36. Alchimie

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ETHAN

Quel genre d'homme peut prétendre avoir vécu de telles horreurs sans sourciller ? Quel genre d'homme plonge son regard dans le vôtre dans le but de chercher la faille? Cette part d'ombre  , que vous essayez par tous les moyens de dissimuler

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Quel genre d'homme peut prétendre avoir vécu de telles horreurs sans sourciller ? Quel genre d'homme plonge son regard dans le vôtre dans le but de chercher la faille? Cette part d'ombre , que vous essayez par tous les moyens de dissimuler. Pour qu'au terme il puisse vous briser?

Cette après-midi, Pierre a clairement et intentionnellement joué avec mes nerfs . Me crachant au visage son poison, m'éclaboussant impudiquement de sa noirceur. Ce voyou a pour allié les ténèbres, et si je ne l'arrête pas au plus vite , je sais pertinemment qu'il m'entrainera dans sa chute.

La mâchoire serrée,les mains à tel point contractées sur le volant que mes phalanges sont devenues blanches et le pied au plancher, je cherche désespérément à échapper à ma colère . Cascadant dans mes veines, innervant chaque artère, à la vitesse du béton qui défile sous les roues.

Toujours plus vite, au rythme des battements de mon cœur, j'essaie de provoquer l'adrénaline afin qu'elle prenne possession de moi. Et que mon esprit cesse de cheminer inlassablement.

J'y suis presque .

Appuyant alorsplus intensément sur l'accélérateur , les paysages défilent si rapidement que je ne peux distinguer les environs. Taquinant davantage l'épinephrine et ses effets anesthésiants.

J'y suis presque.

— Quelque chose ne va pas ?

La douce voix d'Eléa met brusquement un terme à ma transe. En l'espace de quelques instants, j'avais oublié sa présence à mes côtés.

Comment est-ce possible ?

Moi qui  attendais avec impatience nos retrouvailles. Me réjouissant d'humer une nouvelle fois la senteur de la mûre dans ses cheveux et de faire courir mes doigts sur sa peau brûlante. Alors , je lève le pied , reprenant une allure plus convenable. Je crois que ce soir j'ai besoin d'elle plus que jamais. Besoin de me perdre une nouvelle fois dans ses bras. Afin d'atteindre une autre forme d'état second, mais tout aussi enivrant . Et surtout pour oublier les horreurs prolifères par son crétin d'ami.

— Excuse-moi je suis un peu ailleurs. Mais tout va bien, ne t'inquiète pas.

Évidemment, Eléa ne semble pas croire à un seul de mes mots. Celle-ci rive son regard noisette sur la route, l'air grave et concentré. Comprenant certainement ce que je tais.

— Qu'est-ce qu'il a fait ?

— Qui donc ?

— Pierre. Qu'est ce qu'il a fait, Ethan ?

Je laisse échapper un soupir malgré moi. Je ne sais pas si épiloguer sur nos échanges de cette après-midi est une bonne idée. Étant donné le piédestal sur lequel Eléa a installé son ami, je serai perdant à tous les coups. De plus, je suis tenu au secret professionnel, ce qui m'interdit de lui dévoiler le contenu de nos entretiens. Et ce qui m'arrange plutôt bien.

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