21. Sushi or not sushi ?

909 63 12
                                    

Les spectateurs suivent le ballon de volley-ball comme s'il se déplaçait au ralenti. Le capitaine, M. Égocentrique, se jette dessus et tente d'envoyer une balle rapide. Danny, au bout du terrain, la rattrape et l'envoie en direction de Jonathan qui bondit et envoie la balle juste derrière le filet. Le plus jeune essaye de l'attraper mais la balle est beaucoup trop rapide et touche le sol. Des cris de joie s'élèvent des gradins alors que nos joueurs se rassemblent tous pour se féliciter. Ils ont gagné ! Je ne pensais pas avant aujourd'hui qu'un simple sport pouvait faire ressentir la même émotion à autant de personnes à la fois, et encore moins que cette émotion était aussi forte.

Nous nous levons pour aller rejoindre nos amis toujours sur le terrain. Magali court vers Hugo tandis que je rejoins Jonathan qui se presse dans ma direction. À peine arrivés l'un en face de l'autre, il me prend dans ses bras sans que je n'ai eu le temps de comprendre ce qui arrive, et me soulève de terre. Quelques secondes après, mes pieds ont retrouvé une surface plate. Jonathan affiche un sourire jusqu'aux oreilles qui fait ressortir ses jolies fossettes. Son teint est rosi à cause de la chaleur et il transpire à grosses gouttes mais cela ne l'empêche pas d'être à ce moment le plus heureux de monde. Son regard se dirige d'un coup vers le sol. Son sourire est toujours là mais ce n'est plus le même qu'il y a à peine une minute. Je cherche son regard des yeux, tentant de savoir ce qui ne va pas.

- Si Genny avait été là... elle aurait été folle de joie de nous voir gagner.

- Elle aurait surtout été super fière de son meilleur ami, lui assuré-je prenant sa main.

La plupart des gens sont déjà partis et il n'y a plus le boucan de tout à l'heure. Je lâche la main de Jonathan et essuie la mienne sur son t-shirt avec un faux air de dégoût.

- Tu es peut-être le meilleur joueur de l'équipe, mais en attendant, tu devrais aller prendre une douche parce que l'odeur devient insupportable.

Nous rigolons tous les deux à cette remarque et il part suivre mon conseil avec les autres en direction des vestiaires. Sur le chemin, il croise Thomas qui avait prit son temps pour venir le voir. Il se font une poignée de main amicale après quelques paroles que je n'entends pas. Puis Thomas me rejoint, je n'ai pas bougé de l'endroit où j'ai vu Jonathan.

- Je t'ai déjà parlé de tes rapports avec Jonathan, me glisse-t-il tout bas en essayant de rester naturel.

- Thomas ?

- Oui ?

- T'es lourd.

Je sors du terrain avant d'en entendre plus sur ses soit-disant suppositions. Vraiment, quand Thomas a une idée en tête, il devient fatigant. Plus que d'habitude je veux dire.

***

L'après-midi se déroule aussi rapidement que notre matinée, et j'ai vraiment hâte d'arriver chez moi pour en découdre avec cette affaire toujours non élucidée. Parce que, contrairement à ce que je prévoyais au départ, je prends beaucoup trop de temps à trouver les détails qui font avancer l'enquête. Cela dit, ce ne sont pas vraiment dans mes habitudes de travail que je suis en ce moment. Entre chasseuse de primes et espionne, il y a un énorme pas que je ne soupçonnais pas. Ce qui est sûr au moins pour le moment, c'est que ce soir j'aurai des réponses, et bien que ce ne soit pas non plus dans mes habitudes professionnelles, je ne serai pas seule. Un cerveau en plus et un autre point de vue m'aidera peut-être, on ne sait jamais. Après, le fait que ce soit celui de Thomas me laisse un léger doute. On fait avec ce qu'on peut, tant pis, je n'ai pas vraiment le choix de toute façon.

***

Thomas m'a ramené chez moi et puis il est reparti chez lui chercher quelques affaires. J'en profite pour prendre une douche après cette chaude journée, et pour me mettre dans des vêtements propres. J'attache mes cheveux en un chignon désordonné et me laisse tomber sur ma chaise de bureau avant d'allumer mon ordinateur. Je tape le code d'accès quand la sonnette retentit. Je finis de taper, appuie sur entrer, et me lève pour aller ouvrir.

Affaire d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant