Chapitre 38

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Chapitre 38

*PDV Zayn*

Mon pied tapait frénétiquement la barre de fer au pied du lit. Ma peau heurtait toutes les deux secondes le métal froid, me procurant à chaque fois un léger frisson. Cette sensation avait beau être plutôt désagréable, je continuais, perdu dans mes pensées.

Depuis presque une semaine, je passais mes journées cloîtrés dans cette pièce horriblement minuscule et impersonnelle. Les murs blancs sensés rassurer emballait mon cœur plus qu'autre chose. Cette neutralité, ce silence pesant, j'arrivais de moins en moins à la supporter. C'était si oppressant d'être retenu ici contre son grès et d'avoir l'impression que tout le monde t'a oublié. Après tout ils devaient m'avoir chassé de leur esprit, vu mon caractère méprisant du mois. Et si ma décision n'était pas la bonne, si au lieu de ce mois horriblement stressant, j'avais pu en profiter. Cette question me trottait dans la tête, et si cette décision allait tout gâcher?

Quand l'ennui remontait en puissance, je me levais du lit qui grinçait au moindre de mes mouvements et faisais le cents pas dans le carré que formait la petite chambre. Je réfléchissais, à tout comme à rien. Si c'est pour tout vous dire, j'avais même eu le temps de repasser toute ma vie en détails, mes souvenirs avec Kiara, ceux avec Nina et tous mes anciens potes. Je devais l'admettre, ça me manquait. Aaron était de bonne compagnie mais j'aurais pu profiter d'encore plus d'attention et d'amis si j'avais fait un autre choix.

Arrête de te lamenter Zayn, c'est trop tard de toute façon, me remis-je en place. J'essayais de ne pas penser à eux, de ne pas penser à elle. Je souffrais déjà assez et je me sentais céder encore plus à chaque fois. La douleur se dédoublait sans cesse. C'est si dur...

Je décidais subitement de me lever, grimaçant quand je sentis mes jambes frêles devenir lourdes et mon coeur se mettre à accélérer brutalement. Un goût amer remonta dans ma gorge. Pas encore... me plaignis-je. Je pressais le pas pour m'appuyer au dessus du lavabo où je me mis à cracher involontairement. Mes paupières s'alourdirent alors je me résignais à fermer les yeux, tandis que ma gorge ne cessait de se battre.

D'un battement de cils, je rouvrais les yeux, faisant face à l'horreur qui s'était déroulé durant les dernières secondes. La porcelaine était maculée de sang vif. Mes vêtements étaient tachés et mon menton dégoulinait. Si mes amis me voyaient... Qu'est ce que je dis, je n'ai même plus d'amis, me corrigeais-je. Je respirais profondément mais contre mon gré mon souffle devenait court, je commençais même à suffoquer.

De la rancœur et du dégoût prirent possession de mon état d'âme rapidement et je tournais le dos au miroir pour rentrer violemment dans la douche, manquant de casser la porte coulissante. D'un coup sec, j'actionnais l'eau qui se déversa sur moi. Les gouttes qui s'écrasaient sur mes vêtements avaient maintenant imprégnées tout le tissu, me faisant me sentir de plus en plus lourd. Mes jambes tremblaient sous le poids, je me sentais devenir faible. Je fermais les yeux, ma gorge se resserrait. Je sentis les larmes me monter aux yeux, Zayn Malik pleure, c'est pitoyable, pensais-je de moi même. Mais les forces me manquaient, je lâchais prise.

Je menais un combat éternel contre la fatigue et la douleur, et même l'eau glaciale ne me faisait rien oublier. Ma vie se gâchait au fur et à mesure des jours, et c'était quelque chose auquel je prétendais m'être habitué mais bien au contraire, je n'y croirais sans doute jamais.

L'eau coulant toujours, je sortis, laissant derrière moi une trainée humide. Je me laissais ensuite tomber contre un mur clair de la chambre. Mes muscles étaient décontractées, je me sentais vide, sans force, telle une gamine de 10 ans. J'ai tellement honte, si honte de l'état dans lequel je me retrouve coincé.

Good Liar (2014)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant