15- renversement de situation

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Dans la tente des stratèges, il y avait beaucoup d'agitation. Suite aux défaites qui se multipliaient, les troupes se rétrécissaient et se fatiguaient. La situation était critique. Adana était convaincue que s'ils ne trouvaient pas une solution rapidement, La reine Alda gagnerait la guerre. Elle avait alors réuni tous les stratèges qui débattaient maintenant pour trouver la meilleure des solutions. Drinn et Rydon avait aussi été convié à venir dans la tente. L'un essayait de participer au débat tandis que l'autre restait assis sur une chaise, dans un coin de la salle. Rydon n'avait plus son bras dans le plâtre, bien qu'il fût quand même coincé entre deux planches de bois soutenus par des bandages. Adana, quant à elle, restait à l'écart, car les idées pour sauver sa cause devenaient de plus en plus farfelues : cela avait commencé par une attaque furtive et massive de tous les cotés du château, puis un stratège avait émis l'idée de détruire complètement le château. Maintenant, ils parlaient d'envoyer le château dans le ciel en découpant la terre autour de celui-ci et en l'envoyant dans l'atmosphère grâce à un dragon géant. Adana soupirait d'épuisement. Ces idées étaient totalement impossibles à réaliser ! Poussée à bout par ces idiots qui devaient sauver le monde, Adana s'en alla voir son meilleur ami, isolé. Elle tira une chaise et s'assit à coté de lui. Ils ne parlèrent pas pendant un long moment, puis Rydon brisa le silence.

« Nous ne sommes pas près de gagner avec des stratèges pareils... Où les as-tu trouvés ?

- C'étaient des généraux dans l'armée du sorcier qui se sont tournés vers notre cause. Je ne sais pas comment l'armée de Malvor a fait pour gagner pendant toutes ces années...

- A ce stade-là, nous avons de toute façon deux possibilités : soit nous trouvons un moyen assez ingénieux et puissant pour renverser le trône pendant que le sorcier est absent, soit nous capitulons.

- Il faudrait un miracle en notre faveur... »

A ce moment-là, le pan de tissus qui séparait l'extérieur de l'intérieur de la tente se souleva. Tout le monde se tut et se tourna vers la porte improvisée. Une tête passa, une tête blonde et familière à Adana. Il s'agissait de Léopold. Il tenait un gros livre sous son bras. Il essaya de passer pour atteindre la maquette de la région, mais un des stratèges, un imposant général en armure d'argent, l'en empêcha.

« Tu ne peux pas rester dans cette tente ; nous sommes en plein débat pour essayer de sauver le monde. Seules les personnes qualifiées doivent rester. Alors, dehors !

- Il doit y avoir mépris ; je ne veux pas participer au débat. J'aimerais seulement parler à la princesse Adana.

- Je pense que tu n'as pas compris, insista le stratège, tu ne reste pas. Dehors ! »

Il commença à essayer de le faire sortir. Léopold tentait de résister, mais sa physionomie ne lui permettait pas de faire face à ce mastodonte. Léo était presque dehors.

« Arrêtez ! Laissez-le rentrer ! »

Le général s'arrêta et se retourna. Adana s'était levée de son siège, et était à présent debout près de Rydon. Lé général resta un petit moment figé, puis battit en retraite ; Léo était donc libéré.

« Qu'il vienne me parler.

- Mais à quoi cela nous servira t-il ? souffla Drinn. Il est incapable de quoi que ce soit...

- Quand j'aurais besoin de commentaires, je vous appellerai. Maintenant, je vais m'entretenir avec lui. Est-ce bien clair ? Personne ne doit dicter les règles dans ce lieu. »

Adana se dirigea dans la pièce du fond. Rydon et Léopold furent invités à la suivre. Cependant, quand Drinn essaya de passer, Adana l'arrêta d'un geste du bras. Elle ne voulait pas qu'il vienne, après la remarque qu'il avait faite. Mécontent de la réaction de son compère, Drinn tourna les talons et bougonna sur le siège où était assis Rydon. Pendant ce temps-là, dans l'autre pièce, Adana jouissait de l'intérieur. Elle avait vu en l'arrivée de Léopold le miracle qu'elle espérait. Elle supplia intérieurement les dieux que cela fut le cas.

