Chapitre 16 - Partie II

18 2 4
                                    

Alignés les uns à côté des autres, Victoire, Léo, Lucian, Sarah, Laura et Patrick attendaient. Si les deux derniers semblaient sereins, les quatre autres étaient sur des charbons ardents.

L'heure fatidique venait d'arriver et la plus âgée savait que la meilleure façon d'être accueilli était d'attendre que Reïkan daigne se montrer. Sachant tout aussi bien que ce dernier adorait jouer avec les nerfs de ses ennemis, elles'attendait à le voir arriver avec beaucoup de retard.

Même si elle savait que sa petite-fille irait jusqu'au bout de son idée, elle ne put empêcher de faire naître un sourire au creux de sa bouche. Quitte à être en face de son petit-fils par alliance, elle tenterait le tout pour le tout et essayerait de le faire changer d'avis.

Victoire était sur ses gardes, à regarder à droite à gauche, de peur de voir débarquer l'un de ses sbires pour les attaquer par derrière et ainsi mener la barque dès le départ.Sarah, à côté d'elle, tentait vainement d'attraper l'une de ses mains afin de calmer sa collègue, qu'elle sentait réfractaire à n'importe qu'elle signe d'amitié. Pas parce qu'elle ne supportait plus son amie, plutôt pour ne pas être déconcentrée par quelque sentiment que ce soit.

Leur dispute houleuse du midi y était pour beaucoup. La blonde l'avait invectivée et surtout remise à sa place en lui indiquant que ce qu'elle comptait faire était suicidaire, ce à quoi la jeune femme aux cheveux de jais avait répliqué que c'était la seule solution pour que ceux qu'elle aimait s'en sortent vivants.

Léo et Lucian se lançaient des coups d'œil inquiets, s'attendant au pire. Le second, grâce au maquillage improvisé de Phèdre, avait retrouvé un visage présentable et ne ressentait presque plus les douleurs ; il lui suffisait juste de ne pas y penser. Pendant le repas, Laura avait annoncé que Samuel et Phèdre ne seraient pas de la partie, ce qui avait choqué tout le reste du groupe. En effet, maintenant que Ryan était libéré et en sûreté, il devait y avoir quelqu'un à ses côtés le temps du combat. Tout le monde était alors tombé d'accord : les deux professeurs resteraient aux voitures, mais au moindre signe de faiblesse, ils accourraient pour aider.

Soudain, sans que personne ne s'y attende, une violente déflagration les éjecta quelques mètres plus loin, cassant ainsi la ligne qu'ils avaient créée.

Léo et Lucian se retrouvèrent perchés dans un arbre, le sang coulant de leurs lèvres et leurs cous. Les blessures du blond se rouvrirent et il sentit un goût métallique entrer dans sa bouche. Cependant, trop sonné par l'impact, il ne fit aucun geste et tenta, comme son compagnon, de reprendre contenance.

Sarah, qui avait réussi au dernier moment à attraper la main de son amie, s'était retrouvée dans une habitation, ayant traversé la porte avec Victoire.

Cette dernière avait atterri lourdement sur le sol. Elle avait alors entendu son dos craquer et n'avait pu empêcher un cri de douleur s'échapper de ses lèvres.

Quant à Laura, lors de son envol dans les airs, elle avait gardé la tête froide et au dernier instant, avait créé autour d'elle une orbe transparente, la protégeant de tout choc mortel. Elle avait été la seule à être montée à des mètres, comme si le sort de Reïkan n'avait été que guidé pour s'en débarrasser au plus vite.

Du côté de Patrick, il eut plus de peur que de mal. Ayant le vertige, il avait fermé les yeux jusqu'à tomber doucement... dans un tas de foin.

Le piquant de cette matière, mais la douceur qui en résultait une fois dedans, le surprit et il ouvrit les yeux, inquiet.

Autour de lui tout n'était que confusion et horreur. En effet, là où le groupe se tenait quelques secondes avant, venait d'apparaître une longue ligne de gouffre, les empêchant ainsi de rejoindre leur ennemi, se tenant devant eux, le sourire débordant de son visage de faux-ange.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant