Chapitre 33

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Cela fait sept jours.

Sept jours sans lui parler.

Elle me manque.

Elle a brisé quelque chose en moi.

J'ai envie de lui parler.

Je ne peux pas.

Je ne vit plus sans elle.

Sept jours sans sortir de chez moi.

Sans voir personne.

Au début j'étais en colère, je suis rentré chez moi en laissant Shannon à tout jamais. Sans même prendre la peine de lui dire au revoir. Je suis parti du café en mettant un coup de poing dans le nez de l'homme qui a eu le privilège de connaître la saveur de ses lèvres. Je me suis enfermé chez moi. J'ai mis des coups de poing, de pied, dans les murs, dans les meubles. J'ai brisé les objets que je trouvais, j'ai déversé toutes mes forces et toute ma rage contre ses objets. Mais ça ne m'a pas soulagé.

J'étais tellement en colère, comment avait-elle pu me faire ça ? Puis je me suis souvenu. J'aurai du lui parler de Shannon depuis le début. Cela ne serait jamais arrivé. C'est de ma faute.

Ensuite, je suis allé dans ma chambre et je me suis caché sous la couverture, et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'ai essayé d'évacuer tout ça autrement. D'extérioriser. En vain. Pleurer ne m'aidait pas. Les mouchoirs s'entassaient au pied de mon lit. Les paquets de chips aussi.

Plus tard, j'ai dormi. J'ai dormi pendant des heures. Je me levait sur les coups de midi et me couchait autour de vingt heures. Elle hantait mes rêves. Je la voyait sans arrêt avec lui. Je pensais que dormir me ferait oublier, mais c'était tout le contraire. Même mon inconscient me torturait avec cette image.

Après, j'ai regardé des films, des vidéos, pour essayer de penser à autre chose. Ça marchait presque sur le moment, mais les personnages me faisait penser à elle. Les décors me faisait penser à elle. Tout me faisait penser à elle...

Elle était mon monde, mon univers, et elle est partie en le détruisant. Elle est la clé de mon bonheur, je ne peux pas vivre sans elle.

J'ai besoin d'elle.

***

Sept jours.

Sept jours d'enfer pur et dur.

Je suis rentrée chez moi victorieuse, je m'étais vengée, je lui avait fait connaître ma douleur.

Mais à peine quelques heures plus tard, j'ai compris l'erreur que j'avais faite. Maintenant, il ne me parlerait plus.

Je suis montée dans ma chambre, me suis enfermée dans mon dressing, mais je n'ai pas allumé ma console. Je n'en avais pas envie. Je me suis allongée sur ma pile de coussins et j'ai pleuré. J'ai pleuré à en mourir. Mes torrents de larmes ne se calmaient jamais. J'ai regardé les photos de nous sur mon téléphone, et là j'ai réalisé. Je ne le verrai plus.

Mais au fond, pourquoi voudrais-je le revoir ?

Il voyait cette femme - depuis combien de temps ? - sans que je n'en sache rien, il me cachait son existence, il me mentait à son sujet, pour qu'un jour je découvre tout ça, que je la rencontre lors de l'un de leurs rendez-vous...

Pourquoi voudrais-je le revoir ?

Parce que je l'aime. Que je n'existe pas sans lui. Que je suis dépendante de lui. Il est ma moitié. Ma bouteille d'oxygène.

Je ne peux pas survivre sans lui...

Mais qu'est-ce que je peux faire, maintenant que j'ai tout brisé ?

Cela fait sept jours. S'il avait voulu me parler, il l'aurait fait avant, non ? Et moi je n'ai pas la force de l'affronter. Il doit me détester maintenant. Je ne veux pas le voir me regarder avec haine. Je n'en suis pas capable.

Je n'ai qu'à me laisser mourir de chagrin.

Je m'installe dans mon lit, remonte la couverture au dessus de ma tête et ferme les yeux.

Seulement une minute plus tard, mon téléphone vibre.

C'est lui.

Un amour improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant