28- le lac du sud

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Le portail s'ouvrit dans une grande plaine d'herbe verte. Les trois amis tombèrent les uns sur les autres, en poussant des cris et des gémissements. Adana, qui était la première à toucher le sol, fut aussi la première à se relever ; elle fit une roulade afin d'arriver genou à terre face à un immense lac. Léopold eut à peine le temps de toucher l'herbe que Rydon lui tomba dessus. Pendant que les deux garçons gémissaient de douleur, Adana admirait le magnifique paysage qui s'offrait à elle : le soleil couchant se reflétait sur l'eau miroitante de l'immense lac, créant une atmosphère orangée. Au loin, Adana pouvait apercevoir l'océan, et toute son étendue. Tout autour, une immense prairie d'herbe s'étendait quasiment à perte de vue. C'est à ce moment-là qu'Adana se rendit compte de l'heure tardive. Combien de temps étaient-ils restés dans le vortex ?

« Nous sommes au lac du sud, dit Rydon qui s'était approché d'elle.

- Cela ne nous avance pas beaucoup de la forêt enchantée.

- Que faisons-nous maintenant ? Devons-nous retrouver le reste de la troupe ou continuer notre chemin ?

- Je ne sais pas, pour l'instant, nous devons... »

Adana ne put continuer sa phrase, car elle fut prise de soudains maux de ventre. Rydon, qui la vit s'effondrer sur le sol, se précipita vers elle. Elle gémissait de douleur, si bien que cela rendit Rydon au bord de la folie : il ne pouvait rien faire, ne savait pas comment s'y prendre et cela le mettait hors de lui. Il appela Adana en vain, la secoua, mais cela ne fit qu'empirer. Quand Léopold tomba en avant lui aussi, il comprit que la potion d'apparence ne faisait plus effet.

Léo croyait mourir : son corps entier le faisait souffrir, ses os craquaient dans un bruit sinistre, les maux de tête et de ventre apparaissaient sous forme de vagues, les unes plus douloureuses que les autres. Il crut mourir plusieurs fois. Soudain, tout s'envola. Plus rien ne lui faisait mal, comme si un coup de vent avait tout emporté. Il se releva, précautionneusement, lentement et se tourna vers ses amis : Rydon était rouge de honte et Adana cachait tant bien que mal ses formes avec ses anciens habits.

« Il faut trouver un village, conclut-elle »

Léo regarda aux alentours, mais ne vit rien : aucune fumée de cheminée, aucune cahute. Soudain, Rydon qui s'était aussi empressé de chercher un signe de vie humain, cria qu'il avait vu quelques cabanes de l'autre coté du lac, sur le rivage voisin. Pour le rejoindre, au moins un jour de marche était nécessaire. Les trois amis décidèrent donc d'établir un camp de fortune en attendant le lendemain, car le soleil disparaissait à l'horizon, montrant ses derniers rayons flamboyants.

Tous autour du feu qu'ils avaient allumés avec du bois trouvé aux alentours, Adana, Rydon et Léo avalaient des racines et quelques baies trouvées non loin de leur camp de fortune. Pour passer le temps, ils se racontaient des mythes et des souvenirs d'avant-guerre.

« On raconte dans mon village natal une étrange histoire. Il se dit qu'il y a fort longtemps, vivait un couple âgé, avait dit Rydon. Ils se nommaient Mina et Trust. Tous deux s'étaient connus dans leur plus tendre enfance, et ne s'étaient pas quittés depuis. Ils voulaient mourir ensemble, pour ne pas être séparés l'un de l'autre. Cependant, Mina tomba un jour malade. Désespéré par la santé toujours dégradante de sa femme, Trust tenta l'impossible : il décida de l'emmener voir l'arbre à vœux dans la forêt enchantée pour choisir comme résolution de la guérir. Il ne revint jamais.

- Elle est triste ton histoire, avait rétorquée Adana. »

Elle portait les vêtements de garde de Léo, qui avait récupéré ses anciens habits.

« Quand mes oncles et tantes m'eurent confiée à ce bon berger, ils firent la plus belle décision de leur vie. Cet homme, veuf, ne vivait qu'avec ses bêtes. Il avait un jour décidé de me montrer les secrets de la forêt près de laquelle nous habitions. Nous nous étions aventurés au cœur de la forêt quand soudain il m'avait ordonné de me cacher. Je m'étais alors précipité dans un buisson. De là, il m'avait pointé une magnifique clairière ; je pense que cette image restera gravée dans ma mémoire jusqu'à ma mort. J'ai vu la vie : des cerfs, des biches et leur faon, des lapins des écureuils. Tous vivaient en harmonie. « Voilà la chose la plus importante à mes yeux, m'avait-il dit. Le sorcier, par la force, peut détruire tout cela. Il faut que quelqu'un l'en empêche ! » Il est mort quelques années après tué par les soldats de Malvor. J'ai décidé à partir de ce moment de protéger le trésor inestimable qu'il m'avait montré. »

Elle se plongea ensuite dans ses pensées, très noire à en juger par son regard morne. Elle devait sans doute penser à ce second père qu'elle avait tant aimé. Léopold, lui, les écouta sans parler. Ses amis avaient vraiment des souvenirs à la fois beaux et extraordinaires. Lui, par son amnésie, ne pouvait rien se rappeler. Il sentit alors un profond désespoir s'immiscer en lui. Rydon remarqua le visage défait de son ami, et lui posa une main sur son épaule. Léo sortit de ses pensées.

« Toi aussi tu pourra un jour nous raconter tes souvenirs, c'est certain. Il faut juste que tu les réveille. Quand tout sera fini, nous t'aiderons à les retrouver, c'est promis. »

Cette nuit-là, comme par magie, un souvenir se débloqua. Un souvenir joyeux : ses anciens amis.

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Bonjour bonjour !

Tout d'abord, je suis désolé de ne pas avoir publié de chapitres pendant ces trois dernières semaines... j'étais en vacances, mais maintenant, je suis là ! je vais pouvoir reprendre mon rythme habituel hebdomadaire.

Ensuite, j'avoue que ce chapitre était vraiment un gros regroupement d'idées, sans vraiment de plan. C'était à l'instinct, pour le coup... Si vous n'aimez pas, vous pouvez toujours me soumettre vos idées, ce sera un réel plaisir de les lire !

Merci beaucoup beaucoup de lire mon histoire et j'espère que vous la lisez avec toujours autant d'entrain ! Raph'

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant