Chapitre 6

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Chapitre 6

Je me réveillais en entrouvrant légèrement ma bouche pour laisser échapper un bâillement. Les yeux encore clos, les pensées chahutant dans ma tête, je remuais sous la couverture. Je cherchais une position assez confortable pour pouvoir me rendormir. Je me tournais de l'autre côté puis je me décalais vers le milieu du lit double pour prendre le plus de place possible.

Je gigotais mes jambes mais soudain, mon pied heurta quelque chose de dur. Je laissais un cri de douleur sortir de ma bouche, ainsi qu'un grognement. Évidemment je regardais ensuite l'origine de cet obstacle.

«LOUIS! hurlais-je en commençant a le secouer dans tous les sens.»

Il grogna et tira la couverture sur laquelle ma main prenait appui. Je perdis donc l'équilibre et m'étaler sur le torse du brun. J'étais à moitié endormie mais j'étais consciente que Louis n'avait rien à faire là et que si un adulte le trouvait ici, il en prendrait plein la gueule. Je l'embêtais en tapotant continuellement son épaule.

«Allez... Allez... Réveille-toi, répétais-je en boucle comme une machine réglée.»

«Laisse moi, j'en ai rien a foutre des pions. Je veux dormir, râlait-t-il.»

«Ça n'explique en rien le fait que tu dormes en ce moment même dans mon lit! Juste a côté de moi.»

«J'ai pas la rage tu sais. Je ne fais que dormir et toi tu devrais te taire.»

Il me lança un édredon à la figure, ce qui me fit décrocher un léger sourire sur la commissure droite de mes lèvres. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone portable qui indiquait seulement 5:22AM. Je sentis rapidement mes paupières devenir lourdés. J'avais vraiment envie de continuer mon sommeil, de plus que mon rêve était hilarant. Des chèvres qui chantent. Non, je ne me drogue pourtant pas, apparemment je n'en ai pas vraiment besoin.

Je me recouchais de mon côté du lit, repris ma part de couverture et tournais le dos au brun. Je fixais le mur en face, et j'avais beau attendre que je m'endorme, rien n'y faisait. Quelque chose m'empêchait de m'assoupir. C'était comme-ci on voulait m'obliger à rester éveillée, c'est tellement fatiguant! Je me demande si Louis s'est déjà rendormi...

«Louis? chuchotais-je pour voir si le garçon m'entendait ou non.»

«Hum?»

«Tu as pas des choses à dire? questionnais-je.»

«Comment ça? se braqua-t-il en se relevant vers moi.»

«Calme. Je parle pour passer le temps. Je n'arrive pas à me rendormir...»

«Demain Nina, je suis épuisé.»

«Défoncé, j'aurais dis, défoncé, fis-je remarqué avec un ton moqueur.»

«Tu vas t'occuper de ton petit cul un jour? ria Louis.»

«Nope! répondais-je en tirant la langue.»

Il me sourit puis ses yeux se fermèrent tout seuls et je le vis tomber dans les bras de Morphée. Son visage endormi restait pourtant si attirant. La lueur de ses yeux n'y étaient plus mais ses lèvres voluptueuses et rouges sang me donnaient des frissons. Son torse dénudé variait de volume, suivant sa respiration. Je suivais son souffle, je le regardais vivre. Moi sans Zayn, j'aurais l'impression qu'une partie de moi n'était pas là.

Bientôt une dizaine de minutes que je me perds à l'observer, ça devient extrêmement bizarre. Je me lève enfin, ennuyée d'attendre en vain le sommeil. J'enfilais rapidement une paire de basket et une veste et descendis à pas de loup les escaliers du bâtiment A.

Une fois dehors, l'air frais surpris mes narines qui ne mirent à frémir. Je pris une grande inspiration, laissant mes sens découvrir les parfums environnants : des roses, de la fumée, et une odeur de verdure. Je marchais, me laissant me perdre dans mes pas, m'amenant à l'entrée de la dense forêt. Je continuais ma promenade, tête baissée, un pied devant l'autre. J'entendis soudainement des pas rapides et une masse imposante me heurta de pleins fouets.

«Tu peux pas faire attention où tu marches?! m'écriais-je.»

«Qu'est-ce que tu fous aussi tard ici en même temps? cria l'inconnu en attrapant mon bras violemment.»

Il me poussa contre un arbre et mon dos frappa le tronc assez fort, ce qui déclencha une haine incontrôlable en moi. Mais j'avais surtout mal, et peur.

«Dis moi ton nom! ordonna le garçon.»

«A quoi ça te servirait? rétorquais-je en lui crachant dessus.»

Il m'écarta de l'écorce pour revenir m'y frapper encore plus violemment. Je criais sous le choc. Ma tête avait frappé le bois très fort.

«Tu te prends pour qui, salope?! hurla le garçon en entourant mon cou d'une de ses mains.»

Une lanterne s'éclaire soudainement non loin de nous, et je pus reconnaître le visage de mon agresseur. Mes pieds ne touchaient plus le sol, mes bras remuaient dans le vide à la recherche d'un quelconque appui. Il me relâcha brusquement et je pus enfin reprendre de l'air dans mes poumons. Je tombais au sol. Je voulais courir, m'enfuir, il me terroriser maintenant.

Après avoir réaliser a qui il avait affaire, le garçon était tétanisé. Quand il me vit parterre, il me tendit sa main pour apparemment m'aider a me relever mais j'avais peur qu'il ne me lâche plus après, qu'il me frappe ou je sais quoi encore.

«Zayn tu es vraiment taré, lâchais-je tout simplement en me mettant à reculer après m'être lever.

Il ne me contredit même pas. Maintenant qu'il savait que j'étais Nina, il ne m'adressait de nouveau plus la parole. Belle mentalité. Ce garçon est fou.

Je me mis a courir jusqu'au bâtiment. Je regardais sans cesse derrière moi, de peur qu'il me suive pour je ne sais quelles raisons. Non, j'étais désormais en sécurité devant la porte de ma chambre. J'avais envie de m'effondrer et de pleurer. Comment Zayn peut-il être capable de choses aussi horribles sur une fille? Je ne l'ai jusqu'alors jamais entendu parler aussi vulgairement et agir avec tant de violence. Il commence à m'effrayer réellement.

Je me remis à côté de Louis dans le lit mais cette fois-ci, je le regardais, enfin du moins son dos.

Après une longue hésitation, je me décidais enfin à venir me coller à lui. La chaleur de son coeur m'apaisait, je me sentis en sécurité auprès de lui, en tous cas bien mieux qu'avec ce taré de Zayn. Je passais mes bras autour de la taille de Louis et posais ma tête contre son dos.

«Est-ce que tout va bien? l'entendais-je demander, avec la voix de quelqu'un qui vient juste d'être malencontreusement réveillé par une pauvre fille qui vient de découvrir que son meilleur ami est un psychopathe.»

«Oui, j'ai froid c'est tout, mentis-je.»

Le brun se retourna vers moi et sans hésitation, me serra contre lui. Je logeais cette fois-ci ma tête dans le creux de son cou. Je sentis ses mains descendre dans mon dos et son souffle chatouillait mon oreille. Mes yeux se fermèrent enfin.

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Good Liar (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant