39- repas de campagne

12 1 0
                                    

Le lendemain, Léo fut réveillé non pas par la lumière, mais par la reine. Elle se tenait sur le bord du lit, assise en amazone. Elle lui secoua l'épaule doucement ; quand il ouvrit les yeux, elle sourit et dit :

« Levez-vous mon cher, nous partons. »

Léo qui émergeait doucement de son sommeil lourd et réparateur ne comprit d'abord pas. Il questionna alors la reine sur le pourquoi et le comment de la chose.

« Nous partons, dit-elle simplement, je tiens à vous faire découvrir les environs de mon beau château. Les paysages valent mille fois mieux qu'une magnifique salle, même décorée par moi. Allons, trêve de questions et dépêchez-vous ; vous devez nous retrouver dans la cour principale dans une heure. »

Sur ce, elle se leva et le laissa seul. Léo finit par obéir ; il se dirigea dans la salle de bain, où une baignoire remplit d'eau fumante l'attendait. Le jeune homme se déshabilla et se glissa doucement dans la cuve d'émail. Une délicieuse odeur florale émanait du liquide chaud. Il se prélassa longuement, somnolant, étant bercé par le réconfort apporté par la chaleur. Suite à cela, il trouva des habits posés sur une chaise et il les enfila. Il ressemblait maintenant à un noble, portant une chemise large, un gilet sans manche noire et un pantalon noir. Il chaussa ensuite des bottes de la même couleur. Après cela, il prit le chemin de la vaste salle de la veille.

En arrivant dans la salle à manger après un moment passé à tourner dans les couloirs, il vit sur la table des mets exquis : des brioches à profusion, une montagne de fruits exotiques et des gâteaux colorés surplombaient la table. Il mangea rapidement ; il n'avait pas faim, le repas de la veille au soir étant très copieux. Finalement, il prit le chemin de la cour du château.

Il trouva dehors un beau carrosse blanc et or, ressemblant vaguement à un oignon. Il vit alors Alda et Drinn, assis côte à côte dans le véhicule. Ils discutaient à voix basse, attendant patiemment Léo. Quand le portier le laissa passer, la reine sourit. Ensuite, ils partirent au galop vers la campagne. Les trois personnages purent alors admirer une vaste palette de paysage, tous différents les uns que les autres : il y avait tantôt des champs à perte de vue dorés par le soleil, tantôt des villages rustiques peuplés de dizaines d'enfants courant dans les rues, tantôt une forêt touffue et calme. Léo ne pouvait s'empêcher d'être émerveillé par tant de beauté. Il écarquillait les yeux en souriant comme un enfant à chaque nouveau trésor. Devant lui, la reine souriait, satisfaite. Le voyage dura jusqu'à la fin de la matinée. Ils finirent par atteindre un charmant petit village rural au milieu de champs de légumes. Le carrosse traversa les toutes premières maisons, s'engageant alors dans une magnifique ruelle. Les habitations, aussi beaux que les gros légumes qui poussaient autour, étaient à colombages, des fleurs aux fenêtres. Les villageois, apercevant le carrosse, crièrent de joie, et se précipitèrent derrière lui. Léo ne savait pas que la reine était aussi appréciée dans son royaume...

« Nous avons fait un détour, dit soudainement Alda, cela ne vous dérange pas, j'espère ? »

Sans que Léo ne puisse répondre, Elle détourna son attention vers la fenêtre, saluant à la volée les habitants. Ils arrivèrent sur une minuscule place, sans doute le point principal de ce lieu. Un groupe attendait déjà, criant et saluant la reine à tout rompre. Le carrosse s'immobilisa, et la portière s'ouvrit. Alda descendit calmement, un grand sourire fixé aux lèvres. Les cris étaient maintenant à leur apogée : une bombe aurait explosé, et personne n'aurait entendu son vacarme. Toutes les attentions étaient portées sur la reine. Elle prit un bébé dans ses bras, l'embrassant sur le front. Léo n'osait pas sortir du véhicule, un peu apeuré et pétrifié par la foule possédée par la reine. Drinn, qui ne détachait pas les yeux du jeune homme en face de lui, finit par dire :

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant