Le conte des héros

9- l'infirmerie

Léopold se réveilla en sursaut. Il essaya de s'asseoir mais ses douleurs n'étaient pas parties, quoique un peu estompées. Il se trouvait dans une grande tente où plusieurs lits étaient disposés. Presque tous étaient occupés par des personnes blessées. Il en conclut qu'il se trouvait dans une infirmerie. Mais que faisait-il là ? La dernière chose dont il se rappelait était qu'il se trouvait sur un dragon avec Uldiv. Celui-ci lui avait donné une boisson et à partir de ce moment, il ne souvenait de rien. Uldiv l'avait sans doute drogué pour l'endormir. Mais pourquoi ?

Un long moment était passé et personne n'était venu le voir. De plus, il ne savait toujours pas où il était. N'en pouvant plus, il se résigna à parler avec son voisin. C'était un jeune homme aux cheveux blond. Il était très beau avec ses yeux bleus, son nez retroussé, sa bouche fine et sa peau lisse. Il faisait penser à un dieu grec, grâce à sa musculature bien développée et son beau visage. Il avait un bras dans le plâtre, sans doute la cause de sa présence ici. Il était assis dans son lit, et lisait un livre dont la couverture était ancienne.C'était une écriture qu'ilne connaissait pas ; peut-être du grec. Plongé dans sa lecture, il n'avait pas remarqué que Léopold lui parlait. Il dut à maintes reprises toussoter pour essayer d'avoir son attention.

« Excusez-moi monsieur, pourriez-vous me dire où nous sommes ? »

Le jeune homme leva la tête de son livre et adressa un large sourire à son interlocuteur. Celui-ci était aussi beau que le reste de son visage.

« Vous semblez perdu. Nous sommes au camp principal, dans la forêt.

- Au camp principal ? Quel camp ?

- Le camp de la défense voyons ! Ne vous souvenez-vous pas de l'offensive d'hier ?

- A vrai dire, j'en ai très peu de souvenirs... Je me suis évanoui à cause d'une explosion.

- Elle était magistrale ! Jamais je n'ai vu pareille férocité de la part des troupes ! Nous faillîmes gagner grâce à l'intervention des dragons, mais c'était sans compter sur la reine Alda. Elle a invoqué un immense dragon de feu qui a décimé notre camp... Dans la fuite de nos troupes, un garde m'a sauvagement attaqué le bras, d'où ma blessure »

Il montra son bras dans le plâtre fièrement. Ils discutèrent encore de la bataille. Le jeune homme racontait comment ses camarades s'étaient battus, et vantait les incroyables coups qu'il avait infligés aux gardes. Léopold l'écoutait parler, fasciné par cette personne qui avait tant de courage. Lui n'avait fait que regarder et s'évanouir. Mais il préférait pour l'instant ne pas prendre parti, car il ne connaissait pas un des deux camps. Le jeune homme, lui, continuait son récit.

« Mais tout cela fut possible grâce à un espion dans le château, qui a alerté un de nos camarades que le sorcier ne se trouvait pas au château. Sans lui, nous aurions attendu trop longtemps le bon moment. »

Léopold rougit. Il se sentait visé par cette révélation. Il était considéré comme un espion, lui qui n'avait fait que révéler un secret à son ami ! Voulant changer de sujet, il essaya de chercher comment dévier la discussion. Ne sachant rien de son interlocuteur, il décida de le questionner.

« Je m'appelle Rydon, et je suis un fervent défenseur de la paix, dit-il simplement »

Il ne put rien soutirer d'autre. Au moment où Rydon reprenait le récit de la bataille, trois personnes entrèrent dans la tente. Tout le monde se tut, et saluèrent le trio. Léopold reconnut Uldiv, qui était aux cotés d'une jeune femme et d'un homme. Comme Uldiv remarqua que son ami ne les reconnaissait pas, celui-ci dévoila le nom des personnages :

« Les dirigeants du mouvement de défense contre le sorcier, la princesse Adana et le prince Drinn de Montoigne. »