Cela faisait maintenant depuis plusieurs heures qu'Adana et Léopold marchaient l'un derrière l'autre entre les gros arbustes. De leur sentier caché, Léo pouvait voir le grand fleuve en contrebas. Ses berges de galets semblaient briller sous le soleil. L'astre était au plus haut dans le ciel, mais Léo pensait que des jours étaient passés, tellement le temps s'étirait.
« Pourquoi marchons-nous si haut, sur les collines ? Ne pourrions-nous pas descendre sur les belles berges en contrebas ? Demanda Léo qui en avait marre d'enjamber les racines.
- Nous serions trop exposés ; les bateaux qui passent pourraient nous voir..
- Quels bateaux ? Aucun de ces engins n'est passé depuis que nous marchons !
- Mais fais ce que je dis ! C'est moi la chef oui ou non ? »
Léo se tut, mécontent de la réponse de son amie. En même temps, la trahison d'Adir sur le bateau avait dû la mettre dans une colère noire. Comment se sentait-elle ? Il n'en n'avait aucune idée, mais redoutait du comportement d'Adana s'il posait la question. Il marcha donc dans le silence, laissant s'installer un malaise lourd.
Ils continuèrent leur chemin pendant encore plusieurs heures, jusqu'à ce que le soleil se couche. Ils se trouvaient à la lisière d'un bois de pins, quand ils virent la couleur du ciel devenir d'un orange rougeoyant. A ce moment-là, Adana s'enfonça dans les arbres, suivie par Léo. Celui-ci ne comprenait pas pourquoi un tel changement de cap. Son amie ramassa quelques branches qu'elle mit dans les bras de Léopold. Il ne comprenait toujours pas. Elle partit près d'un tronc d'arbre mort et ramassa deux pierres de petite taille. Un fois ceci fait, elle continua son chemin à travers les arbres. Elle enjambait les racines avec une grâce féminine, pendant que Léo essayait tant bien que mal de suivre son amie, en trébuchant et en essayant de ramasser les différentes branches qui lui glissaient entre les bras. Il rejoignit bientôt son amie, qui s'était arrêtée dans une petite clairière. « Là, nous serons bien », marmonna t-elle. Elle demanda à Léo de poser les branches en tas, dans un coin de la clairière. Quand elle eut fini d'harmoniser les branches, elle frappa une pierre contre l'autre. Elle continua cette opération plusieurs fois, jusqu'à ce qu'un étincelle jaillisse. Celle-ci enflamma après quelques temps le tas, qui forma un feu. A l'horizon, les derniers rayons de soleil disparaissaient, laissant place à une obscurité des plus noires.
Les deux amis étaient adossés contre un arbre, et mangeaient avec envie les dernières baies qu'Adana avait cueillies. Le peu de ressources qu'elle avait trouvé les laissaient dans un féroce appétit. Heureusement, Léopold était tombé par hasard en explorant les environs une source d'eau douce. Ils avaient donc au moins de quoi de désaltérer. Adana n'avait pas parlé depuis l'altercation sur le chemin. Léo se décida, après une dizaine d'heures dans le silence, de parler à son amie.
« Finalement, ce voyage n'était pas si pénible...
- Il était exténuant et dangereux, oui ! Nous pouvons nous faire emmener à n'importe quel moment !
- Mais où allons-nous ? Demanda Léo qui avait décidé d'ignorer la colère qui n'avait pas désemplie de son ami.
- Nous rejoignons la ville de Derk. Nous devons retrouver les autres... A tout prix.
- Les gardes doivent être nombreux maintenant, dans toutes les villes, dans le plus petit des villages, partout.
