18- le lac des Nares

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Dans la forêt, un troupeau de chevaux galopaient à travers les arbres, les uns derrière les autres. Ils suivaient un chemin tracé de terre. Sur l'un d'eux se trouvait Léopold, qui s'accrochait tant bien que mal à son ami Rydon en l'agrippant par son veston de cuir. Le mouvement perpétuel du galop rendait malade Léo, qui crut à plusieurs fois devoir recracher son déjeuner. Cela faisait plusieurs heures qu'ils étaient ainsi, et Léo commençait à avoir mal dans tous ses membres, qui s'engourdissaient peu à peu. L'arbre qui exauçait les vœux était enraciné au beau milieu d'une forêt nommée la forêt enchantée. Celle-ci se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres au sud. Adana avait établie un chemin de voyage bien précis. La première étape était de rejoindre un petit village du nom de Calliop. Il se trouvait au centre d'un grand lac, le lac des Nares. Rydon avait expliqué à Léo pourquoi il se nommait ainsi. On dit qu'au centre de cette étendue d'eau se trouve un château englouti. Il appartenait à trois sœurs que l'on appelait les Nares, car dans la langue de ce pays cela signifiait « malveillantes ». Elles étaient si mauvaises qu'elles avaient instaurées un régime de peur. Un jour, un prince détourna de la force de ses bras le grand fleuve qui forma un lac, engloutissant les trois sœurs et leur château. Léopold était fasciné par cette région. Sur tous les lieux qu'elle possédait, il existait une merveilleuse légende. Soudain, le son de la voix d'Adana le sortit de ses pensées.

« Le lac de Nares est droit devant ! Nous pouvons déjà apercevoir l'éclat de son eau ! »

En effet, Léo vit une lumière, un rayon de soleil devant lui. I voyait aussi quelques minuscules habitations, qui devaient former le village de Calliop. Il fut soulagé que ce voyage à cheval se termine.

« Sais-tu pourquoi nous allons au lac des Nares, le questionna Rydon ?

- A vrai dire, je ne sais pas.

- Nous allons prendre un bateau qui appartient à un contact d'Adana. Il va nous amener jusqu'à la ville de Derk. Ensuite, nous traverserons les prairies pour arriver à la forêt.

- Pourquoi se risquer à aller dans une ville ? Adana n'est-elle pas recherchée par la garde du sorcier ?

- Derk, par sa taille et par son influence, n'est pas beaucoup surveillée. De plus, c'est un des seuls endroits sur notre route où nous pouvons nous ravitailler.

- Je comprends... »

Léopold était perplexe. Adana risquait sa vie dans ce voyage. Elle pouvait à tout moment se faire arrêter. Elle devait vraiment prendre cette expédition pour sa dernière chance. Il ne devait surtout pas la décevoir.

La petite troupe arriva dans un petit village de pêche qui était composée de quelques habitations et d'un quai au bord de l'eau. Toutes les personnes qu'ils croisaient les regardaient soit d'un regard interrogateur, soit d'un regard plein d'espoir. Ils s'arrêtèrent près d'une sorte de péniche qui attendait au bord du quai. Plusieurs personnes embarquaient, montant par une planche de bois qui allait jusqu'au pont. Un homme les attendait au pied de celle-ci. C'était un homme de petite taille aux cheveux noirs et aux yeux bruns. Il avait une corpulence excessive, si bien que son ventre dépassait d'entre sa chemise et son pantalon. Au premier coup d'œil, cet homme n'inspirait pas confiance. Son allure fière et démonstrative devait se refléter dans son caractère. Et Léo avait vu juste. En voyant Adana, il ouvrit les bras et cria son nom. N'était-elle pas recherchée ? Etait-il vraiment un allié pour la faire remarquer comme cela ? Rydon l'avait aussi remarqué car il se crispa. Heureusement, il n'y avait pas de garde dans ce village. ll l'entraina sur son navire, suivit de tous les autres. Ils durent abandonner leurs montures, qu'ils revendirent à un marchand pour milles sous. Cela leur servirait pour le voyage. Le capitaine du bateau qui se nommait Adir emmena Adana dans sa cabine, mais le reste du groupe en fut pas invité. Ils durent alors passer le voyage sur le pont.

Léopold regardait accoudé à la barrière le paysage magnifique qui s'offrait à lui. Le soleil couchant miroitait sur le lac, et l'atmosphère rougeoyant du ciel faisait penser à l'embrasement de la voute céleste. Quel spectacle ! Léo contemplait avec émerveillement. Soudain, une main vint se poser sur son épaule. Il se retourna rapidement, comme un réflexe. Il vit alors un beau visage souriant qu'il connaissait si bien : Rydon. A coté de lui se trouvait son petit frère, Nirry. Lui aussi fut émerveillé par le spectacle du coucher de soleil. Il s'approcha de la barrière et se mit dans un état second d'émerveillement. Rydon, quant à lui, se mit de l'autre coté de Léo en s'appuyant sur la barrière.

« Quel magnifique paysage. C'est un cadeau que nous offre la nature...

- Si je pouvais, je verrais cela tous les jours.

- Mais le monde sombre. Un peu comme le soleil dans le ciel.

- Le soleil, après un bref répit, revient de l'autre coté, commençant ainsi un nouveau cycle. Je suis sur que cette mission réussira. Comme ça, le monde pourra recommencer lui aussi un nouveau cycle. »

Le rapprochement entre le monde et le soleil plongea Rydon dans un état de poésie mélancolique. Il raconta à Léo ce qu'il aimerait devenir après cette guerre.

« Après tout ça, j'arrêterai le combat. Cela détruit tout. Je me marierai avec la plus belle des femmes et je fonderai une famille. Je construirai une ferme, où nous pourrons élever des bêtes pour nous nourrir. Surtout et avant tout, je vivrai en paix. »

Il narra encore la continuité de sa vie jusqu'à sa mort. Il avait tout imaginé, dans le moindre détail. Cela était à la fois beau et triste. Car si la guerre persistait, ce rêve tant souhaitée ne se réaliserait jamais.

Un homme brandit une cloche et la fit sonner, donnant ainsi le départ de l'embarcation. Le bateau commença à avancer, d'abord tout doucement puis ensuite prenant de la vitesse.

« Comment ce bateau fait-il pour avancer ?

- Il est trainé par deux marquoits. Ce sont des mammifères marins avec une corne sur la tête. Ils sont très prisés par les bateliers car ces bêtes ne demandent pas de nourriture. Elles se nourrissent d'eau.

- D'eau ?

- Oui, tous les animaux aquatiques se nourrissent d'eau ! »

Cette découverte fascina encore une fois Léo... Ce monde était sensationnel !

Le bateau s'engagea sur le fleuve. La prochaine étape était la ville de Drek. Léopold pensa que le voyage n'était pas terminé. Et encore une fois, il avait raison.

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Bonjour bonjour ! 

J'ai tenu parole ! un chapitre écrit pour le weekend ! J'espère pouvoir tenir le rythme avec le lycée et tout ça, mais on ne pense pas pessimisme !

Je voulais vous demander quel personnage vous préférez, entre tous ceux que vous avez découvert dans l'histoire... Cela m'intéresse beaucoup !

Merci beaucoup de lire mon histoire, et à la semaine prochaine ! Raph

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant