Good Liar (2014)

Chapitre 21

Chapitre 21

*PDV Nina*

Son visage s'était assombri. Ses yeux qui d'habitude, me regardaient d'un air fier et provoquant, cette fois-ci, n'osaient même pas jeter un coup d'oeil à mon visage. Je soupirais, quelle idiote je suis. Je glissais ma main sur la couverture pour serrer la sienne. Elle était froide, ce qui me donna des frissons. Ce silence me pesait. Comment avait-on pu passé d'une relation autrefois si complice, à un énorme malaise?

«Lou... essaie de te mettre à ma place juste une seconde, commençais-je avec une voix douce pour attendrir sa mine si stricte. La personne que j'aime me fait du mal sans même en être consciente, puis je la retrouve le lendemain à l'hopital... Tu penses vraiment que ce dont j'ai besoin c'est d'un je t'aime?»

Il clignait des yeux monotement, et continuait de détourner le regard. J'avais envie de l'étriper. Comment peut-il rester si indifférent? Il se rend compte du mal qu'il me fait?

«Putain Louis, je suis pas là pour parler à un mur.»

Je lâchais sa main brutalement et repris ma veste et mon sac sur le fauteuil, je me dirigeais vers la porte. J'étais furieuse, sincèrement je ne comprenais pas pourquoi il agissait comme ça.

J'espèrais qu'il me fasse m'arrêter, qu'il prononce mon nom de ses lèvres âbimés, mais rien. Même pas un soupir.

«Tu es vraiment un pauvre con.»

Je claquais la porte derrière moi ce qui fit que quelques patients traînant dans les couloirs se retournèrent vers moi pour râler. J'ai conscience que c'est totalement inutile, mais sous le coup de la colère, je n'ai pas pu m'en empêcher puis j'espèrais que Louis me prennent au sérieux au lieu d'agir comme s'il ne tenait pas le moins du monde à ma personne.

Une main attrapa délicatement mon bras et une voix douce m'interpella.

«Quelque chose ne va pas mademoiselle?»

C'était Lucie, l'infirmière qui s'était chargée de Louis. Elle me regardait avec des yeux curieux et si doux. Ça m'en donnait envie de pleurer, de passer de l'indifférence de mon soi-disant petit-ami à autant d'attention d'une parfaite inconnue.

«Oui...oui, tout va bien... bégayais-je en m'écartant.»

Une larme dévala subitement ma joue et je commençais à tourner le dos à Lucie pour ne pas qu'elle voit mon visage. Je réussis à échapper à son emprise et me mis a marcher rapidement dans le long couloir. Heureusement, elle ne chercha pas à me courir après.

Marcher me calma. Je respirais profondément, et je pensais. Encore et encore. Ma vie me faisait penser à un cauchemar depuis ce dernier mois. J'avais vraiment envie d'y mettre fin, le plus vite possible, et de retrouver mes amis d'avant.

Je tournais au bout du couloir et en regardant dans des chambres, je vis Sean parler avec un médecin.

L'infirmerie, puis maintenant le médecin. Qu'est-ce qu'il se passe avec lui?

Je me collais au mur pour ne pas qu'il me voit. Il paraissait si sérieux, ça m'angoissait plus qu'autre chose. Il passait sa main dans ses cheveux blond ombré. Ce tic était signe qu'il était stressé. Je sentais mon coeur se serrer et une boule se former dans ma gorge.

Le médecin avait l'air détendu mais bien évidemment sérieux. Encore plus que Sean. Il tenait des papiers sous son bras et en donna un à Sean qui resta bloquer dessus quelques minutes avant de regarder à nouveau l'homme à la blouse blanche. Le blond paraissait contrarié et mal à l'aise étrangement.

Pour mon plus grand malheur, ils se serrèrent la main et je vis Sean se diriger en plein dans ma direction. Pendant une microseconde, j'eu un énorme blanc dans ma tête puis je sentis une porte s'entrouvrir dans mon dos quand je m'appuie contre ce que je pensais être un mur.