- Je suis d'accord, mais j'ai avec moi de quoi retrouver facilement les autres et de ne pas nous faire prendre par les gardes. »
Malgré toutes les tentatives de Léopold pour savoir ce que cela était, il ne put savoir que ceci : « tu verras demain matin. Il fait trop sombre pour l'instant. » La bonne humeur d'Adana sembla être revenue après quelques temps de discussion, de tout et de n'importe quoi. Ils discutèrent du camp, de Rydon, de Nirry et même de chevaux. Adana essaya d'expliquer comment s'approcher d'un animal nommé de Minalsratch, une sorte de petite boule de poil mauve des forêts qui est mignonne avec certaines personnes et agressives avec d'autres. Personne ne savait comment il choisissait les catégories dans laquelle il mettait les personnes.
« Il suffit de t'accroupir, de baisser la tête et de tendre la main. A ce moment-là, tu sauras s'il t'aime ou pas.
- Comment le sais-tu ?
- Il t'aime s'il se met sur ta main et ne t'aime pas s'il la mord. »
Léopold fut horrifié par cet animal. Comment de tels animaux schizophrènes pouvaient exister ? Devant la réaction de son ami, Adana rit et sourit de toutes ses dents. Quel beau sourire... Après encore quelques temps à parler, ils se décidèrent à dormir. Etrangement, Léo n'eut pas peur des bruits étranges qui résonnaient dans la forêt, même s'il fut réveillé plusieurs fois par des cris perçants. Il se réveilla cependant bien avant l'aube, par une étrange sensation sur sa jambe. Quelque chose le chatouillait. Il se redressa doucement et grâce aux braises du feu encore lumineuses, il put apercevoir une boule de poil jaune. Elle correspondait à la description du minalsratch qu'avait faite Adana bien plus tôt dans la nuit. Elle restait collée à sa jambe droite, et semblait dormir. Il pouvait sentir la respiration de ce petit être adorable. Il le regarda longtemps, fasciné par ce qu'il voyait. Finalement, peut-être que cet animal n'était pas si dangereux... Soudain, deux grands yeux bleus d'ouvrirent dans la masse de poils et regardèrent un moment Léo. Puis, comme piquée par une guêpe, l'animal se rua sur la tête de Léopold et essaya de l'attaquer. Celui-ci essaya de se libérer tant bien que mal tout en poussant des cris. Adana fut réveillée et donna un coup violent au petit monstre. Il roula sur le sol, n'arrêtant sa course que plus loin, au milieu de la clairière. Adana s'approcha doucement avec un bâton, comme si elle avait oublié la leçon faite sur l'animal. Quand elle ne fut qu'à quelques pas, l'animal vola soudain vers Léo, et se blottit dans son manteau.
« Peut-être que tu peux rajouter la crainte pour l'apprivoiser, dit Léo en riant.
Après la fin de nuit difficile qu'ils avaient faites, Léo, Adana et le minalsratch toujours caché dans le manteau avaient reprit leur chemin vers Derk. Adana, avait à la sortie de la forêt sorti de sa besace un boule dorée. Elle avait chuchoté « à l'auberge du trogue » et l'avait laché en le lançant dans les airs. Deux ailes étaient sorties et avaient commençé à battre. Puis, l'engin était parti. Adana ne donna pas d'explications, un sourire malicieux entre ses lèvres. Ils marchèrent deux jours entiers, et Adana dut supporter le mal de pied et la fatigue de Léopold. Finalement, ils arrivèrent à la vue de Derk et virent avec stupéfaction un barrage sur la route, qui controlait toutes les personnes qui passaient. Léo se tourna vers son amie.
« Comment allons-nous faire ? »
- Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu. »
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Bonjour bonjour !
Je tenais d'abord à vous remercier pour les 500 vus, c'est génial !! (Teuh teuh)
Nouveau chapitre avec un nouveau personnage, le Minalsratch ! Je ne sais pas pourquoi mais j'ai voulu en mettre un dans l'histoire . Je vais choisir si je vais le garder ou non ... dites le dans les commentaires si vous voulez que je le garde ... merci d'avance !!
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Le conte des héros
Fantasy"Un conte n'est pas fait pour endormir un enfant mais pour éveiller un homme." Léo, un jeune homme timide et lâche, se retrouve amnésique dans un monde merveilleux et inconnu. Il va vivre des aventures incroyables remplies de magies et va tenter de...