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Le cinquantenaire et Zita se trouvaient toujours au bar et la jeune fille faisait semblant d'être éméchée.

- On va chez moi ? Susurra Philippe au creux de son oreille.

Ce rapprochement la fit frissonner de dégoût mais elle se leva et le suivit lorsqu'il l'emmena vers l'extérieur. Une fois dehors, elle l'entraîna dans une petite ruelle tout en lançant des regards langoureux au pervers qui l'accompagnait. Puis tout alla très vite.

- Eh ! Vous ! Hurla Daniel, courant vers eux.

Il attrapa Zita et l'enroula de ses bras, un revolver sur sa tempe.

- Si tu veux qu'elle vive, file moi tout ce que tu as sur toi !

Le vieux grisonnant se mit à blêmir et trembler, sous le choc.

- Grouille toi ! Le relança le grand blond en pointant son arme vers lui.

Cela eut l'effet escompté car il fouilla ses poches et en sortit portefeuille et téléphone qu'il laissa tomber à terre.

- La montre aussi, intima Daniel.

Philippe enleva ce magnifique bijou à contre-coeur, cela devait sûrement coûter plusieurs milliers d'euros.

- Maintenant, dégage, siffla-t-il.

L'homme se mit à courir sans demander son reste, plantant Zita sans remords. Quand il fut suffisamment loin, les deux jeunes gens ramassèrent leur butin et retournèrent à la voiture. Le trajet du retour fut plus rapide que l'aller et une fois dans l'appartement, ils firent les comptes.

- La montre coûte 11000 euros ! s'étonna Zita en vérifiant sur Internet.

- Et ce vieux dégueulasse possédait 450 euros dans ses poches, jackpot ! C'est une bonne soirée, mieux que la dernière fois !

Cette petite magouille était devenue récurrente et leur permettait de vivre largement au dessus de leur moyen. Ils aimaient l'argent et prenaient goût à l'acquérir facilement. Cela devenait comme une drogue et les deux colocataires ne s'imaginaient pas faire autrement. 

Tous deux assis sur le lit, côte à côte, ils étaient plongés dans leurs pensées. La voix de la jeune fille brisa le silence.

- Comment on va faire si les flics nous arrêtent ?

- Il ne t'arrivera rien, ne t'en fais pas, affirma Daniel en s'allongeant sur le matelas.

- Tu n'en sais rien !

Il lui attrapa le bras et la força à le rejoindre.

- Je te jure que tu ne seras jamais mêlée à ces histoires, ma belle. Je ne laisserais personne te faire du mal.

Ses doigts glissaient doucement dans cette chevelure brune qu'il aimait tant et venaient se perdre sur la joue de Zita. Les yeux dans les yeux, ils communiquaient bien plus que par des mots. 

- Pourquoi tu fais ça pour moi ? demanda-t-elle timidement.

Son regard s'assombrit tout à coup et il stoppa ses gestes.

- Car si tu en es là, c'est de ma faute. tout comme la mort de Sabrina. Je ne suis qu'un connard, voilà tout !

Zita agrippa sa main brusquement.

- Je t'interdis de dire ça ! Je suis venue à cause de mes parents, ils m'ont foutu à la porte et toi tu m'as recueilli ! Tu vaux plus que ce que tu ne penses !

- Et je ne regrette rien. Tu es devenue importante pour moi, même si je ne te le montre pas. 

Il se leva tout à coup, rompant tout contact physique.

- Je vais me coucher, bonne nuit beauté.

Daniel quitta la pièce et Zita ne put s'empêcher de repenser à tout ce qu'il venait de lui dire. Est-ce qu'il l'aimait d'amour ou était-ce seulement de l'amitié ? Ce qui était sûr, c'est qu'elle était tombée folle amoureuse de lui. Chaque parcelle de son corps vibrait lorsqu'il la touchait et elle rêvait de l'embrasser. Mais pourquoi fuyait-il toujours ainsi ? La frustration commençait à envahir la jeune fille. Le sommeil la gagna petit à petit et elle s'endormit tout habillée.

Le lendemain, Jason rentra tôt à l'appartement et vint réveiller sa soeur de coeur.

- Zazaaaaa !

Il sauta dans le lit et la chatouilla, ce qui déclencha la mauvaise humeur de celle-ci.

- T'es vraiment un boulet, putain !

Daniel vint les rejoindre dans le lit et ils entamèrent une grande discussion.

- J'ai un coup qui peut être intéressant, les gars. C'est un pote à Dalel qui m'a donné le tuyau et ce serait ce soir. Il y a un groupe de mec qui fait souvent des soirées jet set avec toute la haute du coin. Y aura de l'argent, des bijoux, de la coke et alcool à gogo ! Faut pas louper ça, quoi. 

Le grand blond haussa un sourcil.

- Ok mais il nous manque beaucoup d'information, là. Qui t'a parlé de ça déjà ? On fait quoi, une fois sur place ? C'est chez qui, cette soirée ? Comment on va y rentrer ?

- Tu me fais plus confiance fréro ?

- Bien sûr que si, t'es fou !

- Alors pour une fois, laisse-toi guider, ok ?

Daniel soupira puis tapa dans le dos de son meilleur ami.

- Je te préviens, s'il se passe quoi que ce soit, je te défonce !

Jason se mit à rire et lui balança un coussin en pleine face, ce qui amusa beaucoup Zita.

- Dalel vient avec nous ? demanda cette dernière.

- Bien sûr, c'est même elle qui nous fait rentrer ce soir.

La petite brune avait un sentiment bizarre en elle, quelque chose la dérangeait.

- Et si on restait tranquillement devant un film pour changer ?

- Je te dis que c'est tout benef' Zaza ! 

Daniel se leva et tendit la main à son ami.

- Moi, je te suis mon pote ! T'es mon frère, je te crois.

Jason tapa dedans et lança un regard de défi à Zita.

- Reste au lit, c'est mieux.

- Non, je viens ! Vous allez avoir besoin de moi, bande de débiles.

Les garçons échangèrent un regard amusés.

La journée passa à une vitesse folle et l'heure de partir arriva tout aussi vite. Zita avait l'estomac noué, plus que d'habitude et pourtant Jason lui répétait que c'était sans danger. Les trois amis se préparèrent ensemble pour coller au thème de la soirée : les hommes en noir et les femmes en blanc.

Daniel était magnifique, en chemise et pantalon noirs qui contrastaient avec ses cheveux blonds. Sa carrure lui donnait vraiment de la classe et Zita ne pouvait s'empêchait de l'observer du coin de l'oeil. Jason avait opté pour un look totalement différent, avec jean déchiré et long t-shirt noirs. Cela lui allait parfaitement. La jeune fille portait une petite robe moulante à manche longue.

- Dalel est en bas, elle nous attend.

Les jeunes gens quittèrent l'appartement pour rejoindre la marocaine qui s'était garée sur le trottoir d'en face. Elle avait le regard froid mais agissait comme d'habitude, et cela sonnait faux.

Zita comprit aussitôt que la soirée n'allait pas se passer comme prévu.

J'espère que ce chapitre vous plaira après cette longue absence. La motivation et l'inspiration sont revenus, désolée pour l'attente 😕

GOLDEN HEART Où les histoires vivent. Découvrez maintenant