Good Liar (2014)

Chapitre 40

Chapitre 40

*PDV Ruby*

D'un pas déterminé, je marchais vers Julian. Le sourire du blond fit démarrer mon coeur au quart de tour. Je fermais mes yeux clairs durant quelques secondes et les rouvris, accompagnant mon battement de cils d'un soupir.

Quand seulement quelques mètres nous séparèrent, je me rendis compte que j'avais cette envie terrible de m'enfuir, car j'étais totalement incapable de lui déballer des mots pareils alors qu'il me dévisageait si tendrement.

Julian s'avança vers moi, bousculant des étudiants de la cafétéria, ne rivant ses yeux bleutés que sur ma silhouette. Ses mains se glissèrent rapidement sur mon cou et mes hanches.

«Mon ange, tu as appelé ton père? me sourit-il.»

Mes iris n'osaient même pas le regarder en face, le voir si heureux et inconscient me faisait souffrir. Pourquoi je me suis laissée entraîner par Aaron? Pourquoi je me suis donnée à lui, alors qu'au fond, l'héroïne ou la cocaïne, il n'arrivera jamais à y venir à bout.

J'offrais à ces deux garçons un espoir vain, et je me brisais moi même. Quand les lèvres du blond se pressèrent aux miennes, ce fut comme un déclic. Si je m'habituais encore plus à toutes ces tendresses, repousser Julian serait d'autant plus compliqué.

Mes mains délicates montrèrent leur agressivité cachée jusqu'à maintenant, repoussant brutalement le blond qui me dévisagea perplexe.

«Ruby... Qu'est ce qu'il te prend?

- Laisse moi... Tranquille Julian...»

Le jeune anglais me regarda en fronçant des sourcils, j'étais si peu convaincante en même temps. Je pouvais déjà tirer un trait sur une future carrière d'actrice.

«Oh, tu me fais une blague? essaya-t-il de détendre l'atmosphère nous environnant.

- Non... Pourquoi tu me prends jamais au sérieux? Je... Julian... On devrait prendre nos distances... Pour quelques jours... Semaines... Ou définitivement plutôt...

- Arrête, ça me fait plus rire.

- Ce n'est pas une blague... C'est fini. On était pas fait pour ça, tu as vu nos liens, puis tu ne suivrais jamais mon train de vie...

- Arrête de me sortir des excuses pourries, c'est ton père qui t'as dit de me larguer, c'est ça?»

La voix cassante du blond me fit frissonner. Ses mains n'avaient plus aucun contact avec ma peau, ses yeux autrefois si pétillants, me fixait, comme voilés de tristesse. Je ne sais pas comment je faisais pour retenir les larmes qui s'accumulaient en moi.

«Non... Je... Je jouais avec toi... Je ne ressens rien... marmonnais-je alors que je cachais les larmes qui croulaient au coin de mes yeux.

- Tu jouais, répéta le garçon, perdu et hors de lui.

- Y a tellement d'autres filles mieux pour toi Julian, laisse moi, laisse moi partir...»

Je relevais la tête doucement, espérant qu'il scrutait une autre direction, mais non, son regard ne me quittait pas. Ses traits étaient figés et plus aucune lueur ne logeait dans ses yeux. Il frappa subitement la table haute installée à côté de nous. Tout mon corps se crispa et mes jambes lâchèrent, me faisant m'écrouler à même le sol.

«Ne me frappe pas, suppliais-je, ne retenant plus les larmes qui inondaient maintenant mes joues rosées.»

Je m'étais renfermée sur moi même, ne cherchant plus aucun contact avec ce qui m'entourait. Des mains m'entourèrent doucement et j'entendis une respiration saccadée et des reniflements. Mes muscles se relâchèrent et un de mes yeux daigna s'ouvrir, découvrant le blond, les yeux humides.