2. Nouveau job, nouvelles conditions

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Le lendemain matin, je retourne au poste de police où j'ai donné rendez-vous à M. Stevens. Je lui ai envoyé un message très clair qui disait :

J'ai bien réfléchi. Rendez-vous au commissariat à dix heures trente demain. Je vous ferai part de ma réponse en détails.

Et des détails, il va en avoir ! En rentrant, je croise rapidement Isa, toujours à l'accueil, à qui j'adresse un rapide salut avant de me diriger vers la même salle que la veille. Là encore, Stevens m'attend avec un regard plus confiant que jamais. Que croit-il ? Que je me laisse berner aussi facilement ? Il va être surpris, très surpris même. Je m'assois en face de lui, et pose violemment le contrat ainsi qu'un autre dossier sur la table, attirant volontairement l'attention sur ce dernier qu'il ne manque pas de remarquer.

- Alors, avez-vous bien réfléchi à ma proposition ?

- J'y ai longuement réfléchi en effet. En fait, j'y ai même passé toute la nuit. J'ai fait quelques recherches, j'ai lu notre accord et entièrement compris tous les points.

Il sourit, content de lui. J'ouvre le dossier et commence à le feuilleter.

- Il est important pour vous ce contrat n'est-ce pas ? dis-je, sans attendre de réponse.

Il prend d'un coup un air plus grave, moins rassuré.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Vous travaillez pour la PPAE, soit la Police de Protection des Affaires d'État, depuis que vous avez seize ans, donc depuis maintenant vingt-cinq ans.

- Comment savez-vous cela ?

- Votre véritable nom est Robert Stewart, continué-je sans faire attention à sa remarque, vous avez pris un faux nom pour vous protéger quand vous êtes entré dans la police et quoi de plus classe que de s'appeler John Stevens, assez répandu pour qu'on ne vous retrouve pas, ni qu'on vous soupçonne de l'avoir changé. Étant donné votre expérience, la tâche qu'on vous a assigné et le trop d'assurance dont vous faites preuve, je pense que vous attendez une promotion depuis un moment, et même si vous craignez qu'elle n'arrive jamais, vous vous faites toujours passer pour quelqu'un de supérieur aux autres. Sauf avec votre femme, Constance,et vos deux enfants Amélie et Théo à qui vous avez sans doute promis d'aller à Disney World cette année grâce à cette affaire qui tombe si bien.

Je m'arrête une seconde et ajoute d'un ton sarcastique:

- Ce serait vraiment dommage qu'une adolescente de dix-sept ans vous empêche ce projet parce qu'elle n'a pas voulu obéir. Quel mauvais exemple ça donnerait à vos enfants !

- Qu'est-ce que vous voulez ? finit-il par demander.

Je souris, et continue :

- Vous le savez, j'ai besoin d'argent et vous aussi. Seulement il y a quelques règles de notre accord que j'aimerais... modifier. En premier temps, je voudrais parler du danger : le document stipule que je peux être confrontée à différents problèmes plus ou moins dangereux. De quel niveau sont-ils ?

-Comme dans beaucoup d'affaires que vous avez dû résoudre, vous allez avoir des ennemis. Il y en aura sans doute qui vous trouveront de trop, ou que vous gênerez.

-Autrement dit qui en voudront à ma vie, et je m'en doutais un peu. C'est pourquoi je veux, en raison de la valeur de ma personne, doubler ma prime.

-Écoutez, ce n'est pas moi qui décide de ce genre de choses, me dit-il d'une voix grave.

- Je le sais, et je vous demande de les convaincre, qui qu'ils soient. C'est une de mes conditions. La seconde est que je veux être mise au courant de tout ce que vous savez et que vous me cachez sur celui qui voudrait m'éliminer. Ensuite, la surveillance se fait selon mes méthodes et mes habitudes de travail, je fonctionne comme ça et c'est de cette façon que je suis la plus efficace. Je ne veux pas changer de look, comme vous le stipulez, pour ressembler aux autres ados qui ont l'air de poupées Barbie. Et je garde ma moto. Pour finir, je veux une clause comme quoi ce contrat ne pourra être rompu. Si je commence un travail, je le termine avec tout ce qui va avec.

Affaire d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant