Un amour improbable

Chapitre 23

Ses yeux sont un peu gonflés, mais surement moins que les miens. Ils brillent, comme s'ils étaient baignés de larmes, mais il ne pleure pas.
- Je...
- Chut. On s'en va."
Je baisse les yeux. Il est fâché. Steph s'approche de nous.
- Ça va ?..."
Je lève des yeux baignés de larmes vers elle. Je m'efforce de sourire et hoche la tête. Elle me tend ma veste et mon sac. Je la remercie et une main se pose sur le bas de mon dos en me poussant vers la sortie.

Sa voiture et juste devant la porte, pas garée, une roue sur le trottoir. Il a dû arriver en vitesse et ne pas prendre le temps de se placer comme il faut... Mais comment il a su ? Je regarde mon téléphone et, dans notre conversation, il y a un message de ma part :
Moi : C'est Steph, je suis au Starbucks avec Ellie. Viens vite. Il y a un... Problème. Fais au plus vite Lucas !
Je ferme les yeux et une larme solitaire coule sur ma joue. Lucas prend ma joue dans sa main et essuie l'unique goutte d'eau salée d'un revers du pouce. J'ouvre les yeux et le regarde tristement.
- Je suis désolée, Lucas. Je...
- Arrête, c'est bon... Je t'en veux pas. Je sais que t'as pas envie d'en parler, mais tu le fera. Pas tout de suite. Ne t'inquiète pas."
Mon dieu qu'il est gentil... Il me comprend tellement bien...
- Merci..."
Il me sourit et démarre la voiture, mais pendant tout le trajet je remarque que ses lèvres sont pincées. Le silence qui règne dans le véhicule est pesant. Je ne sais pas quoi dire, et visiblement lui non plus. C'est peut-être mieux... Je ne crois pas avoir envie de parler.

Nous nous garons sur un parking que je ne connais pas, alors je lève vers lui des yeux interrogateurs.
- Je me doutais que tu n'aurais pas envie de m'expliquer tout ça en présence de tes parents ou de ton frère, alors, voila. C'est chez moi."
Mon pouls s'accélère. Je vais voir là où habite Lucas ? En vrai ? Je sens mon ventre se nouer et une vague de stress m'envahit. Je descend de la voiture lentement et lève les yeux vers le bâtiment.

Lucas verrouille la voiture et passe devant moi en me lançant un petit sourire discret, qui disparaît trop vite à mon gout. Je le suis tandis qu'il avance vers sa maison et je m'arrête à un demi mètre de lui quand il arrive au niveau de sa porte. il se tourne vers moi et je lis dans son regard comme de l'anxiété. Peut-être qu'il n'a tout simplement pas rangé avant... Honnêtement, si c'est ça, je m'en fout complètement. J'ai juste besoin de parler.

Il fouille dans sa poche et en sort un trousseau de clé. Il met quelques fractions de secondes à trouver la bonne clé et l'insère dans la serrure. Un petit "clic" se fait entendre et il pousse la porte. Il me fait signe d'entrer et je le remercie d'un sourire.