Pour une fois que j'ai de la chance, pensais-je en me faufilant à l'intérieur. Je n'avais même pas pris la peine d'explorer la pièce, je m'étais simplement postée derrière la petite porte et regardais par une légère fente où allait Sean. Il m'inquiétait beaucoup depuis cette discussion avec l'infirmière, dont j'étais quasiment sure que ce soit lui, et maintenant, je le vois à l'hôpital. Je soupirais.

«Hey, chuchota une voix rauque dans mon oreille.»

Je faillis crier mais une main se plaqua sur ma bouche. Je me mis à me débattre en frappant le torse de mon assaillant. J'ouvris les yeux pour regarder un peu de quoi il avait l'air puis je stoppais mes coups en remarquant une blouse blanche sur lui. Mon dieu c'est un médecin, je suis complètement conne...

«Je ne suis pas un violeur, calme-toi, souria-t-il en riant.»

Ce sourire qu'il avait. Je n'en ai jamais vu de si adorables. Il faisait baraqué mais il était horriblement mignon. Il avait enlevé sa main de ma bouche et tandis que je restais bloquée sur son visage, il ferma la porte à clé et s'écarta pour s'aventurer plus loin dans la pièce.

Tant pis pour Sean, je le reverrais bien en cours, me dis-je en suivant le garçon.

«Tu es en visite? me demanda-t-il finalement en s'asseyant apparemment à l'endroit qu'il occupait depuis un long moment.

- Oui...»

Il était entouré de feuilles. Sûrement des cas préoccupants. Il tient quelque chose dans son dos mais d'où je suis je ne peux pas le voir, il le fait sûrement exprès d'ailleurs.

«Quelque chose ne va pas, continua-t-il sérieusement.

- Non, ça va très bien.

- Ce n'était pas une question. Je sais que c'est dur de venir voir ses proches parfois dans un état affolant. Je suis là si tu veux parler.

- Je t'assure que tout va bien...»

J'avais baissé les yeux au sol pour ne pas qu'il voit qu'ils devenaient rouges et humides. Je sentais ma respiration s'accélérer. J'avais envie de m'effondrer. Mais deux bras m'encerclèrent et me serrèrent contre le torse du médecin. Je dois avouer que ça m'a surpris. Je ne connaissais même pas son prénom! Mais je remontais tout de même mes bras à son cou pour le serrer du mieux que je pouvais. Ça me calmait, d'avoir quelqu'un pour me soutenir à ce moment là.

Des larmes dévalèrent de mes yeux soudainement sans que je puisse les retenir.

«Moi, c'est Liam, me chuchota-t-il.

- Nina, répondis-je en sanglotant.»

Je dus rester quelques bonnes minutes contre son torse chaud puis je m'écartais, retrouvant un semi-sourire.

Le dénommé Liam me dévisagea surpris.

«Tu es médecin? demandais-je.

- Oui je suis cardiologue, répondit le brun sans comprendre où je voulais en venir.

- Je sais que tu n'as rien à me rendre, mais j'ai besoin d'un service. Je t'en supplie...»

Il me fixait et céda quand je lui fis ma mine de chien battu. Ça me faisait beaucoup rire.

«Dis-moi.

- J'aimerais le dossier d'un patient.

- Tu dois te douter que c'est strictement interdit.

- Pour moi, je t'en prie.

- Écoute tu m'as l'air de confiance Nina, mais on se connait à peine et je risque mon poste, voire ma carrière.

- Ok, si ça compte tellement pour toi, répondis-je un peu hors de moi.

- Arrête, ne le prend pas comme ça.»

Il m'attrapa le bras avec ses grandes mains. Il me tira vers lui mais, sous la colère, ma main partie directement de loger sur sa joue. J'y avais laissé une belle marque rouge qui me rendit honteuse. Frapper un médecin, je suis vraiment conne aujourd'hui.

Je me dépêchais de sortir de la pièce en déverrouillant, et je me mis à courir comme une gamine dans les couloirs sous les yeux des patients ébahis devant mon agitation.

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