8. Soirée mouvementée

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Je m'engage dans la rue où habite Jonathan. Il fait entièrement nuit et seuls les réverbères illuminaient les trottoirs jusqu'à maintenant. Mais j'aperçois des néons au loin,des milliers de lumières qui se dirigent vers le ciel dans lequel on ne perçoit aucune étoile à cause de la forte luminosité. J'entends également de la musique et je sens le sol trembler au rythme de celle-ci. Je sais que je ne suis pas loin de ma destination, et en effet, une grande maison se dresse sur ma droite,peuplée d'une centaine d'ados avec des gobelets en plastique à la main. Et je doute que ces gobelets contiennent de l'eau. 

Je me stationne au bord du trottoir, pas tout à fait en face de la maison pour ne pas qu'il y ait d'accident entre la moto et un jeune trop saoul. J'y attache mon casque, et je rejoins la maison en essayant de me frayer un chemin entre tous ces adolescents. Je ne sais vraiment pas comment ils font pour aimer se coller comme ça. Je réussis à passer la porte et tombe sur un hall d'entrée, avec un salon sur ma droite et la cuisine à ma gauche. Toutes ces pièces sont bondées. Je cherche Jonathan des yeux en me hissant sur la pointe des pieds pour regarder par dessus les têtes des garçons qui font, pour la plupart, au moins dix centimètres de plus que moi. Je ne le vois pas, alors je décide de m'avancer et fouille chaque pièce. J'hésite à l'appeler, mais je préfère ne pas me faire remarquer, et même s'il ne me restait que cette option, je ne pense pas qu'il m'entendrait vu le vacarme qu'il y a. 

Après avoir fait deux fois le tour de la maison et m'être fait abordé trois fois dont deux fois par la même personne, je le trouve enfin, dans la cuisine, à s'occuper des boissons. Je pousse un soupir de soulagement et m'avance vers lui pour le saluer. Il m'accueille, tout sourire.

- Hey ! Alors, comment tu trouves notre petite fête ?

- Salut. Eh bien, disons que ce n'est pas l'exemple que j'aurai donné pour définir « petite fête »...

Il rigole. Il doit sûrement voir que je ne suis pas habituée à ces soirées et ça l'amuse. Je pense à Genny, cette fête est pour elle et je ne la vois pas.

- Où est passée Genny ? crié-je en articulant pour qu'il m'entende par dessus la musique.

- Elle est dans le jardin, derrière la maison, me répond-il sur le même ton.

Je hoche la tête pour le remercier de son information et lui fait signe que je vais la voir et reviens juste après. Une fois m'être faufilée pour sortir de la cuisine, je cherche la porte qui mène au jardin et la trouve au bout d'un long couloir où se frottent quelques couples, pensant sûrement être discrets. Je fais une légère moue de dégoût, j'avoue que les grandes démonstrations publiques à deux, ce n'est pas mon truc. 

Quand je sors enfin, je respire un tout autre air. Je me rends compte qu'il faisait vraiment très chaud à l'intérieur, sûrement à cause de l'agitation, et que l'odeur de transpiration a disparue. Ce n'est pas qu'on ce serait cru dans des vestiaires, parce qu'on s'y habitue, mais disons que l'oxygène pure me fait du bien. Je reprends donc mes recherches, et regarde autour de moi. J'aperçois plus facilement les cheveux roux de Genny éclaircis par les projecteurs. Elle sort de la piste de danse pour aller se désaltérer. Je m'avance vers elle alors qu'elle se sert une boisson alcoolisée orangée aux fruits, contenue dans un grand saladier en plastique.

- Salut Alice ! Tu t'amuses bien ? dit-elle en tournant la tête vers moi.

Elle est encore complètement sobre, cela doit être son premier verre. Elle m'en propose un, mais je refuse d'un signe de tête. Je ne bois jamais. Non pas parce que je n'aime pas ça, ou parce que je ne veux pas avoir l'air d'une dévergondée, mais simplement parce que je ne trouve pas l'intérêt de n'être plus maître de soi quand on est saoul, et de ne plus se souvenir de rien le lendemain.

Affaire d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant