5. Epistolaire

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Le bruit de la sonnette retentit dans mon appartement, il est presque vingt et une heure trente et je ne suis toujours pas prête

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Le bruit de la sonnette retentit dans mon appartement, il est presque vingt et une heure trente et je ne suis toujours pas prête. 

J'ai pris du retard sur toute ma tournée car j'ai dû consoler Rosie, figée devant les résultats de son bilan sanguin qui lui riaient au nez. Son petit miracle ne s'est toujours pas manifesté. Nous avons donc reprogrammé les injections d'hormones qui accompagnent le martyre. Provocant une douleur lancinante qui la cloue au lit et qui meurtrit son coeur. D'après l'expression, il faut souffrir pour être belle. Or, j'ignorais qu'il faille aussi souffrir pour être une femme, souffrir pour être mère. Mais d'après Rosie, l'espoir qui se brise est sa plus grande épreuve. Elle savait que le chemin pour atteindre son rêve allait être semé d'embuches, mais ces obstacles lui semblent maintenant insurmontables. Alors, j'ai posé une main compatissante sur son épaule, essayant de lui communiquer ma force. C'est alors qu'elle a secoué la tête en essuyant cette dernière déception.  " Qu'il en soit ainsi , je vais continuer de me battre, me battre contre la douleur, contre mon corps qui refuse de coopérer. Je vais me battre, me battre pour donner la vie". 

Je me battrai avec elle.

 Je noue une serviette autour de ma poitrine et me rue vers la porte d'entrée. Pierre ne prête aucune attention à ma tenue en entre dans l'appartement comme s'il était chez lui. Tout de noir vêtu , un blouson de cuir sur les épaules, soirée rock oblige.

— L'affreuse n'est pas là ?

— Ne l'appelle pas comme ça ! Et non, elle règle encore quelques détails avec le médecin qui l'accompagne en Nouvelle-Zélande. 

Je regagne ma chambre et ouvre ma penderie afin de trouver une tenue adéquate. Pierre, lui, se jette de tout son poids sur mon lit.

— Quand est-ce qu'elle part, déjà ? 

— La semaine prochaine.

— Est ce que tu veux toujours que je vienne vivre ici pendant son absence ? 

Mon ami sait que je ne supporte pas la solitude, alors quand Luna s'en va , celui-ci reprend le flambeau. 

— Oui si cela ne te dérange pas , ça ne pose pas de problèmes à Monica ? 

Une petite robe noire  à la main, je me retourne afin d'étudier la réaction du jeune homme, avachi sur le dos. Les bras croisés derrière la tête il se contente d'hausser les épaules en soupirant.

Pierre, si elle n'est pas d'accord il n'y a pas de soucis , je peux vivre seule. Et puis, j'ai aussi prévu de partir quelques jours chez mes parents.

Je sais que Monica ne comprend pas vraiment notre relation. À la réflexion, personne ne comprend cette proximité. Mais je ne veux pas être la cause de leurs disputes, Pierre a assez de talent pour tout mettre en échec et se débrouille très bien tout seul. Celui-ci se redresse rapidement et m'attrape par la taille , me faisant basculer sur mon lit à ses côtés. Il prend rapidement mon oreiller et me le jette à la figure. Je ne peux m'empêcher de rire à la façon dont il me regarde. 

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