Un amour improbable

Chapitre 13

Après avoir marché un bon moment à travers le parc, nous nous asseyons sur un banc, un peu à l'écart de tout le monde. Il lève la tête et ferme les yeux, face au soleil. Cette clarté sur son visage l'embelli, si c'est possible. Ses cheveux flamboient et son teint est clair et naturel. Il se tourne vers moi et je détourne le regard maladroitement. Il dit dans un sourire :
- Pourquoi tu me dévisage ?"
Parce que tu es le plus beau mec que j'ai jamais vu, me souffle ma conscience.
- Je sais pas, j'aime bien..."
Peut-être que ma réponse n'était pas mieux finalement... Du coin de l'œil, je vois son sourire s'élargir tandis que je devient encore plus rouge.

Nous restons quelques minutes en silence, à contempler le ciel. Je pose ma main sur la bouteille d'eau qu'il a achetée tout à l'heure. Sous ma main, je sens le plastique de la bouteille, mais sur ma main, c'est la sienne qui s'est posée. Trop brièvement à mon goût... Il l'a retirée aussitôt et je le vois devenir tout rouge. Je tourne la tête vers lui avec un air amusé et lui assure que ce n'est rien. Son regard croise le mien et s'en est fini de moi. Je me sens fondre de l'intérieur devant ces magnifiques yeux bleus... Son regard se fait insistant, fixé dans le mien. J'ai l'impression que ça dure une éternité. Je vois son regard descendre le long de mon visage et se poser sur mon cou, en même temps que sa main. Le contact de sa paume et de ses doigts contre ma nuque est terriblement envoûtant. J'ai l'impression qu'une bulle s'est formée autour de nous. Il n'y a plus que lui et moi, rien de plus.

Il exerce une très légère pression sur ma nuque et me tire peu à peu vers lui. Mon pouls s'accélère à mesure que son visage se rapproche du mien. Qu'est-ce qu'il est en train de se passer...? Je n'ai plus aucune notion du temps et j'ai l'impression que ce rapprochement dure des heures. Il n'y a plus qu'une dizaine de centimètres entre nos deux visages. Son regard intense me déstabilise et m'envoute à la fois. Cinq centimètres. Je peux sentir son souffle sur mon visage. Sa deuxième main cherche la mienne, et je l'aide à la trouver. J'entrelace doucement nos doigts, me sentant pousser des ailes. Deux centimètres. Je n'attend qu'une chose, sentir ses lèvres sur les miennes. Je ferme doucement les yeux pour mieux profiter de cet instant. Et là, une voix de fille hystérique à quelques dizaines de mètres de nous crie :
- Regardez ! Il est là ! Squeezie !!"
Je rouvre les yeux et me tourne en direction du cri. Merde. C'est Lindsay. Lucas devient soudain pâle et se lève en vitesse.
- Tu as dis à quelqu'un qu'on avait rendez-vous ici ?"
Son ton est presque accusateur.
- Non, je te jure !"
Il hausse les épaules et soupire bruyamment. Il se dirige vers la sortie du parc, sans même m'attendre.