Léopold s'était assis sur le même banc que la dernière entrevue. Rydon, quant à lui, s'était allongé par terre, sur les fourrures.

« Que veux-tu me dire, Léopold ?

- Comme vous le savez tous-deux, j'ai peu aidé votre cause, princesse Adana. Ne sachant comment vous aider, j'ai pendant un court moment abandonné. Je vous ai alors croisé, et vous m'avez conseillé d'aller rendre visite à Caproh le libraire.

- Venez-en au fait...

- Je suis allé dans sa tente, et je lui ai emprunté un livre, que voici. »

Il montra le vieux livre qu'il avait sur les genoux. Adana s'approcha de celui-ci pour lire la couverture, mais elle était écrite dans une langue inconnue. Après avoir demandé des explications, Léo lui répondit que c'était sa langue natale, ce qui était étrange. Il ne voulut pas se risquer dans cette discussion. Il continua alors son récit.

« J'ai commencé à lire ce livre, qui raconte toutes les légendes de cette contrée. Elles étaient toutes intéressantes, parlant de dragons solitaires, de lutins... Mais une a retenue mon attention.

- Laquelle ? Demanda Rydon, qui s'était redressé, intéressé par le récit.

- Celle de l'arbre qui exauce les vœux. »

Adana et Rydon restèrent figés. Il existait vraiment un arbre qui exauçait les vœux ?

« Vous ne la connaissez pas ?

- Non, répondirent en cœur les deux amis.

- Dans ce cas, je vais vous la lire. ''Il existe au fin fond d'une forêt enchantée un arbre magique. Cet arbre était l'objet de toutes les convoitises car il avait un pouvoir sensationnel. Il avait le pouvoir d'exaucer les vœux. Nombre de gens qui partirent à la recherche de ce trésor, et nombre de gens qui revinrent appauvris de ce voyage. Car cet arbre, bien qu'unique, était aussi intouchable. Il était gardé par de nombreux pièges et créatures, qui étaient destinés à choisir les cœurs. En effet, cet arbre ouvrait ses branches seulement à une personne digne de son aide. On sait peu de chose sur sa magie, car personne ne réussit à l'atteindre. Mais on dit que sa magie est presque aussi puissante que celle du créateur''. »

Léopold marqua un silence, signe que le conte était fini. Adana et Rydon n'en revenaient pas. Ils pouvaient réellement battre Alda !

« Par contre, reprit Léopold, je ne sais pas ce qu'est le créateur.

- Le créateur est celui qui a créé ce monde. C'est le père des dieux. Il nous a tous crée.

- Sa magie est-elle puissante ?

- Elle est infinie. C'est une chance que tu puisses lire cette langue. Grâce à toi, nous savons comment renverser Alda. Mais sais-tu comment y aller ?

- Il y a une carte dessinée dessous. Elle représente une immense forêt et des points à suivre. »

Adana sauta sur Léo et le serra dans ses bras. Grâce à lui, tout était réglé. Elle pourrait enfin restaurer la paix. Elle pourrait enfin sauver ce monde.

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Bonjour bonjour !

Chapitre décisif pour le reste de l'histoire, vous avez compris !

J'ai décidé de publier mon chapitre de la semaine samedi ou dimanche, en raison des cours. Celui-là est la premier de ma régularité (enfin j'espère).

Comme promis, il fait plus de 1000 mots (bon d'accord, un tout petit peu plus, mais c'est déjà ça).

Merci de lire mon histoire, et à la semaine prochaine pour un nouveau chapitre !! Raph

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant