12. Elle adoucit les moeurs

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Il fut très difficile de quitter la maison des Luquet et encore plus difficile de ne pas trahir Geoges quand j'ai salué Franny

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Il fut très difficile de quitter la maison des Luquet et encore plus difficile de ne pas trahir Geoges quand j'ai salué Franny. J'ai alors réalisé la force de la confiance qu'il a placé en moi . Je suis heureuse de voir que l'amour perdure durant les années. Je suis heureuse de faire partie de leur vie.  Mais cette légèreté dans mon coeur fut de courte durée . L'arrivée d'un message d'Ethan m'indiquant une adresse a failli l'arrêter . A contrario, il s'est mis à battre de plus belle, plus vite et plus fort. Cela fait vingt minutes maintenant . Vingt longues minutes où j'ai l'impression qu'il va s'extirper de ma poitrine. 

Je ne sais où je vais , à cet instant et avec lui . Je ne sais pas non plus ce que je vais y trouver et je suis terrifiée. Ma respiration s'accélère au fur et à mesure que les kilomètres défilent depuis l'arrivée de son message . Et elle se coupe brutalement lorsque le GPS m'indique que je suis arrivée à destination. 

Garée devant un grand bâtiment , le gris du ciel et du vieil édifice délabré ne me dit rien qui vaille. Je coupe le moteur et reste quelques minutes à étudier ce bloc de béton se tenant fièrement devant moi . L'endroit se trouve en pleine rue, mais il est désert. Je fixe intarissablement la grande porte en bois ornée de courbes de fer . Essayant d'y trouver des réponses, comme si elles allaient surgir devant l'entrée, comme si Ethan lui-même allait faire son apparition. Je prends une grande inspiration armée de courage et sors de la voiture.

 Mes jambes ont du mal à me porter , elles fléchissent et flanchent à plusieurs reprises. M'amenant difficilement devant cette porte sur laquelle mes mains s'écrasent en la poussant. Quelques secondes passent , un laps de temps précieux pour que mon esprit réalise que je suis dans un amphithéâtre . Les sièges en velours rouge, dont l'odeur si particulière s'émane ne trompent pas. La salle est plongée dans la pénombre , seule la scène est éclairée. 

Suis-je au bon endroit ? 

Je regarde autour de moi, mais ne vois personne. Tout est calme et silencieux contrairement au chaos dans mon esprit. Le bruit lourd de mes talons sur la moquette me mène à un siège au milieu des rangs. J'attends patiemment que quelque chose se passe, que quelqu'un arrive . Plongée dans le noir je ne parviens pas à apprécier le calme avant la tempête.

C'est alors que j'entends des pas sur la scène. Un homme se déplace tranquillement un pied à micro dans la main, une guitare sous le bras. Je ne peux discerner correctement les traits de son visage, mais la lumière se réfléchit sur ses cheveux bruns. Je n'ose bouger ni même parler. M'a -t-il vu ? Il règle à sa hauteur le trépied et le son des craquements du micro résonne dans la pièce. En toute sérénité le grand brun place correctement sa guitare et j'entends les premiers accords de la chanson « One life » de Boyce Avenue. Forçant instantanément mes yeux à se fermer.

A LIRE AVEC LA MUSIQUE 

Sa douce voix articule les premières phrases et je remarque un son étrange dans l'intonation de sa voix. Un accent peut-être ? Quoi qu'il en soit cela ne gâche en rien cette chanson que j'affectionne tant. Mes lèvres articulent en silence les paroles , synchronisées avec les siennes. Et lorsque le refrain s'offre à moi je me remémore la signification de celles-ci.

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