LIRE ABSOLUMENT AVEC LA MUSIQUE.
PIERRE
— Dis Pierre, tu pourrais pas me donner une autre de tes cigarettes ? hein, dis.
— Non Eric c'est déjà la cinquième en une heure.
— Oh s'il te plait Pierre, donnes m'en une .
Joignant ses mains l'une contre l'autre , L'étrange patient me supplie d'abdiquer. L'horreur de la folie sur ce visage qui ne cessait de m'observer s'est finalement dissipée sous le prénom d'Eric. Un homme d'une cinquantaine d'année dont l' esprit s'est paradoxalement verrouillé à l'âge de cinq. Eric est un écorché vif, une structure abandonnique puisque tel a été son sort. Ayant la malchance que sa différence se lise sur son visage difforme . Faisant fuir les moins téméraires , jusqu'à ses propres parents.
Mais Désormais le monstre ne se cache plus, ce pavillon est son sanctuaire depuis bien des années , son havre de paix, ici il est chez lui.
Son sourire, laissant apparaitre ses dents orphelines, essaie tant bien que mal de m'amadouer. Mais brusquement son regard bascule par dessus mon épaule et se verrouille .
Je ne saurais traduire l'émotion qui se lit dans ses yeux et qui me force à me retourner afin de comprendre ce qui se trame.Ethan a surgit dans la pièce de vie accompagné du professeur Webber. Les patients , tout comme moi, suivent du regard les pas rapides des deux hommes. Et Se demandent probablement s'ils auront la chance de bénéficier d'une oreille attentive aujourd'hui. Mais à l'allure rapide des deux médecins j'ai l'impression qu'il ne s'agit pas de ça. Ce matin personne n'aura la chance d'avoir un tête à tête avec Ethan, pas même moi. Et c'est en rencontrant les iris du jeune interne que je le comprends.
En une fraction de seconde, avant que celui-ci ne baisse la tête, en un instant fugace je lis de l'inquiétude dans son regard.
Il se passe quelque chose.
Les deux hommes ayant désormais disparus à l'intérieur du bureau médical, je tends une de mes cigarettes à Eric afin que son attention se dirige vers son graal . Puis l'abandonne, déterminé, vers ce qui sera, je l'espère, ma source d'information.
Je m'approche lentement de la porte, prenant garde de ne faire aucun geste brusque, aucun bruit qui pourrait trahir ma présence . Sous le regard amusé de Siam, assise non loin, griffonnant sur son calepin. Je porte alors mon index à mes lèvres afin de lui signaler, qu'elle aussi doit rester silencieuse. La jeune blonde couvre sa bouche de ses mains ,étouffant un gloussement.
Puis, je tends l'oreille.
— Alors qu'est ce que vous deviez me dire de si important Somer ? Et qui visiblement, ne pouvait pas attendre la fin du week end ?
— Je ne peux plus prendre en charge Monsieur Carsuza.
Le contraire m'aurait étonné...
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Breathe
RomanceExiste-t-il réellement un instant, aussi court et futile soit-il où chacun de nous réalise qu'il est heureux ? Une certaine prise de conscience où le temps se suspend et où l'on se rend compte que rien ne manque ? La vie d'Eléa, jeune infirmière, es...