GOLDEN HEART

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Média ☆ Daniel

Durant toute sa journée de travail, Zita fut ailleurs, perturbée par les paroles de son responsable. Elle était écoeurée par ce comportement malsain et comptait bien lui faire payer, peu importe la façon de le faire. Dalel voyait bien le trouble de la jeune fille et faisait tout pour lui redonner le sourire. Mais c'était peine perdue, Zita voyait rouge à chaque fois qu'elle croisait le regard de Monsieur David et replongeait dans ses sombres pensées.

A 18 heures, le patron s'en alla, laissant ses employées seules pour fermer le magasin.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda la belle marocaine.

- Rien, ça va.

Dalel n'insista pas et se concentra sur son inventaire. Zita n'avait qu'une hâte, rentrer chez elle et se confier à Jason, qui saurait la conseiller.

- Vas-y, rentre chez toi, marmonna sa collègue en levant les yeux de sa feuille.

- Vraiment ? s'exclama la petite brune.

- Oui, tu n'es pas dans ton assiette, je le vois bien. Fais attention sur la route, pas de bêtise !

- T'es géniale, merci Dalel !

Zita rentra rapidement à l'appartement mais elle n'y trouva personne, les gars étaient sortis. Un peu triste de se retrouver seule à gamberger, elle décida d'aller prendre une douche et de s'enlever tout le maquillage que monsieur David la forçait à mettre. C'était soit disant pour vendre ses produits, mais elle avait maintenant de sérieux doutes là-dessus. Dans la chambre, elle commença à faire glisser son pantalon sur ses jambes et enleva son pull.

- Qu'est-ce que tu fais déjà là ?

Zita poussa un hurlement en voyant Daniel sortir de la salle de bain. Surpris de la trouver en sous-vêtements, il détourna les yeux et fit une grimace.

- Merci, je vais faire des cauchemars en repensant à ton corps maintenant !

La jeune fille se rhabilla rapidement et devint écarlate tandis que le grand blond sortait de la pièce en ricanant.

- Très drôle, connard !

Puis elle fondit en larmes, sous le coup des émotions de la journée. Ses jambes devinrent flageolantes et elle se recroquevilla sur le lit. Daniel avait sûrement dû l'entendre car il passa sa tête dans l'encadrement de la porte.

- Eh, ça va pas ?

Voyant qu'elle ne répondait pas, il la rejoignit et la prit dans ses bras. Zita n'osait plus bouger, gênée par cette proximité avec un garçon.

- Mon patron m'a fait du rentre-dedans ce matin, je sais pas quoi faire, annonça-t-elle en reniflant bruyamment.

La jeune fille raconta la scène qui s'était déroulée dans le bureau et Daniel contracta plusieurs fois sa mâchoire avant de répondre.

- Je vais régler le problème.

Zita secoua la tête, paniquée par ce qu'il était capable de faire.

- Ne fais rien, je t'en supplie ! Il va me virer et j'ai besoin d'argent !

- Fais moi confiance, il n'y aura pas de coups. La pire chose qui pourrait arriver à un patron, c'est que l'on touche à son argent, non ?

Elle acquiesça, interloquée.

- Oui, et alors ?

- Il va falloir que tu me fasses confiance. Tu as les clefs du magasin ?

- Non, il n'y a que lui. A part le soir, quand il part plus tôt et qu'il les laissent à ma collègue.

- Ok.

Il se leva et sortit de l'appartement sans rien dire. Exténuée, Zita finit par s'endormir, emmitouflée dans la couette.

Elle ne se réveilla que le lendemain, à 7 heures du matin. La jeune fille était encore plus fatiguée que si elle n'avait dormi que 4 heures. Jason et Daniel discutait dans le canapé et firent un grand sourire à leur colocataire quand elle entra dans le salon.

- Alors, ça va mieux ma Zaza ? Daniel m'a raconté.

Zita eut un soupire avant de s'asseoir sur un pouf en face des garçons.

- J'ai la boule au ventre, je ne veux pas y aller !

A ces mots, des larmes coulèrent à nouveau de ses yeux encore gonflés de la veille. Le visage de Jason afficha une expression douloureuse, il détestait la voir comme ça.

- Quel enculé, on va s'occuper de lui !

Il la prit dans ses bras et lui caressa doucement le dos.

- On a un plan, Zita. Mais il va falloir que tu nous suive si tu veux calmer ce pervers, annonça calmement Daniel.

Ils expliquèrent tout cela à la jeune fille qui ne cessait d'écarquiller les yeux devant leur imagination débordante. Elle partit au travail, le coeur un peu plus léger, heureuse de pouvoir se venger. Sa collègue l'attendait devant la boutique et lui fit un petit sourire.

- Tu vas mieux, ma belle ?

- Oui, ça va beaucoup mieux, merci encore pour hier !

Elles pénétrèrent dans le magasin et Zita repéra où Dalel déposait les clefs.

- Le chef vient, aujourd'hui ? demanda-t-elle sur un ton innocent.

- Non, il emmène ses enfants au zoo. Il sera là demain si tu as besoin de lui parler.

La caisse allumée, le rideau levé et les produits rangés, les filles pouvaient ouvrir et accueillir leurs premiers clients de la journée.

Vers midi, Dalel partit se chercher quelque chose à manger et Jason apparut dans la boutique.

- Donne-moi la clef, vite ! la pressa-t-il en regardant autour de lui.

Il repartit avec et Zita pria de toutes ses forces que Dalel ne remarque rien en revenant. A 18 heures, ce fut Daniel qui entra et s'adressa aussitôt à la marocaine qui nettoyait un peu les étagères.

- Bonjour, je cherche une crème pour ma peau, vous pouvez me conseiller ? demanda-t-il.

Zita avait envie de rire en le regardant, mais elle se mordit l'intérieur de la joue pour se calmer. L'adrénaline commençait à couler dans ses veines et bizarrement, elle adorait ça. Jason revint dans la boutique et lui passa le trousseau de clef avec un clin d'oeil, puis il repartit avec son ami.

19 heures, les deux collègues terminèrent les tâches à effectuer puis la journée de travail s'acheva. Dalel ferma la boutique, lui fit la bise et s'éloigna tandis que Zita restait devant. Ses deux colocataires s'approchèrent tranquillement, les yeux brillants et lui tapèrent dans la main.

- Tu as été parfaite ! Bravo !

- La première partie est réalisée ! Ce soir, on finalise !

Les trois amis rentrèrent et attendirent qu'il fasse nuit pour repartir en ville. Daniel avait dégoté une petite camionnette sans plaques d'immatriculation, qui semblait ne plus rouler tellement elle était vieille. Il avait aussi insisté pour qu'elle porte des vêtement sombre, rien de criard qui pourrait attirer l'oeil.

- On doit monter la dedans ? geignit-elle.

- Oui ! Allez, on y va.

La panique s'empara de Zita quand ils furent en route, c'était la première fois qu'elle allait faire ça. Son coeur battait à toute allure et ses mains étaient moites. Elle avait trop chaud et son cerveau semblait fonctionner à toute vitesse.

Quand Daniel s'arrêta devant le magasin, elle eut un instant de doute. Mais Jason la poussa avec son coude et elle descendit de la camionnette. Les mains tremblantes, elle mit quelques minutes à rentrer la clef dans la serrure.

Elle se dépêcha d'éteindre l'alarme et remonta ensuite dans le véhicule, les gars s'occupait du reste. La pluie commença à tomber et elle fixa le ciel en pensant à Sabrina.

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