Léo était allongé sur son canapé, en train de regarder le plafond en se posant maintes questions sans trouver de réponses. Victoire allait-elle mieux ? Que lui était-il arrivé ? Était-ce à cause de sa rencontre dans cette rue minable ? Qu'avait fait cet homme ?
Et puis, il y avait ce Lucian qui lui tournait autour et l'empêchait de faire ce qu'il avait à faire.Un grognement sourd s'échappa de sa bouche sans qu'il le veuille. Ce gars devait être fou amoureux d'elle, ce n'était pas possible sinon ! Mais pourtant, il devrait l'éloigner de la jeune fille pour pouvoir accomplir sa tâche. Mais voilà, il n'était plus sûr de vouloir faire partie de tout cela. Qu'est-ce que cela lui apporterait, mis à part le dégoût de lui-même et le remord constant qui lui tordrait les boyaux ?
Il posa sa main sur son ventre : il n'avait pas le choix, voilà tout ! Il avait fait les mauvais choix, il devait maintenant en payer le prix.
S'énervant de se sentir si inutile et redevable à la fois, il tapa du poing sur le lit et poussa un grognement furieux. Il avait juste voulu changer les choses et prouver à son paternel qu'il pouvait faire des choses intéressantes, mais il avait pris le mauvais chemin.
- Léo ! Le repas va être prêt !
Il sursauta à l'entente de son nom et se leva en bougonnant. Sa mère trouvait toujours le moyen de le déranger.Il regarda le cadran de son réveil qui indiquait vingt heures trente.
Déjà ! pensa-t-il.
Il n'avait eu le temps de rien faire aujourd'hui. Victoire occupait toutes ses pensées et il n'arrivait pas à s'en défaire.
Le jeune homme sortit de sa chambre, ferma la porte à double-tour et rejoignit ses parents, déjà à table. Sa mère était face à lui et le regardait de ses yeux marron clair.Ses cheveux, de la même teinte, étaient courts et lui arrivaient au niveau des oreilles, d'où pendaient de beaux fils argentés. Quant à son père,il lui tournait le dos de sa forte carrure. Il était brun et avait les yeux vert clair. Étant donné qu'il n'était pratiquement jamais là, Léo n'avait pas vraiment de figure paternelle et avait donc une vie de famille difficile. Quand le plus âgé rentrait à la maison, c'en était tout autre : il avait un fort caractère et il ne valait mieux pas s'y frotter lorsqu'il s'énervait, ce qui était le cas le plus clair du temps.
- Tu en as mis du temps, minauda sa mère. Tu faisais quoi ?
- Je dormais.
- Pardon ?
- Oui, tu sais, c'est quand on est allongé et qu'on ferme les yeux. Tu vois, dormir, quoi, rétorqua-t-il,amer.
- Tu es prié de mieux parler à ta mère ! scanda son père.
- Tu n'as pas d'ordres à me donner.
- Je suis ton père, petit insolent !
- Un père, comme tu le dis si bien, est censé être là à plein temps et non quand ça lui chante, lança-t-il à la dérobée.
Le bruit de la fourchette tapant l'assiette explosa dans la pièce et celui qui l'avait élevé riva ses yeux perçants sur ceux de son fils. Léo n'eut pas le temps de voir sa grosse main s'écraser sur sa joue. Il regarda celui qui venait de le frapper, les yeux écartés, écœuré. Ce dernier avait osé porter la main sur lui ! Jamais cela n'était arrivé et pourtant, il répondait toujours ainsi à sa mère. Sans prévenir, il se leva et monta en vitesse à l'étage. Il mit du temps à ouvrir sa chambre et s'admonesta de l'avoir fermée à clef avant d'aller manger. Une fois la porte déverrouillée, il entra, claqua vigoureusement cette dernière et s'étala sur son lit. Une envie de hurler montait en lui ainsi que du dégoût pour ce paternel qui n'était jamais présent mais qui osait faire la loi.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
Siêu nhiênA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...