Chapitre 16 - Partie I

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—Qu'est-ce que tout ceci signifie ? chuchota Léo.

— Que cette histoire est loin d'être terminée et que Reïkan en veut personnellement à Victoire.

— Mais que lui a-t-elle fait ? s'inquiéta Lucian.

— Je n'en sais pas plus que toi, jeune homme, lui répondit Laura d'une voix douce. Mais rien de tout cela n'est bon signe...

Un silence glacial et gêné emplit la pièce. Les deux garçons étaient rentrés directement après la recherche de Léo dans la maison de leur amie. Ils s'étaient précipités à l'étage rejoindre Laura dans la bibliothèque. Après son interrogatoire avec les policiers, Victoire s'était sentie nauséeuse, fatiguée, et avait décidé d'aller se reposer.

Cela arrangeait particulièrement sa grand-mère qui ne souhaitait pas, pour l'instant, la mêler à cela avant d'avoir le fin mot de l'histoire. La vieille femme se leva de sa chaise et se dirigea vers les rayons de livres qui peuplaient la pièce. Elle déambula parmi eux en laissant ses doigts effleurer leur dos. Elle finit par s'arrêter devant un gros volume et le prit.

Elle revint près de son bureau et le laissa tomber sur la table. Un nuage de poussière se forma et vint taquiner le nez des deux garçons.

—Qu'est-ce que c'est ? s'enquit le blond.

— Le livre de mes ancêtres. À l'intérieur y est inscrite chaque partie de leur vie et tout ce que l'on doit savoir sur le côté obscur.

— Et la voix qu'entend Victoire y est étudiée aussi ?

— Ceci est encore différent. Chaque sorcière se voit attribuer une sorte d'ange-gardien permettant de lui apprendre les bases de la magie tout en la protégeant. À mon époque, j'ai très mal réagi lorsque ma mère m'a appris les dons qui m'habiteraient quelques années plus tard. Lorsqu'ils me sont apparus, je n'ai su comment m'en défaire et suis arrivée en pleurs devant mes parents, qui alors m'ont expliqué tout ce que je devais savoir.

Elle imposa un blanc, afin que ses interlocuteurs comprennent bien le sens de ses paroles.

— Ils avaient sorti ce gros ouvrage devant moi en me disant de le lire et de retenir le plus d'informations possible, reprit-elle ensuite. Des mois durant, je suis restée dans cette pièce à éplucher chaque page, chaque mot, pour en découvrir leur sens et secret. Au bout de quelques temps, j'étais complètement déconnectée de la vie réelle et Éricia est apparue. Cette voix m'a permis de revenir petit à petit auprès de ma famille. Contrairement à ma petite-fille, je l'ai très vite acceptée,ayant baigné dans la magie très jeune. Éricia m'a enseigné tant de choses qui ne figuraient pas dans ce livre que je suis vite devenue très puissante. Devoir me séparer de mes parents quelques semaines pour canaliser toute cette force et apprendre à m'en servir à bon escient a été dur mais nécessaire.

À présent, sa voix tremblait. Se remémorer ce passé lui était douloureux, mais utile.

— Lorsque je suis revenue de cet entraînement intensif, mes parents m'ont trouvée changée mais ils étaient heureux de me revoir et de pouvoir à nouveau me prendre dans leurs bras. Des années plus tard,le père de Reïkan est arrivé en semant la discorde parmi les mages. Certains se sont vite ralliés à lui en voyant sa puissance pendant que d'autres tentaient par quelque moyen que ce soit de le détruire. Une guerre folle s'en est suivie mais j'étais bien trop jeune pour y participer. Ma mère m'avait raconté que, voilà des années, une jeune fille était née et était passée parle même stage que moi et, avec de l'expérience et un apprentissage approfondi, avait réussi à terrasser le mage noir qui sévissait.

« Bien plus tard, j'ai appris que ce même mage noir n'était autre que l'arrière, arrière grand-père de Reïkan et que cette jeune fille était ma grand-mère.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant