34- enlèvement

20 1 0
                                    

Léo marchait doucement dans l'immense prairie. L'herbe jaunie par le soleil lui caressait les hanches, et multiples insectes lui frôlaient le corps. Cependant, il n'y prêtait aucunement attention, à l'inverse de son habitude ; il ne pensait qu'à une seule chose : Adana, qui lui précédait de quelques dizaines de centimètres.

Ce qu'avait dit Rida sur son amie l'avait choqué au plus haut point. Il se demandait même si cela était vraiment la vérité ; mais plus il y pensait, et plus il constatait avec effroi qu'il doutait d'elle ; et c'était une véritable torture. Il avait décidé de lui en parler le soir. Il voulait être sur que cela ne ce soit jamais passé.

La nuit vint d'ailleurs très lentement. Adana finit par décréter une fois que le crépuscule eut disparu qu'ils pouvaient s'arrêter pour se rassasier et dormir. Léo était exténué de la marche interminable qu'il venait de subir, mais aussi des pensées qu'il avait ruminé toute la journée. Adana fit le feu, et sortit du sac gentiment prêté par Rida un pain qu'elle divisa en deux et quelques fruits. Ils mangèrent dans le silence. Adana essaya bien de développer une conversation, mais Léo n'étant pas d'humeur, ne répondit que par des mots simples. Une sorte de malaise s'installa ; personne n'osait parler.

Quand ils eurent fini leur repas, bien meilleur que n'importe quel repas de leur cavale sans compter les bons plats de Rida, Léo se risqua à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis toute la journée.

« Adana, je dois te demander quelque chose. C'est vraiment très sérieux.

- Je t'écoute, Léo.

- Hier soir, j'ai un peu parlé avec Rida, et elle m'a révélée un secret à ton propos.

- Lequel ? je ne pense pas en avoir.

- Voila... je vais y aller par le chemin le plus simple : as-tu un jour assassiné un membre de ta famille ? »

Le visage d'Adana se ferma aussitôt. Ses yeux semblèrent noircir de colère. A ce visage, Léo devina que la réponse était positive. Soudain, le visage d'Adana se crispa. Il changea complètement, car des rides d'inquiétude se formèrent sur ses traits. Elle se leva.

« Rida t'a dit cela ? Comment l'a-t-elle su ?

- Je... je ne sais pas. »

Adana rangeait toutes ses affaires dans le sac, avec une précipitation maladroite. Elle semblait tellement apeurée que Léo crut qu'elle allait pleurer.

« Que se passe t-il, Adana ? Je ne comprends pas !

- Rydon !

- Qu'a-t-il ?

- Il est en danger ! »

Léo ne comprenait pas ce qu'il se passait dans la tête de son amie ; mais elle semblait si anxieuse, que sa peur déteint sur lui. Adana partit alors dans les hautes herbes de la prairie, son sac sur son dos. Léo attrapa alors le sien, et courut essayer de rattraper son amie. Il se fit rapidement distancer ; mais il tint bon et continua sa course, malgré l'incendie de ses poumons et sa difficulté à respirer. La course ne dura pas longtemps : Adana ralentit bientôt. Il finit par la rejoindre, après de longues minutes passées à se faire fouetter par les hautes herbes. Il lui demanda alors ce qui lui avait prit, pourquoi cette réaction excessive. Elle ne répondit pas, trop occupée à marcher d'un pas rapide. Léo perdit bientôt patience ; il se posta devant elle, lui barrant la route.

« Maintenant, tu vas m'expliquer, Adana ! Je ne comprends pas ! »

Elle le regarda alors avec des yeux remplis d'affolement, puis finit par éclater en sanglots. Léo ne sut quoi faire. Il la prit alors dans ses bras. Adana ne parvenait pas à parler, tellement le nœud était grand dans sa gorge. Elle finit par bafouiller :

« Léo, ce que tu m'as dit, seule ma famille proche le sait. Cela veut dire...

- Que Rida est de ta famille, continua Léo. Et par conséquent...

- Elle connait Alda, et est sans doute dans son camp.

- Alors, je comprends maintenant : Rydon est bel et bien en danger. »

Ils coururent ensemble, tellement vite que le soleil se levait quand ils arrivèrent à la maison de Rida. Ils ouvrirent la porte d'entrée violemment, la faisant claquer contre le mur. Plus rien ne s'y trouvait : aucun meuble, tapis, plantes. Adana se rua sur les escaliers. Léo balaya la petite salle du regard ; elle était bel et bien partie. Il vit alors une lettre, posée à même le sol au beau milieu de la pièce. Il la ramassa, et la lit ; son teint blêmit alors. Adana descendit les escaliers sur le point de pleurer.

« Il n'est pas à l'étage. Rida l'a enlevé !

- Je sais où il est, répondit Léo en tendant la lettre à son amie. »

Elle la prit avec méfiance, l'ouvrit et la lit à haute voix :

« Adana, si tu lis cette lettre, c'est que tu as compris qui j'étais réellement. Je suis d'ailleurs attristée que tu ne l'ai pas remarquée plus tôt ; mais passons. Je sais que tu es revenue pour ton gentil petit ami. Il est au château, en compagnie d'Alda et de moi-même. Il va bien, sache-le. Du moins, pour l'instant. Nous le sauverons à une seule condition. »

Adana s'étrangla en lisant la suite.

« Je dois... simplement me rendre. »

__________

Bonjour bonjour ! Comment ça va les gens ?

Je sais, encore un chapitre en avance... Mais il est deux fois moins long, donc vous pouvez prendre cela comme un entre-chapitre !

Je crois que le sort s'acharne sur mes personnages ... Surtout sur Adana. Mais c'est intéressant (pour moi en tout cas) pour la suite... Je ne vous dis plus riiiieeeeen !

Bon, là je pense vraiment que le quota des deux semaines sera respecté, car j'ai énormément de boulot, et je ne pourrais écrire que la semaine prochaine.

Quoiqu'il en soit, je vous remercie et vous dis à très bientôt !

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant