Chapitre 2 - Partie I

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La cloche sonna la fin des cours de la matinée. Une aubaine pour Lucian qui entendait mener son enquête comme il le voulait.

Les deux complices rejoignirent leur groupe qui se trouvait dans la file d'attente afin de passer leur carte de self.Victoire fit une bise à chacun et se plaça derrière eux, avec son ami qui la tenait par la taille tel un amoureux transi. Il avait l'air aux aguets à regarder autour de lui comme s'il attendait que  quelque chose ne se passe, inquiétant ainsi la jeune fille.

— Quelque chosene va pas ?

— Non tout va bien. Je regarde juste les gens qui viennent manger.

— Tu le fais chaque jour, mais pas ainsi. Je sais que tu me caches quelque chose.Tu es bizarre depuis le cours d'espagnol, dit-elle en essayant de le faire parler, en vain.

— Tu regardes trop de films, lui répondit-il avec un clin d'œil. Tout va bien.

Elle acquiesça bien qu'elle n'en croyait pas un mot. Il se mordilla la joue en se traitant d'idiot, il avait eu une réaction complètement enfantine qui ne lui ressemblait aucunement. Voilà pourquoi elle avait compris que quelque chose n'allait pas. Il n'eut pas le temps de se rattraper qu'il vit un jeune homme débarquer dans la file et se diriger vers Victoire.

— Je suis là, belle colombe... Je peux me joindre à vous ? lui susurra-t-il à l'oreille.

La jeune fille sursauta et se retourna pour lui faire un joli sourire et lui répondre.

— Léo ! Oui, si tu veux, lui répondit-elle, contente.

Lucian les regardait d'un œil discret mais d'un regard meurtrier pour le garçon. Le terme « belle colombe » ne lui plaisait pas du tout ! Mais pour qui se prenait-il ? Ça faisait à peine quatre heures qu'il avait débarqué et il trouvait déjà des surnoms pour son amie.

— C'est toi, Lucian, je suppose ? l'interrogea ce dernier. Victoire m'a beaucoup parlé de toi.

— Ah, ouais ? Normal, on est comme les doigts de la main, tu sais, inséparables, lui répondit celui-ci, les dents serrées.

— Lucian..., murmura la jeune fille, troublée et gênée quant à la réaction un peu trop impulsive de son ami.

— Non, laisse-le s'exprimer. Ça lui fait du bien.

Lucian regarda la jeune femme avec un regard désolé et se détourna d'elle pour rejoindre ses amis. Elle resta en plan devant Léo, immobile.

— Je... je ne sais pas ce qui lui a pris. Il n'a jamais été comme ça... Je ne comprends pas...

— Il se méfie de moi, c'est normal. Je suis nouveau et tu m'as fais confiance tout de suite. Et tu n'es pas une fille dans ce genre-là, non ?

— Dans quel genre ?

— À faire confiance au premier venu.

— Comment sais-tu ça ? demanda-t-elle, soudain inquiète.

— Une intuition,lui dit-il avec un clin d'œil. Allons manger, je meurs de faim !

Elle le laissa s'avancer pendant qu'elle cogitait lentement sur ce qui venait de se passer. Comment pouvait-il savoir qu'elle ne donnait pas sa confiance à tout va ? Pourquoi Lucian avait réagi ainsi face à lui ? Qui était-il vraiment ? Pourquoi, comment, qui. Trop de questions qui lui donnaient un mal de crâne horrible. Elle se concentra à nouveau sur le présent, rejoignit ses amis à table et s'assit à côté de Lucian, heureux de son choix. Ce dernier lança un regard rempli de sens à Léo qui le lui rendit en souriant de plus belle.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant