Babysitting - Cameron Dallas

25.

On a roulé pendant je crois une ou deux heures, je ne sais plus, mais on est maintenant arrêté sur le côté de la route et regarde la vue. On peut voir d'ici tout Los Angeles.
Je suis assise sur la moto et regarde ce paysage alors que Cameron est derrière moi. On ne se touche pas mais je peux sentir sa présence derrière, tout proche de moi. Je ne dis rien et profite de ce calme malgré quelques voitures qui passent par là. Je finis par briser le silence pour me confier.

- C'est quelque chose dont j'ai toujours rêvé.
- De quoi? Demande Cameron, troublé
- De m'enfuir. Quelques heures, jours, mois. Peu importe, juste fuir toute cette vie. Ma vie.
- Et tu irais où?
- Je ne sais pas, même à 100 kilomètres d'ici je me sentirais mieux qu'ici.
- Je peux te comprendre. Ajoute-t-il après quelques instants de silence
- Tu n'en as jamais eu envie? Je veux dire, on n'a pas à se plaindre parce qu'on vient de milieux aisés mais parfois la réalité n'est pas aussi belle que ce que l'on croit.
- Je n'y ai jamais pensé, à m'enfuir je veux dire. Pour moi, ma vie est telle et je ne me voyais pas la changer.

Je me lève de la moto et avance un peu plus vers la vue. Enfonçant mes mains dans les poches de mon jean, je ferme les yeux tout en respirant profondément. Je me retourne finalement vers Cameron et lui demande, même si je sens que je vais le regretter.

- Pourquoi on m'a dit qu'il ne fallait pas t'approcher?
- Je ne veux pas en parler.
- Cameron. J'avance de plus en plus vers lui, jusqu'à ce qu'il s'assit sur la moto et que je ne sois plus bien loin de lui Demande moi ce que tu veux, en échange.

Il ne parle pas et se contente de se repositionner correctement sur la moto. Je ne comprends pas jusqu'à ce qu'il me tende mon casque.

- Où on va?
- Tais-toi et monte.

Ce n'est plus le même Cameron avec qui j'ai parlé de m'enfuir. Là, c'est un Cameron bien plus fermé et dur. Je suis alors ses instructions et il démarre en trombe.
-
On arrive devant le lycée et je descends sans plus attendre. Lui rendant son casque, je le regarde sévèrement et alors que sa moto est arrêtée, je décide de ne pas me rendre en cours. Évidemment; j'entends qu'on m'appelle.

- Alessia tu vas où? Entendis-je
- Loin de toi. Criais-je derrière moi
- Je crois pas non.

Je rigole jusqu'à ce qu'il me prenne évidemment le bras. Je lâche finalement tout ce que j'ai :

- Cameron, t'es bipolaire putain.
- Quoi?
- T'es BI-PO-LAI-RE. J'articule avant de continuer Un coup tu m'embrasses puis un coup tu es froid. Faut que tu m'expliques parce que je comprends rien.

Sans rien voir venir, ses lèvres se posent brusquement sur les miennes. Je le repousse violemment immédiatement.

- Non, j'en ai marre Cameron. Ne viens plus me parler, c'est fini.