Good Liar (2014)

Prologue

«Nina!»

Un hurlement strident me sortit de mon sommeil et me fit râler. Mes plaintes furent d'ailleurs suivi du fameux "coussin sur la figure" qui, personnellement, m'étouffe plus moi que le bruit. J'allais donc ôter ce coussin de mon visage mais un poids vient l'écraser à nouveau et m'empêcher complètement de respirer.

Je me mis à me débattre et frappa la masse qui me gênait. Un petit "Outch" se fit entendre et le coussin me laissa enfin entrevoir le visage de mon écraseur, appelons ça comme ça.

«Connor je t'en supplie soulève-toi tu m'empêches de respirer, je suis à la limite de mourir sous ma couette, tentais-je de dire en suffoquant.

- Nina tu dois faire tes affaires! Demain tu vas revoir ton petit Zaynounet, fit-il remarquer pour me taquiner.

- Ce n'est pas mon Zaynounet, comme tu dis, mais un bon ami. Bon... Je vais m'habiller...

- Et?

- Et tu vas gentiment bouger ton petit cul de ma chambre.»

Connor laissa échapper un petit rire de sa bouche aux lèvres charnues.

Pour vous mettre au courant, Connor, ou Conny, comme je le surnomme le plus souvent, est mon cousin. Il est un peu plus âgé que moi, de seulement un an. Étant donné que j'en avais 17, il a donc 18ans - oui je suis forte en maths je sais, applaudissez-moi!

Bref, pour tout vous dire, au début de l'emménagement de Connor, j'étais plutôt anxieuse à l'idée de tout partager avec un garçon qui n'est même pas mon frère. J'étais passée de la petite fille unique et gâtée à la petite soeur martyrisée.

Non je plaisante, Connor est un semi ange-demon. Un ange démoniaque je dirais... Enfin j'exagère pas mal. Il s'est montré vraiment patient avec moi et d'une gentillesse indéfinissable! Quand je dis patient, c'est parce que je pense que vivre avec une râleuse expérimentée 24 heures sur 24 doit être extrêmement fatiguant. Donc je le respecte beaucoup.

Tout s'était vite arrangé car il sait y faire avec les soeurs. Il en a trois en Italie. Oui, Connor est d'origine italienne et anglaise, et il est venu en quelques sortes, squatter mon chez moi autrefois si vide et féminin pour faire son stage.

Connor s'apprêtait à débuter une carrière dans tout ce qui touche aux motos, à la mécanique. Je me demande toujours comment on peut aimer ce genre de chose... Se salir de cambouis, et se taper la puanteur de l'essence à longueur de journée... Non vraiment je ne comprends pas les hommes.

Je pris enfin le chemin de la cuisine où je retrouvais ma mère, Grace, et Conny qui petit-déjeunaient des croissants bien chauds dont la senteur sucrée berçait mes narines. J'embrassais ma mère qui caressa mon dos et me glissa un pain au chocolat dans une assiette ainsi qu'un café avec une petite touche de lait comme j'aime. Ma mère me connaît par coeur.

«Prête pour demain? demanda Grace avec un ton enthousiaste.»

Je mordais dans mon pain au chocolat et mâchai lentement pour apprécier la saveur, expliquant d'un signe vague à ma mère que je finissais ma bouchée. Je pus enfin commencer ma phrase après avoir bu une gorgée de café.

«Ouais comme toujours! Je compte me concentrer un maximum sur les cours. Ça m'intéresserais de faire de l'art, mon métier.

- Je serais heureuse d'avoir une artiste dans la famille, dit Grace avec un sourire charmant.

- Donc pas de petites histoires coquines avec Zayn? murmura Conny d'un ton déçu.

- Connor! Comment peux-tu faire de telles allusions? Je sais que tu es un garçon, les phéromones et tout le blabla mais on parle de Nina et Zayn je t'en pris, râla ma mère d'un ton amusant.

- Mais Grace, Nina a passé la majorité sexuelle depuis un moment. Elle devrait passer à l'action.»

Ma mère avait bloqué son regard sur mon cousin tandis que je m'étais mise à rire.

Grace abordait un air semi-choqué. Elle avait l'habitude des remarques de Conny à connotation sexuelle mais quand ça me touchait plus particulièrement, elle prenait tout au sérieux.

«Qui te dit que je ne suis pas passée à l'action? répliquais-je en fronçant un sourcil et en souriant.

- Sérieux? Qui? Ton Zayn ou ce basketteur du lycée? s'intéressa Conny.

- Les enfants sérieusement! On ne parle pas de ça comme ça... Et Nina on va devoir parler.»

Après ma réflexion, j'allais subir toutes les préventions sur les relations sexuelles... Génial. Pourquoi j'ai dis ça? J'aurais dû me taire!

Je montais à l'étage, fuyant Conny qui cherchait des détails plutôt intimes.

«Je suis certain que tu mitonnes... Tu dois être encore vierge...»

Il observa ma chambre.

«S'il-te-plaît, t'as encore des posters The Vampire Diaries sur tes murs. T'es encore vierge c'est certain, conclut-il à la hâte.

- Tu devines ça avec ma décoration que j'avais fait à 15ans? Sérieusement Conny, rends toi juste compte que ta petite Nina n'est plus si petite.»

Il avait l'air dégoûté que je ne l'ai pas mis au courant. En même temps, je sais pas vous mais il est comme un frère, et je ne raconte pas ma vie sexuelle à mon frère.

Je sortis un gros sac et commençai à entasser pleins de vêtements : robes, jeans slim, débardeurs etc. Des vêtements assez confortables comme l'été avait montré le bout de son nez. Le choix des chaussures fut plus compliqués mais je me mis d'accord sur des talons, des Nike Blazer et une paire de sandales.

J'avais tellement l'habitude de faire ma valise toutes les années que je faisais mes bagages en un temps record. On pourrait me chronométrer, je battrais tout le monde.

J'avais vraiment hâte de revoir la bouille de mon métisse. Je revoyais encore ses beaux yeux dont je me moquais à cause de ses longs cils, de sa mèche blonde, de son humour incorrigible. J'aimais passé mon été à ses côtés, j'avais cette sensation de pouvoir dire toutes les conneries que je voulais, il rirait toujours et ne me jugerait jamais. Ce mec est merveilleux je l'assure.

>le lendemain<

Mon réveil avait bizarrement poussé son cri perçant tout près de mon oreille. Encore un coup de Conny. Le garçon arriva d'ailleurs rapidement au pied de mon lit. Il s'empressa de me voler ma couette - sachez qu'il m'est impossible de dormir sans couette, c'est comme-ci je mangeais des spaghettis sans bolonaise, c'est un drame à mes yeux.

Je me relevais difficilement de mon matelas et sautai sur le dos de Connor qui me traîna jusqu'à sa chambre.

«T'as pas bientôt fini? C'est que t'es pas légère toi.

- Pardon? Je suis une plume! dis-je en mimant un oiseau en plein envol ce qui le fit bien rire. C'est toi qui m'a cherché.

- J'aime t'embêter c'est pour ça!

- Je crois avoir remarqué! affirmais-je en repensant à la fois où cet adorable ange avait remplacé mon shampoing par de la mayonnaise.

- Ça va me manquer deux mois sans ma souffre-douleur.

- Et moi deux moi sans mon shampoing ketchup-mayo!»

J'embrassai sa joue et entendit Grace m'appeler. Top chrono, j'ai dix minutes pour m'habiller et me préparer.

Enfin prête pour partir, je grimpais dans la petite voiture de ma mère et on partit en chemin de la gare.

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