19- danger imminent

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« Qu'est-ce que tu fais encore ?

- Je pense.

- Et cela sert à quoi, dis-moi ?

- A penser. A rêver. A imaginer. A plein de choses.

- Tu ne pourrais pas plutôt penser à toi ? Essaye d'imaginer ton futur !

- Cela ne m'intéresse pas.

- Mais quand vas-tu grandir enfin ! »

Léopold se réveilla en sursaut. Il se frotta les yeux ; encore cette voix. Depuis quelques jours, il entendait dans ses rêves une personne parler avec lui. Une voix de femme. Une voix douce et calme. Cependant, il ne savait pas qui cela pouvais être. Sans doute un souvenir de son passé qui lui revenais... Pourtant, il avait beau entendre les voix, il ne pouvait rien apercevoir ; et cela le frustrait. Il se leva et enjamba les voyageurs. Les passagers du voyage s'étaient entassés dans une salle dans la coque du bateau. Ils étaient donc une centaine serrés les uns contre les autres emmitouflés dans une couverture à dormir. Léopold, qui détestait être serré, avait réussi à trouver un coin où peu de personnes s'étaient installées. Il avait donc pu dormir sans être collé entre deux voyageurs.

Il arriva sur le pont, et immédiatement, il sentit une brise fraiche lui caresser le visage. La nuit, bien qu'avancée, était aussi claire que lors du crépuscule, en raison d'un astre lumineux et blanchâtre dans le ciel. Il pouvait aisément distinguer les formes et pouvait tranquillement lire un livre, sans être dérangé par le manque de lumière. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Il ouvrit le recueil de contes et de légendes et continua sa lecture. Il lut quelques magnifiques légendes sur des créatures maritimes qui peuplaient les mers et des contes sur des fées des forêts. Il fut encore une fois émerveillé par tant de magie. S'il pouvait ne serait-ce qu'un moment voir une de ces créatures fabuleuses... Cela serait un rêve de réalisé. Soudain, le nom de l'histoire suivante retint toute son attention. Il lut « la forêt enchantée et ses mystères ». Il commença la lecture de ce conte et fut horrifié par ce qu'il y vit.

« La forêt enchantée est un des endroits de la terre d'Idalia le plus magique. On y trouve nombre de créatures et plantes magiques. Mais qui dit créature, dit aussi monstre. Car on dit que cette forêt cache le plus beau des trésors : un arbre magique. Mais ce trésor faillit tomber entre de mauvaises mains et un roi décida de protéger ce bien précieux. Il installa de nombreuses épreuves pour repousser les voyageurs mal intentionnés. Elles étaient destinées à mettre à l'épreuve le physique et le mental du voyageur, afin d'en déceler que le meilleur. Seule une personne au cœur noble et digne pourrait toutes les surmonter. » Il ne prit pas la peine de lire le reste. Il savait à présent ce qu'il les attendait. Il ferma le livre, perdu dans ses pensées. Que pourrait-il leur arriver ? Si par miracle ils arrivaient à rejoindre la forêt enchantée, ils se feraient tuer dans celle-ci ! Il devait avertir le reste de la troupe...

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Léopold regardait pensif le paysage. Il n'était pas retourné dormir, ne voulant pas entendre une seconde fois la cacophonie des ronflements des voyageurs ; il avait préféré rester sur le pont, emmitouflé dans une couverture à attendre que le jour se lève. Il avait regardé l'eau miroitante qui reflétait l'astre blanchâtre en ondulant, puis avait vu des troupeaux d'animaux paitre dans les prés alentours du fleuve. Maintenant, il regardait l'aube qui colorait le ciel d'un rouge ardent. Les autres n'aillaient pas tarder à se réveiller. Léo se dirigea vers un banc mais soudain, deux personnes sortirent par la cabine du capitaine. Il s'agissait d'Adir, le contact d'Adana et d'un matelot, à en juger par son uniforme. Léo ne fit d'abord pas attention à eux et s'assit sur un banc mais quand ils commencèrent à parler d'Adana, il se cacha derrière le siège. Ils parlèrent d'abord de choses sans importance comme de la couleur de ses cheveux puis du reste de son corps, mais bifurquèrent ensuite vers tout autre chose.

« Quand doit-on la livrer à la reine Alda ?

- Il y a un barrage à la lisière des monts coupants. Les gardes vérifient tous les passagers et emmènent les plus suspects. Du moins les têtes mises à prix.

- Sa tête coûte combien, rappelle-moi ?

- Cent milles sous... Avec ça, nous pourrons vivre sans devoir travailler jusqu'à la fin de nos jours.

- Tu vas aussi livrer les gens qui l'accompagnent ?

- Seulement s'ils sont recherchés eux aussi. Sinon, je les laisse partir, sauf la fille que je compte garder pour moi...

- Mais comment comptes-tu leur livrer Adana sans que sa troupe ne le sache ?

- Ils croient que je suis avec eux... Les niais ! Je n'aurai qu'à leur faire visiter ma cabine et leur glisser dans l'escalier qu'Adana s'y trouve... »

Léopold se retint de crier ; Adir les avait manipulés ! Il fallait prévenir au plus vite Adana, ou du moins Rydon. Il fallait descendre de ce bateau au plus vite. Maintenant si c'était possible... Cependant, les deux hommes restaient sur le pont et fumaient en discutant d'argent et de femme. Il ne pouvait pas sortir de sa cachette et descendre dans le dortoir sans éveiller les soupçons des deux bateliers. Il était paniqué ; que faire ? Que penser ? Il était tiraillé entre l'urgence de la situation et sa cachette... Il décida d'attendre, le temps que des personnes montent sur le pont et le cache un peu. Mais le temps s'étirait, et personne ne venait. Il ne savait pas si les monts coupants étaient proches ou non de leur position. Soudain et heureusement, Rydon sortit sur le pont. Il sourit et salua les deux hommes, qui lui répondirent par un sourire méprisant. Il s'assit ensuite sur un banc non loin de Léo. Celui-ci commença par essayer de l'appeler par des petits bruits, puis par des cris d'animaux. Quand il imita le cri de la chouette, Rydon se tourna vers lui et le regarda un instant d'une manière interrogative. Quand il l'appela, Léo lui fit signe de se taire et de s'approcher. Il s'approcha, en ne comprenant pas ce qu'il se passait et s'assit tout près de Léopold.

« Que fais-tu, Léopold ?

- Sommes-nous près des Monts coupants ? chuchota Léo.

- Pardon ?

- Répond à ma question, sommes-nous près des Monts coupants ? »

Rydon se leva et regarda par-dessus la barrière, vers le fleuve. Il se rassit ensuite.

« Nous y serons dans environ deux heures. Maintenant, pourrais-tu m'expliquer ce qu'il se passe ?

- Adana est en danger. »

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Bonjour bonjour ! 

Deuxième chapitre de la journée. J'étais dans un élan décriture, alors voila. 

Chapitre trèèèèèèèèèès rigolo à écrire (même si l'histoire ne l'est pas), je sautillais littéralement sur ma chaise en le tapant.

J'espère que cela vous plait... merci merci ! Raph

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant