20- attaque

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Rydon et Léopold étaient adossés contre le mur entre la porte qui menait au dortoir et celle de la cabine du capitaine. Quand Léopold avait expliqué la conversation des deux bateliers à son ami, celui-ci ne l'avait tout d'abord pas cru. Mais sous l'insistance de Léo, il avait cédé et avait accepté d'aider Léo à prévenir leur chef. Il conçut ensuite que ce personnage ne lui inspirait pas confiance. Ils s'étaient donc mis à coté de la porte, et attendaient qu'un groupe de personnes sorte du dortoir pour cacher leur entrée dans les quartiers d'Adir. Cependant, les voyageurs sortaient en petit nombre, et cela ne leur permettait pas de se cacher. Au bout d'un moment, Rydon de dirigea vers les deux hommes et se plaça à coté d'eux. Il commença à leur demander des indications sur le voyage, et les deux hommes lui répondirent du mieux qu'ils pouvaient. Rydon leur montra quelque chose sur la berge du fleuve, un petit rongeur aquatique et les deux hommes se penchèrent par-dessus la rambarde. A ce moment précis, Léo profita de la situation. Il ouvrit la porte et se glissa à l'intérieur. Il souffla, heureux que le stratagème ait marché. Il s'engagea alors dans un escalier raide en bois qui menait à une salle en contrebas. Les marches grinçaient et Léo s'arrêtait à chaque fois qu'une chantait, de peur d'alerter quelqu'un. Un fois arrivé en bas, il vit alors une magnifique salle : la pièce s'étalait sur une bonne partie de l'étage, et était meublée de magnifiques meubles en bois. Des fenêtres menaient à un balcon qui se trouvait à l'arrière du bateau. Une cuisine, une salle d'eau et une salle à manger ornaient chacun un coin de la pièce. Un lit occupait le centre de la salle, et était entouré de tapis de fourrure blancs. A sa vue, Léo se précipita vers lui, espérant y trouver Adana. Cependant, quand il passa devant un paravent en rotin, il sentit une douleur insupportable à la tête et un bruit creux ; quelqu'un l'avait frappé avec un objet dur. Il s'effondra, sans perdre connaissance. Il aperçut alors Adana, un bout de bois dans les mains. Quand elle reconnut son ami, elle jeta son arme et s'agenouilla à coté de lui.

« Pardon, Léopold, je pensais que c'était un garde, lui dit-elle. »

Elle l'emmena dans la salle d'eau et lui mit sur son front une serviette mouillée. Elle s'excusait encore et encore, tellement elle se sentait coupable. Léo, quant à lui, semblait avoir perdu la parole. Ce ne fut que quand elle l'allongea sur le lit qu'il réussit à marmonner « Adana, tu es en danger ». Elle écarquilla les yeux qui ressemblèrent à deux soucoupes.

« Pardon ? Mais pourquoi ? »

Léopold lui expliqua difficilement la discussion entre Adir et son matelot à son amie, qui répondit à cette accusation par une mine déconfite.

« Je ne peux pas te croire ; Adir ne ferais jamais ça...

- Je ne fais que te rapporter ce que j'ai entendu. Adana, tu es en danger. Si nous arrivons à ce barrage, tu es morte. Nous devons sortir d'ici.

- Attends, je vais d'abord te soigner. »

Elle sortit la même fiole qui l'avait soigné à l'infirmerie du camp de la défense. Quand Léopold eut finit de boire les quelques gouttes de la potion bleuâtre qu'Adana lui donna, il sentit sa douleur à la tête s'envoler. Une fois ceci fait, Léo se leva du lit, prit son amie par le bras et entraina Adana vers l'escalier.

« Mais que fais-tu ? Lâche-moi !

