Chapitre 11 - Partie I

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Cela faisait bientôt plus de deux heures que Léo était parti comme un fou de la maison de Laura, et Lucian commençait sérieusement à s'inquiéter de son absence. Peut-être lui était-il arrivé quelque chose de grave ? Il regarda autour de lui et constata qu'il se trouvait seul. Patrick et Laura étaient partis vaquer à leurs occupations, non sans être passés dans la chambre de Victoire pour voir comment elle allait et si elle récupérait convenablement. Le garçon avait inventé comme excuse qu'il souhaitait se retrouver seul un petit instant avant de monter se reposer à son tour.

Il se triturait les mains à force de décider ce qu'il allait faire dans quelques minutes. Partir à la recherche de Léo ou bien rester planté ici à attendre qu'il rentre ?Dans un cas comme dans l'autre, l'attente se ferait longue, alors autant avoir une activité qui lui fasse passer le temps. Il choisit donc la première solution. Il alla dans la cuisine et tenta de dénicher un papier et un crayon pour griffonner un petit mot au cas où l'un des trois descende et ne le trouve pas. Il ne voulait inquiéter personne après tout, ce n'était pas ce qu'il voulait.

Après s'être assuré que la note serait visible au premier coup d'œil, le jeune homme prit son manteau,son écharpe et sortit comme un voleur en essayant de faire le moins de bruit possible. Un frisson parcourut son échine. À cette heure-ci, le froid était mordant et mieux valait rester chez soi, ou alors, si l'on voulait vraiment sortir, se couvrir au maximum. Il resserra encore plus son écharpe autour de son cou et souffla une seconde fois. De la condensation sortit de sa bouche et forma un''O'', qui s'évapora dans l'air comme si elle n'avait jamais existé.Il se donna quelques instants de répit et réfléchit à l'endroit où pourrait se trouver celui qui s'était enfuit.

Il fit une brève liste des lieux où pourrait se cacher Léo et élimina les éléments un à un : chez lui ? Non, cela faisait trop loin et il était trop énervé pour se confronter à nouveau avec son père. Dans un bar ? Possible, il était du genre à abandonner très vite lorsqu'il savait que ça n'allait pas. Mais tout bien réfléchi, les bars se situaient à au moins un kilomètre de là et très franchement, il le voyait mal faire autant de route juste pour un verre ou deux – ou plusieurs. Dans un parc des environs ? Non, ce n'était pas vraiment son style, il n'était pas proche de la nature. Enfin, c'était l'avis qu'il se faisait de lui, bien évidemment. Le commissariat ? Lucian ricana à cette pensée. Léo, se pointer au commissariat dans un état pareil ? Là, c'était évident : il partirait en cellule, car il serait tout à fait capable d'insulter un homme en uniforme. Il se concentra à nouveau et reprit son air sérieux. Il ne savait vraiment plus où chercher. Il avait fait tous les lieux qu'il connaissait...

Ou alors... Peut-être que... Mais oui, c'était ça ! Le seul endroit où il pouvait être, c'était là-bas. Il poussa un cri de victoire et rentra la tête dans les épaules. Pourquoi avait-il hurlé ? Il allait ameuter tout le quartier avec ses idioties ! Il se racla la gorge et prit la direction de l'hôpital. Il ne lui fallut pas plus d'une demi-heure pour y parvenir. Étant un grand marcheur, il avait une allure rapide sans pour autant être essoufflé, une fois arrivé à bon port. Le garçon regarda autour de lui une fois devant les grandes portes coulissantes puis s'engouffra dans le bâtiment.

Il lorgna la longue pièce qui servait à la fois d'accueil, de salle d'attente et de cafétéria. Il ne trouva pas celui qu'il tentait de retrouver et commençait à douter de son idée de génie – qui devenait de moins en moins géniale d'ailleurs... Il mit rageusement les mains dans ses poches et s'apprêta à repartir à la chasse quand il reconnut une personne au loin. Un sourire se forma sur son visage et il se dirigea vers l'homme en blouse blanche qui était dos à lui. Il tapota légèrement du doigt son épaule et ce dernier se retourna dans un petit sursaut. Le médecin mit un temps avant de reconnaître Lucian, et lorsque ce fut le cas, lui sourit.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant