes étaient cachées derrière d'épaisses lunettes noires. Sa mère, soutenue par son père, était secouée par d'énormes sanglots.

Le coeur de Zita se déchira lorsqu'elle aperçu son grand père embrasser la pierre tombale avant de quitter le cimetière d'un pas traînant, en s'essuyant les yeux.

C'était donc vraiment fini. 

- On va tous tenir compagnie à papy chez lui ce soir. Tu veux venir ?

Elle sursauta en entendant la voix grave d'Alexandre à ses côtés. C'est fou ce qu'il avait changé en quelques mois. Tout comme Lucas d'ailleurs, qui ne cessait de grandir.

- Oui, je viens aussi.

- Ça va aller ? demanda-t-il, inquiet.

- Ne t'inquiète pas pour moi, j'en ai vu d'autres.

Elle échangea quelques mots avec les différents membres de la famille puis tout le monde se dirigea vers la maison de Roger, Jason les suivit également. Son grand père s'était muré dans un silence assourdissant alors le petit groupe s'installa autour de la grande table en bois, inquiet pour le doyen.

Les discussions tournèrent sur sa grand-mère, ils se remémoraient les bons souvenirs. C'était comme si elle était encore là...

- Zita, je dois te parler, lui chuchota discrètement son père.

Il l'emmena dans la chambre d'amis et ferma la porte, l'air mystérieux.

- Tu dois te demander ce que j'ai de si important à te dire. Rien de grave, rassure toi. Ta mère et moi, nous aimerions que tu reviennes vivre à la maison.

- C'est une blague ? s'exclama la jeune fille.

A votre avis, que va décider Zita ?
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