16

5.8K 549 131
                                    

Média ☆ Jason

- Je croyais que je t'interessais ? Bredouilla Benjamin, rouge de honte.

- Qui t'a mit cette idée en tête ?! S'étonna Zita.

Ils étaient toujours sur l'estrade et la jeune fille cherchait Daniel des yeux. Il était retourné s'asseoir près de Dalel et cela lui provoqua un sentiment de déception.

- Je voyais bien tes petits regards et tu me fuyais alors, je me suis dit, j'ai pensé...

- Va te faire foutre, espèce de malade ! Je te déteste ! Lui hurla-t-elle au visage.

Elle traversa la piste de danse à la vitesse de l'éclair et retourna à sa place sur la banquette.

- Daniel, je peux te parler ?

Il interrompit sa conversation avec Dalel et quand leurs yeux se croisèrent, quelque chose avait changé.

- Ouais, bien sûr.

Elle l'entraîna dans le coin fumeur, qui se trouvait être une minuscule pièce fermée de toute part. L'air était irrespirable et tout le monde se serrait afin de pouvoir entrer, ce n'était pas l'idéal pour discuter sereinement.

Le grand blond se pencha vers sa colocataire pour mieux l'entendre.

- Alors, tu voulais quoi ?

Zita prit son courage à deux mains et lui fit face.

- Je suis désolée pour tout à l'heure, Benjamin a pété un plomb !

- Pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as aucun compte à me rendre, nous ne sommes pas en couple, ricana-t-il.

- Je sais mais tu es parti aussitôt et je me suis dit que ça ne t'avais pas plu...

- Pas du tout, tu fais ce que tu veux ! Si ton désir est de coucher avec toute la boîte, je m'en tape !

Il affichait un sourire décontracté mais Zita sentait qu'il y avait autre chose. Malgré tout, ses paroles l'avaient blessée, pour la deuxième fois de la soirée et cela ne lui plaisait pas.

- Très bien, lâcha-t-elle froidement.

- On a fini ?

Sans répondre, elle quitta la pièce et retourna dans la salle, là où l'atmosphère était moins étouffante.

- On va danser ?

Dalel se tenait en face d'elle, encore soucieuse. Cette situation n'était pas de sa faute, Zita ne pouvait pas lui en vouloir et Daniel avait été clair, il s'en fichait. Alors, elle l'accompagna sur la piste de danse et tenta d'oublier sa frustration et son désarroi face à cette situation nouvelle. Si Sabrina avait été là, tout ceci ne serait jamais arrivé, elle n'aurait laissé aucun homme l'approcher.

La soirée se termina vers 5 heures du matin et tout le monde sortit de la discothèque. Un groupe de jeunes se trouvait devant et l'un d'eux chercha Jason, sauf qu'il n'employa pas les bons mots.

- Eh toi ! J'baise ta mère et ta soeur !

Tous pâlirent en entendant cela, se demandant comment cette affaire allait se terminer.

- Ne l'écoute pas, frangin, ça n'en vaut pas la peine ! Tu vois bien qu'ils ont juste envie de foutre la merde et de se battre, tenta de le calmer Zita.

Celui qui avait parlé était petit et frêle mais avait une grande bouche. Par contre, son pote était une armoire à glace.

- Répète, j'ai pas entendu, espèce d'abruti !

Jason franchit les quelques pas qui le séparait du fauteur de trouble et plaqua son front contre l'autre. C'était parti, Zita allait devoir se battre. D'autres gars arrivaient d'un peu partout et les encerclaient.

- Pourtant, je crois avoir parlé assez fort. J'ai dis que je baisais ta mère et ta soeur, répondit-il calmement.

- Oh Eddy ! Y a un problème ?! lança un des garçons aux alentours.

Le pauvre type poussa violemment Jason, qui, prit par surprise, faillit tomber.

- Plus maintenant ! Ricana-t-il en découvrant ses dents jaunes.

Cela en était trop, le portugais se jeta sur Eddy et commença à le tabasser. Tous les autres se rapprochèrent de lui afin de défendre leur pote, mais c'était sans compter sur Zita, Dalel, Benjamin et Buddha, qui s'en mêlèrent aussi.

Zita envoya un coup de pied bien placé à un métisse et il se plia en deux sous la douleur. Il était tête baissé alors, sans réfléchir, son genou vint taper le nez de ce dernier et le sang se mit à couler. La jeune fille fut horrifiée d'en voir autant, se demandant s'il n'allait pas mourir. Mais un autre tenta de lui attraper le bras alors elle ne put réfléchir davantage. Cette fois-ci, on lui attrapa les cheveux et l'homme la fit tomber à terre sans pitié. Elle eut le temps de relever la tête et de voir Jason en train de défoncer Eddy puis Daniel qui se précipitait sur elle.

- Oh ! C'est une femme, espèce de sous-merde ! Viens te battre avec un mec, un vrai !

Il lâcha Zita, pour son plus grand bonheur. Dalel se disputait en parlant arabe à un autre homme au loin, et la petite brune ne comprenait rien à ce qu'ils disaient.

Les vigiles arrivèrent avec deux grosses bombes de gaz lacrymogène, et en vaporisèrent sur tout le monde, sans faire de différence.

- Dégagez ou on appelle les flics ! On veut plus jamais vous revoir ici !

Zita couru jusqu'à la voiture de Daniel mais elle fut arrêtée rapidement lorsque le gaz se propagea et que des larmes commencèrent à rouler sur ses joues, lui brouillant la vue. Ses poumons semblaient s'être rétrécis et elle ne cessait de tousser, les yeux brûlants. La peur lui comprimait le ventre et elle se demandait si ce qui lui arrivait était normal, son corps ne maîtrisait plus rien.

- Zaza ! Hurla Jason.

Il apparut et la serra dans ses bras, soulagé de la retrouver. Les autres arrivèrent également, en piteux état.

- Reste calme, ça va passer dans quelques minutes. Ne touche pas tes yeux et respire normalement.

Sa voix douce calma Zita et effectivement, au bout d'une dizaine de minute, les effets du gaz se calmèrent et tous montèrent en voiture.

Une trentaine de minute plus tard, ils étaient à l'appartement. Dalel rentra chez elle, soûlée de cette soirée étrange. Benjamin et Buddha restèrent dormir sur le canapé, alors Zita fila à la douche puis se coucha dans le lit, seule. Ses pensées dérivaient et elle aurait aimé que la soirée se passe autrement. Le comportement de Daniel lui tapait sur les nerfs, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui, il était devenu important dans sa vie. C'était dur de l'avouer mais elle développait des sentiments pour ce garçon alors qu'il ne le méritait pas et elle s'en voulait d'être aussi faible. Un grincement la fit sursauter et elle sortit de sa rêverie.

- Tu dors ?

Sa voix narquoise retentit dans l'obscurité de la pièce mais Zita ne répondit pas. Elle entendit la porte se refermer, les draps bougèrent et son coeur commença à battre la chamade. Il vint se coller à elle et passa un bras sous sa tête, son autre main se posant sur ses cheveux et la caressant doucement. Il s'était collé à son dos et sa chaleur berçait la jeune fille. Ils s'endormirent ainsi, l'un contre l'autre, sereins.

Pour me rattraper de cette semaine sans chapitres, en voici deux aujourd'hui !

GOLDEN HEART Où les histoires vivent. Découvrez maintenant