- Je veux simplement te sauver ! Nous sommes presque arrivé au barrage et... »

Léopold ne finit pas sa phrase. Le bateau déjà ralentissait. Il fallait faire vite ; mais Adana ne voulait rien entendre. Elle décida de se cacher avec son bout de bois et d'attaquer les gardes si ceux-ci la trouvait. Léo ne put pas la contredire, malgré toute sa volonté ; il fit donc de même. Adana se cacha dans un panier près du paravent et Léo dans un coffre non loin de la salle d'eau. Presque de suite après s'être cachés, ils entendirent la porte qui s'ouvrit et le grincement des marches. D'après le bruit des pas, ils devaient être trois, deux gardes et Adir. D'ailleurs, sa voix retentissait dans le silence de la pièce.

« Oui, je vous jure qu'elle est ici, je l'ai moi-même conduit dans cette pièce. »

Léopold imagina la tête déconfite d'Adana qui apprenait la nouvelle ; son ami l'avait bel et bien trahi. Il pensa à cet instant que le tempérament fougueux d'Adana ferait bientôt place à de la colère sans doute. Il serra son arme, un vase qu'il avait trouvé sur une table, attendant le moment fatidique de l'attaque. Les deux gardes, peut-être septique à cause des propos d'Adir, cherchaient dans tous les recoins de la pièce puisque Léo entendait des bruits d'objets qui tombaient au sol. Soudain, un brin de lumière se fit apercevoir dans le coffre, et Léo sut que son vase allait lui servir. En effet, le couvercle bascula et une tête casquée se fit voir. Sans réfléchir, Léo lui lança son arme à la tête, ce qui eut pour effet de faire vaciller le garde. Il en profita pour sortir de sa cachette, récupérer son arme et attaquer le garde, cette fois-ci le sonnant. Le vase se brisa en milles morceaux dans un bruit sourd. Adana sortit elle aussi de sa cachette et attaqua l'autre garde. Léo récupéra l'épée du garde sonné et donna un coup violent aux jambes de l'attaquant d'Adana. Celui-ci tomba à son tour. Adir cria de peur comme une fillette. Il se dirigea vers l'escalier pour alerter les autres gardes mais Adana et Léo étaient déjà sur lui. Adana lui planta son épée dans la poitrine. Il cria de douleur, un cri venant de l'intérieur puis succomba à sa blessure.

« Comme ça, tu n'embêtera plus personne. »

Léopold fut horrifié par le geste de son amie. Comment pouvait-elle tuer quelqu'un de sang froid ? Il n'essaya pas d'imaginer ce qu'elle avait du endurer pour arriver à un tel état de non-humanité. Des cris le sortirent de sa torpeur. Des cris de gardes. Soudain, la porte s'ouvrit sur des dizaines de visages casqués. Adana et Léo coururent alors vers le balcon et sautèrent sans se poser une seule question. Le contact de l'eau fit frémir Léo. Elle était si glacée ! Il réussit à parvenir à la surface, et respira une grande bouffée d'air. Adana, à coté de lui, fit de même. Les gardes, au balcon, criaient, beuglaient. Ceux qui étaient sur la terre ferme ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Les deux amis en profitèrent et se dirigèrent sur la berge opposée au barrage. Ils s'enfoncèrent alors dans les fourrés, trempés et gelés. Ils ne s'arrêtèrent que quand ils furent sûrs que les gardes ne les suivraient pas. Alors, ils s'arrêtèrent et regardèrent derrière eux. Sur le bateau qui repartait, Rydon et Nirry cherchaient dans la végétation leurs deux amis. Léo regarda les deux frères, et leur fit un signe d'au revoir. Le voyage qui venait à peine de commencer, était déjà encombré de nombreux problèmes.

« Il faut que nous retrouvions Rydon et Nirry, conclut Adana. »

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Bonjour bonjour !

Je sais, j'ai posté le chapitre beaucoup trop en avance, mais c'est parce que ce week-end, je ne pourrai pas le faire. Alors, ne vous inquiétez pas.

Merci de lire mon histoire, et j'espère qu'elle vous plait toujours autant...

Merci beaucoup, Raph

Le conte des hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant