Chapitre 23

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Chapitre 23

*PDV Louis*

Je revoyais encore Nina, les traits de son visage accentués et son regard triste. Elle avait les mêmes petites choses qui la trahissaient quand elle essayait de se montrer autoritaire malgré sa tristesse. Au fil des années, je la connaissais par coeur. Et je n'avais besoin de personne pour me dire que mon silence de tout à l'heure était une grosse erreur. Une erreur qu'elle me ferait payer par je ne sais quel moyen.

Nina est le genre de fille à vouloir tout contrôler, et elle déteste être mise à l'écart. En gros la situation actuelle la mettait dans tous ses états et il a fallut que j'amplifie sa colère.

Une lumière s'introduisit peu à peu dans la pièce. Elle attira mon attention et je découvris une infirmière entrer dans la chambre avec un plateau déposé sur un chariot.

«Merci, dis-je en souriant alors qu'elle m'allumait la télévision.

- Vous désirez quelque chose d'autre?

- Non merci, c'est gentil.»

Elle me rapprocha le chariot et tira les rideaux des fenêtres pour éclaircir la pièce. Je jetais un coup d'œil sur le plateau, la nourriture de l'hôpital était connue pour ne pas être délicieuse, mais franchement à première vue, elle ne me paraissait pas si écœurante. Je voyais que la jeune femme restait plantée devant moi, ce qui me déstabilisait particulièrement. On dirait qu'elle observait ou admirait tous mes moindres faits et gestes.

«Hum... Je... Vous...

- Non je ne suis pas folle, ria-t-elle. Je dois m'assurer que vous mangez. C'est important pour votre rétablissement.

- Ah. Merci, répondus-je avec un léger sourire d'amusement.»

Elle m'offrit un simple sourire et s'assit au bout du lit. Mes yeux ne la quittèrent qu'au bout d'une minute, j'avais l'impression qu'elle voulait me demander quelque chose mais que ça ne sortait. Elle jouait avec la couverture de ses doigts puis releva la tête en ma direction.

«Tout va bien? m'interrogea-t-elle.

- Pourquoi cette question? répondis-je en attrapant ma fourchette et mon couteau pour couper un morceau de steak.

- J'ai vu votre amie sortir, elle avait l'air contrariée. Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais si vous voulez parler, enfin je ne sais pas, c'est peut-être déplacé, ou-

- Ne vous inquiétez pas, je ne veux pas vous embêter avec nos histoires.»

Elle sourit de nouveau puis quelque chose, son téléphone ou son bipeur sonna. Elle le sortit de sa poche en se relevant, et à la vue du message, sa mine se décomposa. Comme je mangeais assez lentement, elle essaya de ne pas paraître toucher mais sa tête baissée, les yeux presque fermés et ses doigts qui tiraillaient la couverture étaient des signaux qui ne trompent pas. Je me relevais en difficulté à cause de mes blessures sur le lit pour appuyer mon dos contre le coussin et être plus en hauteur.

«Qu'est-ce qu'il se passe? demandais-je en donnant un petit coup de pied dans sa main qui n'avait pas laissé tranquille la couverture.

- Je pense que ça serait inapproprié de s'échanger nos vies privées de cette façon, je suis désolée de m'être mêler de votre relation, dit-elle hésitante au ton de sa voix.

- Approprié ou non, je m'en fous. Vu votre tête après ce message et votre déception... C'est un homme, la cause de votre chagrin. Infirmier? Interne? Médecin peut-être? Ou en dehors de l'hôpital? Qu'est-ce qu'il a fait? Annuler un rencard? Vous tromper? Prendre ses distances? Ou alors il-

Good Liar (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant